François Rebsamen : «  Notre feuille de route, ça n’est pas le découragement, c’est l’action »

C’est incontestablement un des temps forts de ce début d’année : les vœux de François Rebsamen, maire de Dijon et président de la Métropole. Devant un Zénith copieusement garni, il a servi un discours sans ambiguïté avec, pour fil rouge, l’égalité des chances et les valeurs républicaines qui sont le ciment de son engagement politique. « Notre feuille de route, ça n’est pas le découragement, c’est l’action. Avec les élus dijonnais et métropolitains, nous n’avons de cesse de moderniser Dijon et son agglomération, d’en faire une véritable capitale régionale, douce à vivre, dynamique, respectueuse de l’environnement et plus que cela, engagée pour la lutte contre le réchauffement climatique. »

Mon premier vœu, c’est que nous soyons fidèles à nos valeurs universelles

Nos valeurs, c’est, avec constance, l’internationalisme, l’universalisme et l’Europe. Une Europe de la paix et de la fraternité. L’Europe est au cœur de notre identité. Voilà 70 ans que nous visons dans un monde de paix, à l’abri des grandes souffrances du XXe siècle. (…) Que ce soit à travers nos jumelages, nos réseaux de coopération, l’Europe est, pour notre pays comme pour Dijon, un espace d’échanges, de dialogue et de solidarité. Cette vision d’une Europe de terrain, concrète, vivante, solidaire, et propice aux relations humaines dont le progrès social soit un but commun est celle que nous défendons.

(…) L’universalisme de la France, c’est aussi une tradition d’accueil et à Dijon, j’ai à cœur que cette tradition soit respectée. Oui nous accueillons des réfugiés et des demandeurs d’asile, et nous entendons continuer à le faire. Où avez-vous vu que cela pose problème et à qui ? Nulle part. Je suis fier de l’ouverture d’esprit des dijonnais et que nous sachions nous mobiliser, à fortiori lorsque l’Etat nous le demande, pour l’accueil de populations qui fuient les guerres et le terrorisme.

(…) L’accueil, à Dijon, ce sont aussi les étudiants internationaux. Chaque année, ils sont entre 3 et 4000 à fréquenter les établissements d’enseignement supérieur dijonnais. Et chaque année, en octobre, nous les invitons au moment de la rentrée, pour une grande réception salle des Etats. Avec un seul objectif : ils ne sont pas électeurs, ils ne sont pas riches : nous voulons leur souhaiter la bienvenue et leur dire que Dijon est une ville amie, dans un pays ami, la patrie des droits de l’Homme.

 

Mon second voeu, c’est que nous soyons mobilisés dans l’optimisme de l’action

Agir, c’est être présent là où nous sommes attendus et à Dijon, c’est ce que nous faisons. Construire des logements, c’est être présent là où il y a des besoins.

Agir pour le pouvoir d’achat. La question du pouvoir d’achat, c’est bien sûr principalement une question d’emploi et de salaire. Mais c’est aussi une question de service, et de coût des services. En la matière, nos engagements, nous les tenons. A Dijon : 0% d’augmentation des taux d’imposition depuis 3 années consécutives. Le prix de l’eau continue à baisser, et cela, depuis 3 ans. C’est également le cas dans les autres communes de la métropole, grâce à la qualité et à la fermeté des négociations que nous menons avec notre délégataire.

Dijon est la cinquième ville de France la moins chère en matière de taxe d’habitation. Les services publics sont accessibles à coûts modérés et en fonction des revenus : restauration, crèches, gratuité des cinq musées et des neufs bibliothèques, dispositifs sportifs… Nous avons leprojet de mise en place d’un réseau d’aidants numériques, pour accompagner au mieux les nombreuses personnes en difficultés face à la dématérialisation des démarches administratives pour éviter notamment le non recours aux droits. L’honneur d’une ville et de ses responsables, c’est d’intensifier son action au service des habitants en difficultés parce qu’il n’y a pas de République sans égalité des chances.

Veiller à la tranquillité des dijonnaises et des dijonnais. Dijon sera forte si elle reste intraitable dans le respect de ses règles. Vous connaissez peut-être la citation de Lacordaire, l’une des « Gloires de la Bourgogne », dont le tableau monumental, situé salle des Etats de Bourgogne, rappelle la contribution à l’Histoire de France : « La liberté n’est possible dans un pays que si le droit l’emporte sur les passions ». La sécurité qui est la garantie de la liberté est notre priorité. Bien sûr, c’est à la police nationale que revient cette mission. Mais la tranquillité publique et la proximité, c’est à la police municipale d’y veiller : les effectifs de la tranquillité publique atteindront en 2019 les 30 recrutements supplémentaires sur lesquels je m’étais engagé.

Mon troisième et dernier voeu, c’est celui de la sérénité du vivre ensemble, en proximité.

Vivre ensemble, c’est vivre avec le cœur et nous ferons à la fin de mon propos une ovation à cette dijonnaise qui s’est si bien exprimée dans le petit film préliminaire, à ce propos.

Dijon sera forte si elle a du cœur. Si elle reste solidaire et continue à se bâtir comme une ville pour tous et en particulier accueillante aux plus fragiles. Si elle bâtit plus de logements, réduit la pauvreté, accueille mieux les personnes en situation de handicap ou de dépendance. Nous voulons favoriser à Dijon un profond mouvement d’inter-génération solidaire qui est une des conditions du contrat social qui font le vivre ensemble des citoyens. Lorsque j’ai décidé avec la municipalité d’agir en faveur de la qualité de vie des aînés, loin de léser les plus jeunes, j’ai estimé que cette orientation contribuait au contraire à améliorer leur situation. C’est à la place qu’une société réserve à ses anciens que l’on mesure, dit-on, son degré de civilisation. Rendre la ville plus douce à vivre pour les plus âgés, c’est la rendre plus douce à vivre pour tous.

(…)

En cet instant, je n’oublie pas ceux qui sont dans la peine, qui vivent dans l’isolement, qui sont mal-logés, qui sont sans abri, les plus fragiles, les malades, les personnes isolées, celles en situation de handicap ou qui connaissent la précarité ou la solitude. Ce sont des citoyens meurtris par la vie qui doivent, toujours être considérés dans leur dignité. Il y a, je l’ai dit, l’honneur dans une grande ville comme la nôtre à être capable de conjuguer performance et protection ; réussite et partage.