« Dans une ville qu’on aime, il y a toujours quelqu’un qu’on aime ». Cette phrase de l’écrivain et dramaturge autrichien Thomas Bernhard illustre à merveille le contenu du livre tout simplement titré Dijon disponible dans toutes les librairies et signé Philippe Maupetit et… François Rebsamen. Un regard artistique, un regard sincère de deux hommes qui aiment Dijon.
C’est un travail qui a duré six mois. Six mois d’observation, de prises de vue. Une ville arpentée au plus profond d’elle-même pour y découvrir son âme. Avec, souvent, cet étonnant jeu sur les ombres pour faire émerger Dijon dans la lumière. Au total, 225 photos. Philippe Maupetit en a fait une ville un peu à l’italienne, un musée à ciel ouvert. Et d’emblée, le photographe assène quelques vérités : « Ce n’est pas un livre d’office de Tourisme, ni un ouvrage de com. Et encore moins le livre de Philippe Maupetit dans lequel François Rebsamen fait un édito. C’est le livre de deux auteurs ».
Auteur déjà d’un ouvrage remarqué sur la construction du tram à Dijon, Philippe Maupetit a cette culture et cette passion du livre. Et cette fois, avec ce talent qu’on lui connait, il approche la ville d’une façon complètement différente de ce qu’on avait pu voir jusqu’à présent. Par exemple, les personnes photographiées n’ont aucune pesanteur, ne semblent avoir aucune identité, ne se superposent jamais dans une ambiance particulière qui donne une tonalité à la ville… et à la vie, et un sens fort à chaque cliché.
« On a progressé parallèlement dans la réalisation du livre » explique Philippe Maupetit qui poursuit : « J’ai fait un montage complètement à l’ancienne. Je n’ai jamais envoyé de fichiers numériques. J’ai toujours fait une série de photographies qu’on a regardées ensemble. Avec François Rebsamen, on a beaucoup parlé, beaucoup échangé sur notre façon de voir la ville et c’est à partir de son regard, de ses mots, que j’ai pu organiser une déclinaison cohérente ».
Au fil des pages, on prend plaisir à découvrir l’auditorium dévoilé comme un théâtre à l’italienne, le Bareuzai qui dévoile un côté féminin, une Porte Guillaume encore mieux mise en valeur grâce à la projection de son ombre au sol, la salle de lecture de la bibliothèque municipale présentée comme une salle des banquets…
Dijon est un livre qui manquait à Dijon.
J-L. P
Disponible en librairie. Bilingue, français-anglais. 28 €.