Eurogerm, entreprise dijonnaise leader dans les ingrédients et auxiliaires technologiques au cœur de la filière Blé-Farine-Pain, a révélé ses résultats pour le premier semestre 2017. La part du chiffre d’affaires réalisée à l’international s’établit à 30,1 M€ pour représenter 60,4% du chiffre d’affaires total. Quant au chiffre d’affaires France, il ressort en croissance de + 5,1% pour atteindre 19,7 M€ au 30 juin 2017 contre 18,7 M€ au 30 juin 2016. D’excellents résultats que commente Jean-Philippe Girard, le Pdg de l’entreprise.
Dijon l’Hebdo : Eurogerm vient de publier ses résultats semestriels pour les six premiers mois de l’année. Le chiffre d’affaires consolidé atteint 49,8 M€ au 30 juin 2017, en croissance de + 7,8%. Il y a peu d’entreprises aujourd’hui qui sont capables d’afficher d’aussi bons résultats ?
Jean-Philippe Girard : « Surtout après des années 2015 et 2016 qui présentaient déjà une croissance à deux chiffres. La dynamique à l’Europe et à l’international, en Afrique mais surtout aux Etats-Unis, renforce notre activité France. Les positions qu’on a prises il y a quelques années se révèlent payantes ».
DLH : Comment expliquez-vous le succès à l’international ?
J-Ph. G : « L’idée force d’Eurogerm a été de dupliquer son modèle en terme de produits et de services. Notre succès s’appuie sur ce j’appelle l’écoute du marché en prenant appui sur notre expertise blé-farine-pain-produits de panification.
Chaque pays consomme différemment. Nous ne mangeons pas tous le même pain. Si on demande à des Français : « C’est quoi le meilleur pain ? Ils vont dire « la baguette ». Les Anglais, eux, vont répondre « le pain de mie ». Il faut écouter les consommateurs de chaque pays pour trouver la meilleure adaptation en terme de services, de recettes, d’ingrédients… Nous avons des technico-commerciaux qui vont sur place, regardent, testent. C’est un gros travail en amont ».
DLH : Dans combien de pays êtes-vous présent ?
J-Ph. G : « Nous sommes bien implantés dans 35 pays ».
DLH : Est-ce qu’il y a des zones sur lesquelles vous pensez vous développer dans les mois qui viennent ?
J-Ph. G : « L’Asie du sud-est mais au cas par cas car c’est un marché compliqué. Chaque pays est très différent. Les cultures, les manières d’acheter ne sont pas les mêmes. Nous réfléchissons à une présence en Inde et à notre renforcement sur les Etats-Unis, notamment sur la côte ouest ».
Donner de l’avenir à tout le monde
DLH : Quand vous parlez de croissance, vous y associez le qualificatif « rentable ». C’est dans votre ADN ?
J-Ph. G : « Pour moi, ces deux mots sont liés. Avoir une « croissance rentable », c’est donner de l’avenir à tout le monde. J’y ajoute également « responsable ». Seule une entreprise rentable peut recruter, investir, innover et partir à l’international. Ce qui paralyse les entreprises, c’est la faible rentabilité. Par ailleurs, je suis beaucoup dans cette dimension de responsabilité sociale et sociétale. Une entreprise rentable, elle peut récompenser ses équipes, offrir des carrières, de la qualité de vie au travail… »
DLH : Ce terme croissance, il peut être aussi à double détente. On peut aussi parler de crise de croissance…
J-Ph. G : « Il y a 10, 20 ans, on pouvait évoquer les crises de croissance. Aujourd’hui, on peut gérer ces situations avec des outils financiers, des experts, de l’accompagnement… Il ne faut surtout pas avoir peur de la croissance… surtout quand elle est rentable et responsable ».
DLH : L’objectif pour cette fin d’année, c’est d’atteindre les 100 millions d’euros ?
J-Ph. G : « C’est notre challenge. C’est le challenge de l’entreprise et de ses salariés. 100 millions d’euros… Le chiffre 100, c’est un symbole. Avec Eurogerm, on est parti de rien et on n’aurait pas imaginé faire un jour 100 millions d’euros. J’ai démarré avec – 100… J’avais, à l’époque, emprunté 100 000 francs pour lancer l’entreprise… ».
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre