En cette rentrée, le 1er vice-président de Dijon Métropole et président de la Splaad (Société publique locale d’aménagement de l’agglomération dijonnaise), Pierre Pribetich, ne manque pas de travail. Il faut dire que les dossiers qui concernent le logement, avec les nouveaux quartiers qui sortent de terre actuellement, sont essentiels pour l’attractivité de la ville. Interview de rentrée de l’aménageur dijonnais…
Dijon l’Hebdo : Quels sont les grands dossiers de la Splaad en cette rentrée ?
Pierre Pribetich : « Nous avons l’approfondissement de l’Eco-quartier de l’Arsenal. Je pense notamment aux constructions et aux projets validés sur l’un des 6 univers : l’univers Avenue. Nous allons voir apparaître cette année l’identification d’un univers urbain sur l’avenue, qui va compléter le pendant des Passages Jean-Jaurès. C’est un secteur qui commence réellement à se développer avec une volonté des différents constructeurs et promoteurs de s’inscrire dans ce quartier en proximité de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. Rappelons que, là aussi, un quartier verra le jour avec un promoteur privé (ndlr : Eiffage) qui réalisera plus de 600 logements mais aussi l’ensemble de l’opération. Cela permettra une perception collective de l’excellent positionnement de l’Eco-quartier de l’Arsenal. Celui prendra toute sa place et complètera le rééquilibrage de la ville de Dijon sur la partie Sud. Le deuxième dossier important concerne la Fontaine d’Ouche. Il s’agit du Quai des Carrières Blanches, avec 350 logements en accession, maîtrisée financièrement, à la propriété mais aussi libre. Le troisième n’est autre que l’Ecocité du Jardin des Maraîchers avec les premières opérations de Grand Dijon Habitat mais également de Logivie. Nous aurons des locations à loyer modéré mais également des accessions abordables. Nous assisterons à une mise en mouvement de ce quartier, décalée par rapport à celle de l’Arsenal, mais qui prendra aussi à terme l’ensemble de l’espace des 19,6 ha concernés. Quasiment 1500 logements verront le jour. Le début de la réalisation du mail central de l’Ecocité du Jardin des Maraîchers, sera placée sous les projecteurs à l’occasion d’une manifestation festive liée au Vélotour qui permettra de cheminer à travers ce quartier ».
DLH : N’êtes-vous pas également sur de nombreux fronts pour favoriser l’attractivité économique de Dijon ?
P.P. : « Les autres dossiers de la Splaad concernent, en effet, les activités économiques, avec, notamment, Beauregard mais aussi Valmy qui se termine avec de grandes opérations privées, comme la clinique, le pôle médical, ou encore la Carsat Bourgogne-Franche-Comté. Fort de 130 000 m2 de tertiaire, Valmy 3 trouve ainsi toute sa place avec une connectivité améliorée par la Rocade et sa bretelle spécifique mais aussi par l’accès au tramway ».
DLH : Cette rentrée affiche-t-elle une typicité particulière au égard à l’évolution qu’a connue la Semaad l’année dernière, à savoir sa transformation en une société privée, la SEM ?
P.P. : « Nous sommes aussi en phase de stabilisation par rapport à la construction initiale qui reprenait les 2 opérateurs : d’un côté une société d’économie mixte, la Semaad, et une société publique, la Splaad, avec un GIE qui globalisait, mutualisait et rationalisait l’ensemble des compétences. Cette année, 2017-2018, permettra le rythme de croisière de la société publique seule, puisque les parts de la Semaad ont été vendues. C’est donc une stabilisation qui a été faite au cours de l’année précédente. Il y a maintenant un opérateur public, la SPLAAD, et des opérateurs privés… »
DLH : La naissance de Dijon Métropole a-t-elle changé la donne ?
P.P. : « Avec l’accélération de Dijon Métropole, nous avons la volonté d’être en réponse totale à l’attractivité souhaitée. Nous devons avoir la capacité d’offrir non seulement des logements dans leur diversité typologique mais aussi sociale. Nous voulons avoir un spectre très large : depuis des logements accessibles à des revenus très modestes jusqu’à des produits très haut de gamme qui font un peu défaut aujourd’hui dans certaines typologies. Je pense à des lofts ou des maisons sur le toit, par exemple ».
DLH : C’est une véritable nouveauté, ce souhait de favoriser des logements haut de gamme…
P.P. : « C’est une nécessité. Il faut que l’on ait toute la diversité de la palette des produits de manière à pouvoir répondre à d’éventuelles implantations soit de sièges sociaux soit d’entreprises industrielles qui ont du personnel allant des employés jusqu’aux cadres supérieurs. Il faut que notre Métropole puisse offrir des produits variés. Il s’agit ainsi de s’insérer dans la production de logements durables mais aussi de faire preuve d’originalité. A cet égard, on développe, notamment, un projet de 40 maisons individuelles en ville dans le quartier Nord où l’on aura moitié de locatif à loyer modéré et moitié d’accession abordable. Notre objectif est ainsi de renforcer l’aspect quantitatif mais aussi le qualitatif en élargissant le spectre avec des produits que l’on ne trouve pas forcément aujourd’hui sur la ville… »
DLH : Les enjeux sont ainsi majeurs, surtout à l’échelle d’une capitale régionale
P.P. : « Nous devons être toujours aller de l’avant ! Si l’on veut assumer ce rôle de capitale régionale, il faut être acteur et promoteur en essayant de proposer une offre toujours plus large et plus diversifiée. Dijon est la seule ville du Grand Est à récupérer des habitants et l’effet capitale régionale doit être accélérateur de la croissance de la ville… »
Propos recueillis par Xavier Grizot