Nathalie Koenders et les commissions de quartier

Jusqu’au 30 septembre, vous pouvez vous inscrire afin de rejoindre la commission du quartier où vous résidez. Si vous souhaitez participer à la vie de la Cité et agir sur votre environnement et votre quotidien, n’hésitez pas. Le tirage au sort, selon un principe démocratique déjà usité dans la Grèce antique, se déroulera le samedi 14 octobre à 17 h 30 salle des Etats. Aux côtés de Sandrine Hily, conseillère municipale déléguée à la Démocratie locale, qui insiste, notamment, sur les projets concrets nés de ces instances (jardins partagés, boîte à livres, compostage, fresques…), la 1re adjointe Nathalie Koenders nous détaille « cette co-construction de Dijon ». Non sans dévoiler la création prochaine d’une plateforme participative. Interview de rentrée… démocratique !

Dijon l’Hebdo : C’est en 2002 dans la Cité des Ducs que les Dijonnais ont été invités, selon le principe du volontariat et du tirage au sort, à agir dans des instances citoyennes. C’était le début d’un long processus participatif…

Nathalie Koenders : « Oui, c’était un signe fort. Lorsque cela a été mis en place par François Rebsamen en 2002, il était précurseur puisque la loi venait d’être passée en février. Ainsi, dès son arrivée à la tête de la Ville de Dijon, il avait comme volonté de faire participer les habitants, les citoyens à la vie de leur Cité. Depuis leur genèse, beaucoup de choses ont évolué car les outils de la démocratie participative, à force de les utiliser, s’usent, donc il faut savoir les renouveler. Notre objectif aujourd’hui est d’accentuer cette co-construction, selon le terme en vogue, avec les habitants. La démocratie participative complète, à mes yeux, la démocratie représentative. Elles ne s’opposent pas mais se complètent pour faire de Dijon, une ville citoyenne, durable, attractive… »

DLH : Quelles ont été les évolutions majeures depuis l’origine ?

N.K. : « Depuis 2002, les évolutions ont été nombreuses : la mise en place des commissions de quartier, l’implication plus forte des associations, les budgets participatifs, les coprésidents… De nouveaux élans ont été donnés. Les commissions de quartier fonctionnent mais nous allons également proposer – nous détaillerons ces futures dispositions le 8 septembre – une nouvelle forme de démocratie participative pour ceux dont le format actuel ne correspond pas. Aujourd’hui, je m’aperçois que certaines personnes ont envie de s’engager différemment. Il manquait quelque chose pour les personnes qui souhaitent peut-être aussi s’investir sur un temps plus court, et sur un thème précis, comme la ville intelligente ou l’éco-citoyenneté. Je fais partie de ceux qui pensent que chez les jeunes, et les moins jeunes, l’engagement existe, voire peut-être encore plus qu’avant, sauf que le logiciel a changé et qu’il faut faire évoluer les pratiques. Aussi annoncerons-nous le 8 septembre quelque chose qui ira en complément des commissions de quartiers, par le biais des NTIC, des réseaux sociaux… et cela sera totalement complémentaire avec nombre de passerelles ».

DLH : Vers quelle nouveauté vous orientez-vous ?

N.K. : « Nous allons plus utiliser les réseaux sociaux. Nous allons créer une plateforme participative. Nous réfléchissons actuellement à ses modalités mais elle pourra satisfaire plus les jeunes et les gens qui ne disposent pas du temps nécessaire pour s’investir dans les commissions de quartier sous leur forme actuelle. Nous proposerons quelque chose d’innovant. Nous pouvons imaginer qu’avec cette plateforme, les participants puissent se réunir et faire une action concrète ensemble autour d’un sujet ou d’un projet précis. Nous constatons d’ores et déjà sur facebook que des gens ne nous attendent pas pour faire des propositions… »

DLH: Les budgets participatifs ne sont-ils pas tout de même la clef de réussite de ces commissions ?

N.K. : « Les budgets participatifs ont permis de réaliser de belles choses. Dans le cadre du contexte budgétaire contraint, ils ont été maintenus à Dijon, ce qui est un signe fort. C’est un excellent choix et, contrairement à d’autres villes qui ont peut-être des budgets un peu plus conséquents, nous avons opté de laisser libre les habitants pour leurs projets. Et ceux-ci peuvent le mener de A à Z. Les jardins partagés, les boîtes à livres, ce sont des lieux où les gens se rencontrent, discutent, échangent… autrement dit ces projets ont favorisé bien vivre ensemble. En outre, nous nous sommes aperçus qu’un projet fait par les habitants, pour les habitants est respecté. Enfin, les balades urbaines destinées à voir où implanter les projets permet de constater in situ les problèmes de vitesse, de sécurité… C’est aussi une intelligence collective qui se dégage avec les experts, les habitants qui sont experts de leur quartier, les services techniques qui sont experts de leur domaine et puis les élus qui doivent prendre après les décisions au niveau du conseil municipal ».

DLH : La solution du tirage au sort est-elle véritablement la meilleure ?

NK. : « Nous maintenons le tirage au sort parce qu’il y a beaucoup de demandes, en revanche les commissions de quartier sont ouvertes au public, donc même les personnes qui ne sont pas tirées au sort peuvent y assister et participer aux groupes de travail. C’est tout de même très souple ».

DLH : Pourquoi ne pas développer ces commissions participatives à l’échelle de la Métropole ?

N.K. : « Lorsque l’on passe Métropole, l’on se doit de créer un conseil de développement durable. C’est ainsi une obligation mais les gens sont aussi très attachés à leurs quartiers. Il existe des choses qu’on ne peut pas traiter au niveau de la Métropole, donc il faut garder cette proximité grâce la démocratie participative dans chaque quartier de Dijon. Cependant, en complément sur des sujets un peu plus vastes, comme l’espace public partagé qui est mis en place à l’échelle du Grand Dijon, cela pourrait être, par exemple, traité au niveau de la Métropole. L’un ne peut pas aller sans l’autre mais il ne faudrait pas perdre ce lien de proximité avec les quartiers de la ville. Nous maintiendrons ce lien qui est nécessaire et important ! »

Propos recueillis par Xavier Grizot

 

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