Dans l’écurie des Républicains, ils sont trois à se disputer la pole position à la course aux législatives sur la 1re circonscription. François-Xavier Dugourd passe à la vitesse supérieure en proposant une primaire locale. Une séance de qualifications qui a reçu l’aval de l’UDI… mais pas de la fédération des Républicains de Côte-d’Or !
Les sourires et la certaine proximité qu’ils affichaient lors de l’inauguration, jeudi 8 décembre, du Salon des collectivités territoriales de Côte-d’Or, Cité 21, ne devaient pas faire oublier leur concurrence désormais bien établie. Appartenant à la même écurie – Les Républicains – la conseillère départementale et leader de l’opposition dijonnaise, Anne Erschens, et le vice-président du même conseil départemental, François-Xavier Dugourd, visent, en effet, tout deux à franchir en tête le drapeau à damier des législatives sur la 1re circonscription. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à appartenir aux Républicains et à vouloir remporter cette course puisque l’ancien parlementaire, Bernard Depierre, est aussi sur la ligne de départ.
Début juin, Anne Erschens a obtenu le volant de son écurie, autrement dit l’imprimatur de la commission nationale d’investiture de son parti. A la surprise de quelques-uns et au grand dam, naturellement, de ses concurrents… qui ont décidé de passer outre et de s’élancer tout de même.
Après avoir déposé un recours contre cette investiture, dénonçant « l’absence du quorum à la commission, 15 personnes étant seulement présentes sur les 40 nécessaires », François-Xavier Dugourd a proposé, le 1er décembre dernier à Talant, que le pilote LR soit choisi par le biais d’une primaire locale. La Primaire nationale de la droite et du centre – et sa participation record –, qui a vu la victoire écrasante de François Fillon, grand adepte de la course automobile (ce n’est pas pour cela qu’il vira très largement en tête !), semble l’avoir inspiré. « Je souhaite que les règles de mon mouvement soient appliquées et elles ne l’on pas été. Aussi une primaire, à petite échelle, facile à organiser sur ce territoire, serait une excellente idée. Elle permettrait de nous départager et, après, comme au niveau national, que toute la droite et le centre soient réunis derrière celle ou celui qui la remporterait ». Pour lui, « cette circonscription étant emblématique », les législatives sont capitales car « elles sont un outil pour la future reconquête de Dijon ».
Anne Erschens a dénoncé « cette ultime manœuvre politicienne », fustigeant « l’ambition personnelle qui l’anime, celle de la division ». Quant à Rémi Delatte, patron de la Fédération de Côte-d’Or des Républicains, il n’a souhaité réagir qu’à travers un communiqué publié sur sa page Facebook. Le député-maire de Saint-Apollinaire a rappelé, notamment, qu’« en Côte-d’Or, comme au niveau national, c’était l’union qui devait prévaloir ». Non sans ajouter : « C’est cet état d’esprit d’équipe qui doit nous animer pour soutenir chacun des candidats… régulièrement investis par la Commission nationale d’investiture comme le prévoient les statuts adoptés par les militants de la fondation des Républicains ». Le message est clair dans le paddock des Républicains 21 : ce tour de chauffe n’est pas d’actualité.
Le candidat investi par l’écurie UDI, Ludovic Bonnot, s’est, au contraire, mis dans la roue de la proposition de François-Xavier Dugourd : « J’entends le désir d’union et de rassemblement manifesté par nos électeurs. C’est pourquoi je suis prêt à participer à cette primaire, car je n’ai pas peur des électeurs ».
Dans cette 1re circonscription de Côte-d’Or, où le député sortant PS, Laurent Granguillaume, s’est retiré de la course, la séance de qualifications à droite n’est en tout cas pas un long fleuve tranquille…
Xavier Grizot