Rémy Seguin du tac au tac

Expert comptable dijonnais (cabinet Audit Gestion Conseil), Rémy Seguin est membre du bureau national de l’IFEC, un des deux grands syndicats de la profession d’expert-comptable. Président de l’Association de gestion agréée des professions libérales de Bourgogne, il a été président de l’ordre régional des experts-comptables de Bourgogne – Franche-Comté.

Trois mots pour vous définir ?
Ambitieux, énergique, hypocondriaque.

Trois années qui ont marqué votre vie ?
1992, l’obtention de mon diplôme d’expert-comptable et la naissance de ma fille. En quelque sorte, le démarrage de la vraie vie.
2011, décès de mon père et de mon frère à deux mois d’intervalle. Un véritable traumatisme qui m’a renvoyé à ma propre vulnérabilité.
2019, une date qui n’est pas arrivée et qui me fait peur. C’est celle qui marquera mon départ à la retraite. J’ai toujours dit que je ne serai jamais un boulet pour mon entreprise. C’est pour cela que je prépare ma succession. Et j’ai la chance d’avoir de vrais talents à mes côtés.

Dans quel siècle auriez-vous aimé vivre ?
Au XXe siècle… Avoir l’âge que j’ai aujourd’hui dans les années 60/70 pour participer aux Trente Glorieuses. Je n’aime pas la France d’aujourd’hui. Elle me déçoit.
Sinon, me retrouver dans mon village natal, un hameau à côté de Saulieu, en plein Morvan, avant la Révolution pour voir comment les gens vivaient.

Si vous aviez été un personnage historique ?
Napoléon, en retirant de son parcours les guerres en Europe où il a laissé des milliers de morts derrière lui.

Le poster que vous aviez dans votre chambre d’adolescent ?
Brigitte Bardot sur sa Harley Davison. Elles étaient belles…

Ce que vous avez réussi de mieux dans votre vie ?
Mon parcours professionnel.

Ce que vous avez fait de moins raisonnable dans votre vie ?
A l’âge de 14 ans, avec une bande de copains, nous avons « emprunté » la voiture du père de l’un d’entre nous. Notre virée s’est terminée par un accident. La voiture était hors d’usage. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés.
Sinon, j’aime la vie et ses plaisirs. Un bon repas, un bon vin, un bon cigare, faire la fête avec les amis… Est-ce bien raisonnable ?

Si vous aviez dû faire un autre métier ?
Agriculteur et plus précisément céréalier. Les grandes plaines, les moissons… J’aurais aimé avoir une autre carrière plus proche de la nature.

Votre meilleur souvenir d’expert-comptable ?
Quand j’étais président de l’ordre des experts-comptables de Bourgogne – Franche-Comté de 2009 à 2012. Cela m’a permis de défendre des causes, de donner plus de visibilité à l’institution.

Que vous inspire cette tirade de Jean Gabin dans Le signe du taureau, film de Michel Audiard diffusé en 1969 : « C’est une race les comptables ! Le plus curieux, c’est qu’on parle des mêmes choses, mais pas avec les mêmes mots. Recherche, par exemple, ça veut dire budget. Tungstène, titane, pour eux, ça veut dire factures. On leur parle d’amour, ils vous parlent d’argent ! Ça devrait être un métier de femmes ! »
Evidemment. Chaque promotion qui arrive montre d’ailleurs que c’est un métier de plus en plus féminin. En plus, elles réussissent mieux. Dans mon cabinet, les femmes représentent 90 % de l’effectif.

Qu’est-ce que vous n’aimez pas que l’on dise de vous ?
Je n’ai jamais entendu quelqu’un dire du mal de moi.

Que détestez-vous par-dessus tout ?
Le conflit. Je ne supporte pas. Que ce soit avec les clients, les associés, la famille, les gens en général. Avoir des mots un peu forts avec quelqu’un m’empêche de dormir. Je pense être un homme de consensus.

Dernière colère ?
J’exprime beaucoup moins mes colères qu’auparavant. Il y a eu une époque, lointaine, où j’étais capable de retourner des tables. Un rien pouvait m’énerver.

Votre gros mot favori ?
Pas un mais deux. Putain de merde !

Le meilleur moyen de se fâcher avec vous ?
Me dire que je suis malhonnête.

La retraite, vous la voyez comment ?
Avec angoisse mais optimisme quand même.

Le meilleur moment dans une journée ?
Le soir, à la maison, avec un petit verre de whisky. Je regarde ma collection de bouteilles. J’hésite, puis je me sers. C’est la détente. Plus rien ne me pousse.

Un objet dont vous ne pouvez pas vous passer ?
Le téléphone portable.

Votre plat préféré ?
C’est ma maman qui me le fait : des côtelettes de porc dans l’échine, marinées au vin rouge et aux oignons, et passées au four. Il n’y a qu’elle qui sait les faire. Elle les accompagne d’une salade frisée.

Plutôt rouge ou blanc ?
Rouge. Le chambolle.

L’endroit que vous aimez le plus à Dijon ?
Le vieux Dijon avec ses hôtels particuliers, le quartier des antiquaires. C’est là que je sens l’histoire de la ville.

Vos bonnes adresses à Dijon ?
Difficile d’en désigner… Il y a tellement de bonnes adresses à Dijon.

Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE