Une belle fenêtre de tir… médiatique
Si vous avez regardé l’émission On n’est pas couché samedi 12 novembre sur France 2, vous avez découvert que l’invité politique n’était autre que… François Rebsamen. Le maire de Dijon était, en effet, convié par Laurent Ruquier à l’occasion de la parution de son ouvrage En toutes confidences qu’il avait dédicacé quelques heures auparavant à la librairie Grangier.
L’ancien ministre du Travail s’est ainsi retrouvé sur le même plateau que Thierry Ardisson, Laurent Baffie, Serge Lama, mais aussi Amelle Chabi, Lucien Jean-Baptiste et Alexandre Amiel pour le documentaire antiraciste Pourquoi nous déteste-t-il. Sans omettre l’auteur de BD Jul, à qui l’on doit le dernier Lucky Luke. Une fenêtre de tir médiatique d’importance pour le premier magistrat dijonnais puisque l’émission fut regardée par 1,21 millions de téléspectateurs, ce qui représentait tout de même 17 % des personnes présentes devant leur télévision à ce moment-là.
« J’m a poor lonesome cowboy »
Restons sur les métaphores chères à Lucky Luke. Lors de ce cette émission, François Rebsamen a dû affronter les portes flingues de Laurent Ruquier, à savoir les chroniqueurs Yann Moix et Vanessa Burggraf. Ce fut cette dernière qui fut la plus pugnace et tira (à boulets rouges) sur le bilan de François Hollande avec une anaphore journalistique que le président de la République aurait (certainement) appréciée en grand connaisseur – souvenez-vous, il avait utilisé la même arme sémantique lors du débat télévisuel en 2012 face à Nicolas Sarkozy. François Rebsamen ne manqua pas de rappeler sa fidélité au chef de l’Etat : « Un honnête homme qui a réussi à maintenir une République sociale et qui est encore le seul à pouvoir rassembler la gauche ! » Non sans expliquer : « Notre pays est dans un état dépressif et beaucoup ont une certaine jouissance à noircir le tableau ! C’est cela qui fait grimper le populisme… » Autrement dit, il reste peu de temps à François Hollande pour inverser cette tendance et rosir le tableau… Sinon l’hôte de l’Elysée pourrait faire sienne la célèbre chanson qui clôt tout album de Lucky Luke : « J’m a poor lonesome cowkoy »…
Jean-François Copé reprend des forces
Pendant que François Rebsamen était sur les plateaux de télévision parisiens, Jean-François Copé, candidat de la primaire de la droite et du centre, était sur ses terres. Le samedi 12 novembre, le député-maire de Meaux était, en effet, en campagne sur la Foire internationale et gastronomique de Dijon. A l’invitation d’Emmanuel Bichot, son représentant dans le département, le candidat de « la droite décomplexée » qui semble largement distancé dans les sondages (n’oublions tout de même pas de nous méfier des enquêtes d’opinion depuis l’épisode trumpiste !) a profité de cet événement pour aller à la rencontre des visiteurs. Après avoir animé un café politique autour des Halles, il s’est rendu au palais des Congrès où on l’a vu, notamment, auprès de l’Amicale des cuisiniers de Côte-d’Or. L’ancien candidat à la présidence de l’UMP face à François Fillon a même déjeuné sur la Foire. Une façon, qui sait, pour Jean-François Copé de reprendre des forces (gastronomiques)… en pleine bataille des chefs de la droite ?
La Journée de la gentillesse… centriste
Il fut un temps (lointain) où les deux François du centre – Sauvadet et Bayrou – étaient très proches. C’est une époque révolue et François Sauvadet, qui fut depuis ministre de Nicolas Sarkozy, n’a pas goûté aux attaques récurrentes de l’autre François à l’encontre de celui qu’il soutient à la primaire de la droite et du centre. Aussi le président UDI du conseil départemental a-t-il profité, avec humour, de la Journée de la Gentillesse (le 3 novembre dernier) pour remettre au pas quelques-uns de ses amis centristes : « Plusieurs d’entre eux tirent sur Nicolas Sarkozy. Je sais qu’il est de bon ton d’accuser l’ancien chef de l’Etat de tous les maux mais trop, c’est trop ! A quoi jouent-ils ? (…) Pendant que François Bayrou continue de faire sa maraude électorale, pendant que l’exécutif sombre, pendant que le Front National engrange sans rien proposer, j’appelle donc tous mes collègues centristes à raison garder ». Et de poursuivre : « Je leur demande de ne pas se tromper d’adversaire et de garder leurs forces pour critiquer le gouvernement actuel. Il y a bien assez de matière pour ça. Même lors de la journée de la gentillesse ! » Une journée, une chose est sûre, que François Sauvadet et François Bayrou n’ont pas passée ensemble !
Un « observateur » averti
La primaire de la droite et du centre sur laquelle les projecteurs sont placés actuellement… est, en réalité, la primaire de la droite. Le Modem et l’UDI n’ayant pas souhaité y participer. En revanche, la formation centriste présidée en Côte-d’Or par Pascal Grappin prendra toute sa part aux… législatives. Comme vous pouvez le découvrir en page suivante, l’UDI en appelle à « l’union (ndlr : avec les Républicains) pour éviter le drame »… A cette occasion, Pascal Grappin a glissé : « Aujourd’hui, la division est plutôt dans le camp LR puisque les investitures ne sont pas comprises manifestement sur le terrain par de nombreux élus. Chez nous la commission d’investiture s’est bien passée : il y avait le quorum, les statuts ont été respectés, à l’unanimité, les candidats ont reçu leur courrier et ont été avalisés depuis le mois de juillet ». Toute ressemblance avec la situation de LR sur 1re circonscription est bien évidemment fortuite… Pour preuve, Pascal Grappin a glissé avec un brin de malice : « Mais cela ne me concerne pas et je fais cette remarque en observateur politique ». Un observateur averti… bien sûr !
La notoriété… secondaire
Les mauvaises langues diront, certainement, que l’on ne peut pas retirer aux Verts leur courage en vue de la prochaine présidentielle. N’est-ce pas faire preuve de bravoure que de présenter un candidat (pratiquement) inconnu du grand public ! C’est, en effet, le député européen Yannick Jadot qui s’est imposé à la primaire écologiste repoussant entre autres la candidature de l’ancienne ministre Cécile Duflot. Cette victoire n’a pas manqué de satisfaire les Verts côte-d’oriens qui avaient signé pour lui : la conseillère départementale Sandrine Hily, les élus dijonnais Catherine Hervieu, Stéphanie Modde, Christine Durnerin, Jean-Patrick Masson, Patrice Château ou encore Frédéric Faverjon. A leur leader dorénavant, Yannick Jadot, de faire mieux qu’Eva Joly en 2012 et ses (maigres) 2,31%. A l’époque, celle-ci avait tout de même devancé lors de la primaire écologiste un certain Nicolas Hulot ! Comme quoi, chez les Verts, la notoriété a toujours été secondaire !
Xavier Grizot