Macron, candidat ou pas – c’est un peu « l’homo novus » du Medef au plan national, l’organisation patronale en Côte-d’Or vient de définir clairement ses objectifs : tout miser sur l’attractivité de Dijon, en faire une vraie métropole régionale, amorcer une rénovation profonde de l’économie qui s’accompagnerait d’un système social plus avancé. La parole est à Pierre-Antoine Kern, président du Medef 21, pour qui une confiance mutuelle entre l’entreprise, l’Université Bourgogne, l’école et le lycée serait une garantie d’avenir pour l’économie régionale ainsi que pour la création d’emplois qualifiés.
Dijon l’Hebdo : Vous vous plaisez à marteler qu’il faut parier sur la Côte-d’Or et faire de Dijon une capitale régionale, forte d’une population de 500 000 habitants…
Pierre-Antoine Kern : « Oui, c’est le seuil à atteindre, sinon Dijon court le risque d’une régression. Il convient d’œuvrer à une puissante attractivité de l’agglomération comme du département. Comment ? En favorisant la création d’un écosystème d’entreprises à valeur ajoutée dans l’industrie, les services ainsi que le commerce. J’observe actuellement des signaux d’évolution positifs émanant de Dijon et du Grand Dijon : nous sommes désormais dans une zone touristique internationale avec l’ouverture dominicale des magasins de l’hyper centre, etc. Nous devons nous montrer prospectifs : la troisième révolution industrielle durable et connectée est en marche ».
Dijon l’Hebdo : D’ailleurs, de l’autre gros dossier de la rentrée qui va dans ce sens, vous vous réjouissez de voir les choses se décanter …
P.-A. K. : « Il s’agit de la mise en œuvre d’un vaste réseau de fibres optiques, initié justement par la Communauté urbaine dijonnaise pour irriguer l’ensemble des zones d’activités. Il y a là une vraie volonté politique de la communauté urbaine de créer toutes les infrastructures nécessaires. Voilà qui facilite considérablement la tâche des différentes sociétés d’opérateur sur place. On parle là de débits très importants, à la puissance multipliée mille fois, et à des tarifs attractifs. Cette révolution technologique devrait conduire à la mutation profonde de l’économie, à la création d’emplois à forte valeur ajoutée ».
Dijon l’Hebdo : On peut parler d’une ère innovante, susceptible d’attirer donc des cadres de haut-niveau…
P.-A. K. : « C’est pourquoi Dijon et le Medef s’attachent à cet objectif ! Nous avons des atouts : une qualité de vie incontestée, un patrimoine entièrement rénové, un CHU qui a été récemment classé pôle d’excellence, etc. Bref, tout ça crée de la synergie, favorise l’installation d’entreprises innovantes, et, à la clef, le recrutement de salariés de haut-niveau. Sans oublier que derrière des sociétés-leaders, il y a un potentiel d’entreprises et d’emplois de sous-traitance et de maintenance.
Dijon l’Hebdo : Encore faut-il satisfaire aux exigences du marché du travail avec des formations adéquates ?
P.-A. K. : « Le Medef est partie prenante dans bien des formations d’avenir. Oui, travailler au sein d’une entreprise peut contribuer à l’épanouissement ! Ce message-là, on tient à le faire passer dans les établissements scolaires ! Un exemple récent : une classe a été délocalisée quelques jours dans la société de systèmes d’alarme TEB de Corpeau. Les élèves en sont repartis emballés ! Nous pensons faire venir dans d’autres entreprises – sous l’égide de leurs professeurs – des scolaires par petits groupes ».