La 11ème édition du baromètre de conjoncture économique CGPME / Experts comptables fait ressortir un maintien des appréciations favorables par rapport aux éditions précédentes. Depuis le 1er semestre 2011, semestre après semestre, une dégradation toujours très sensible de l’activité économique était relevée ainsi qu’un pessimisme important croissant des chefs d’entreprises.
Le premier semestre 2015 a marqué une évolution positive et semble avoir ouvert une nouvelle tendance : pour le 2ème semestre 2015, la vision globale s’éclaircit. Pas d’enthousiasme mais une activité en moindre dégradation, tendant à la stabilisation voire dans certains cas à l’amélioration.
« Il convient néanmoins de rester très mesuré précise Benoit Willot, le président de la CGPME. « Ce sentiment d’amélioration doit être largement relativisé car les résultats sont toujours fortement dégradés. Seuleument 12% des répondants ont vu une amélioration sur le dernier semestre. C’est juste l’aspect tendanciel qui s’avère moins mauvais, mais cela doit être positivement relevé. »
Il est à noter que, comme souvent par le passé, les chefs d’entreprise et les experts-comptables, pris séparément, ont une perception quasi-identique de la conjoncture.
Autre aspect révélateur, la confiance. Là aussi, on constate un rebond important.
Le commerce reste sinistré
Les optimistes sur les perspectives ont progressé. On retrouve le niveau de confiance du 2ème semestre 2011 où les chefs d’entreprise pensaient encore que le futur à un an serait meilleur que le présent ou le passé récent. De fait, à présent les optimistes sont légèrement majoritaires par rapport aux pessimistes.
Pour la première fois depuis 2011, 46% des chefs d’entreprises sont optimistes sur les perspectives à 1 an, la confiance réapparait. La courbe est inversée et revient au même niveau qu’en 2011. Indépendamment de cette vision tendancielle plus optimiste, il convient de noter que la trésorerie et les marges des entreprises continuent majoritairement à se dégrader, surtout pour les chefs d’entreprises. Les experts comptables sont moins pessimistes que les dirigeants, qui subissent la pression au quotidien et n’ont pas encore les comptes. Pas d’amélioration non plus pour ce qui concerne les délais de paiement.
Les tendances sont très différentes selon les secteurs d’activités. Sans surprise, le secteur du commerce est très sinistré et le pessimisme atteint un niveau de 84%.
Les secteurs de l’Industrie et des Services sont plutôt homogènes et orientés à plus de 50% d’optimistes, à la hausse.
L’emploi… Toujours l’emploi
Concernant l’emploi, il y a peu d’évolution, même s’il se dégrade moins. Les résultats diffèrent entre l’Ordre où il y a une stabilité dans les perspectives d’embauche et les dirigeants qui à 58% n’envisagent pas d’embaucher dans les 6 prochains mois. Les chefs d’entreprises citent comme principal frein à l’embauche toujours le manque de visibilité et de perspectives économiques à 55%. La rigidité du contrat de travail a désormais un taux de citation supérieur à 50 %. L’Ordre des experts comptables ont posé la question des conséquences de la Loi El Komhri sur l’emploi : en aucun cas les nouvelles dispositions proposées ne sont mentionnées comme éléments de redémarrage de l’emploi.
Même si les chefs d’entreprise retrouvent le moral, on ne constate pas d’évolution sur les perspectives d’investissements.
Les chefs d’entreprise disent être plus enclins à embaucher si les contraintes étaient moins fortes (niveau des charges sociales, rigidité du contrat de travail). Cela est confirmé par les chiffres. 60% des répondants issus de la CGPME se disent prêts à embaucher en contrepartie de baisse de charges sociales.
L’emploi est un des rares points de divergence de perception entre les experts-comptables et les chefs d’entreprise. Ainsi, les experts-comptables pensent, à l’inverse des chefs d’entreprises, et à hauteur de 58% qu’une baisse des charges sociales n’aurait une incidence directe immédiate sur le niveau des embauches.
Une amélioration apparait en ce qui concerne les relations avec les établissements financiers et l’accès au crédit, notamment de la part de la CGPME. La nécessité d’une réponse rapide se tasse car il y a peut-être plus de satisfaction dans les délais. La frilosité des établissements financiers est toujours mise en avant à hauteur de 55%. Les répondants mettent une note moyenne de 6,5 à leur établissement financier et 50 % des dirigeants mettent une note supérieure ou égale à 8.
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Nombre de répondants : 109 (71 experts-comptables ; 38 adhérents CGPME)
L’enquête porte sur le 2ème semestre 2015 et a été réalisée au mois de mars 2016 auprès de cabinets d’expertise comptable et de chefs d’entreprises de différentes branches (Services, Commerce et Industrie).