CGPME, FFB, FRTP et CCI… les patrons de ces instances représentant les acteurs économiques locaux sont intervenus sur le terrain politique pour exiger du conseiller municipal d’opposition dijonnais, Emmanuel Bichot, qu’il retire son recours sur la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. Morceaux choisis d’une conférence de presse où le maître-mot fut « le soutien à l’emploi »…
Le message de la conférence de presse organisée le lundi 2 mai par la CGPME 21 ne souffrait d’aucune ambiguïté : le monde économique a décidé de se mobiliser pour faire plier Emmanuel Bichot. Pas moins de 4 présidents se sont, en effet, donnés rendez-vous afin de lui demander, par presse interposée, de « retirer son recours qui met à mal le développement économique et l’emploi ». Ainsi, après avoir été l’un des premiers à être monté au créneau lors de la réunion organisée par François Rebsamen au Grand Dijon (voir ci-contre), Benoît Willot, président de la CGMPE 21, était cette fois-ci entouré de Xavier Mirepoix, président de la CCI Côte-d’Or, de Xavier Martin, président de la FRTP Bourgogne ainsi que de Frédéric Demongeot, président de la FFB Côte-d’Or. Et les 4 présidents de taper du poing sur la table…
« Nous avons toujours soutenu cette Cité comme un projet structurant et un atout supplémentaire au moment où se crée la grande région Bourgogne Franche-Comté. Comme avait pu le faire le tramway, il permettra de remplir le carnet de commandes des TPE et PME locales. Aussi est-il inconcevable que, sous le couvert d’une guéguerre politicienne, les entreprises trinquent », a martelé Benoît Willot, non sans enfoncer le clou : « Nous ne sommes pas là pour juger du recours en lui-même qui n’est pas juridiquement suspensif mais qui l’est de fait puisqu’il empêche la cession du terrain. Si Emmanuel Bichot ne le retire pas, nous en tirerons les conséquences sur la vision qu’il a de nos entreprises ! »
« Une catastrophe économique »
Xavier Mirepoix a abondé dans son sens : « Dans une situation économique qui n’est pas brillante même si une reprise de la croissance est annoncée, le monde économique de Côte-d’Or ne peut pas s’asseoir sur 250 M€. Et cela ne concerne pas que l’amont, cela touche aussi l’aval, et notamment les commerçants dijonnais. Il faut construire et il faut avancer car ce projet est susceptible d’apporter du travail ! »
Frédéric Demongeot ne fut pas en reste : « La Fédération du bâtiment ne peut accepter cette manière d’agir qui bloque une activité importante des entreprises du bâtiment. Nos sociétés qui sont apolitiques ne peuvent être soumises à une stratégie politicienne ».
Quant à Vincent Martin, il a affirmé que « ce projet d’envergure très impactant pour les travaux publics devrait se traduire par 250 emplois ». Non sans pousser plus avant : « Ce recours représente une catastrophe économique pour notre profession qui, depuis 5 ans, est en pleine crise. Je veux saluer l’initiative des élus de la Ville de Dijon pour le lancement de ce projet, même si nous avons émis quelques réserves sur son attribution au groupe Eiffage. Aussi serons-nous très vigilants sur le choix des sous-traitants ». Et Vincent Martin d’émettre un souhait : « François Rebsamen s’est porté garant pour les entreprises locales sur ce dossier. Si Emmanuel Bichot a un rôle d’opposant à jouer, c’est de s’assurer que cette parole soit effectivement respectée ». D’ici-là, la question est de savoir si la parole de ces présidents de l’économie locale sera déjà entendue… Ou bien s’il faudra patienter jusqu’au jugement du Tribunal administratif !
Xavier Grizot