Colette Popard, on vous retrouve cette année en deuxième position de la liste que conduit François Rebsamen. Promotion ou récompense ?
Ni l’un ni l’autre. Tous les numéros sont importants sur une liste. Le plus important restant évidemment le numéro 1. C’est lui qui mène la campagne, qui compose la liste. Et puis, vous vous souvenez certainement que j’accompagne François Rebsamen depuis le début : j’étais déjà n° 2 socialiste en 1989 puis en 1995. En 2001 (Françoise Tennenbaum) et 2008 (Nathalie Koenders), on trouvait deux femmes d’ouverture en deuxième position. Et, cette fois, de nouveau, une femme socialiste derrière le maire sortant.
Le sondage IFOP pour Dijon l’Hebdo publié le 29 janvier a donné 50 % des intentions de vote pour François Rebsamen au premier tour. C’est un score que vous imaginiez ?
Non. Je pars du principe qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance. J’ai du mal à me projeter en disant qu’on va faire tel ou tel score. Ce que je sais c’est qu’il faut que les gens aillent voter. Pour nous élire dès le premier tour. Le score que pourrait faire le front national me fait peur. C’est pour cela qu’il faut se mobiliser.
Une élection dès le premier tour, c’est donc votre objectif ?
Oui. Une mobilisation maximum pour une élection dès le premier tour. L’abstention et la montée des extrêmes m’inquiètent. Quant au candidat de la fête (1), je ne sais pas s’il ira jusqu’au bout. Je ne comprends pas sa démarche car la politique est quelque chose de sérieux qu’il ne faut pas ridiculiser. J’ai toujours du mal avec ces candidats qui disent n’importe quoi, comme mettre la Tour Eiffel à Dijon, par exemple.
Vous avez été élus dès le premier tour en 2008. Estimez-vous qu’un deuxième tour en 2014 serait un échec ?
Non. L’essentiel, c’est gagner. In fine, le plus important, c’est la réélection de François Rebsamen et d’avoir le plus d’élus possible.
Cette liste se présente comme une liste de rassemblement. Un rassemblement des forces de gauche ?
Un rassemblement sur un projet. Un rassemblement sur la continuité d’un projet. Depuis 2001, ce sont des listes de rassemblement d’hommes et de femmes qui veulent faire avancer cette ville, qui veulent continuer à l’embellir, à la faire connaître à l’extérieur.
Le mot rassemblement ne nous renvoie-t-il pas à une connotation gaulliste ? Rassemblement pour la République (RPR) par exemple… Avez-vous imaginé l’intégration, à vos côtés, de Dijonnais qui ne soient pas de gauche ?
La liste de François Rebsamen est composée de personnes qui sont venues travailler sur le projet qu’il propose. Cette liste rassemble des personnes de bonnes volontés. Depuis 2001, je travaille avec des gens qui ne font pas partie de ma famille politique, qui ne sont pas encartés. Ce qui nous rassemble, c’est la laïcité, la liberté, la lutte contre les inégalités. Vous comprendrez que toutes les personnes qui partagent ces valeurs sont les bienvenues.
Comment jugez-vous cette campagne électorale pour les municipales par rapport aux précédentes ?
Autant l’ancienne tête de liste, monsieur Dugourd, se battait sur des dossiers qu’il connaissait bien, qu’il avait l’habitude d’appréhender, autant ce candidat-là de l’UMP, je ne le sens pas. Je vois bien qu’il ne connait pas ses dossiers. Il fait des sorties dont on se demande où il va chercher ses informations. Il ne connait pas Dijon.
J’ai du mal face à la démagogie. J’entends des choses, je lis des choses ici ou là qui me font bondir parce que ce sont des contrevérités. Je le côtoie au conseil général au sein duquel il ne brille pas par ses interventions. A chaque fois qu’il a fallu voter pour aider Dijon, il a toujours voté contre et aujourd’hui il vient nous dire qu’il s’intéresse à Dijon.
C’est vous qui avez endossé le rôle du « sniper » face à Alain Houpert ? Dès le début vous n’avez pas fait preuve d’une tendresse particulière pour le challenger de François Rebsamen…
Dès le début, j’ai été scandalisée par ses propos. Le candidat déclaré de l’UMP, maire d’une petite commune, donne des leçons de bonne gestion financière à François Rebsamen. La cour des comptes l’a épinglé pour la gestion de Salives. A deux reprises, il a fait voter un budget en déficit. Ce qui est strictement interdit. Il a été mis sous tutelle. Deux années consécutives, il augmenté les impôts de 25 %. Salives est la 174e commune la plus endettée en France. Dijon occupe la 3399e place… La dette est aujourd’hui inférieure à celle de 1998. La taxe d’habitation est la 6e la moins élevée de France.
Il faut être honnête intellectuellement pour faire une campagne, il faut opposer projet contre projet et ne pas se contenter de dénigrer l’autre. Aujourd’hui, on assiste à une opération de démolition de tout ce que nous avons fait.
Vous êtes conseillère générale ? Serez-vous candidate, l’an prochain, sur un des six nouveaux cantons dijonnais ?
Je serai candidate sur mon canton qui sera un canton agrandi. L’ancien canton 3, c’est à dire toute la partie sud de Dijon, se prolongera sur les quartiers Eiffel et Bourroches.
(1) David Lanaud du Gray.
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE