Libérons l’économie française

Aujourd’hui en France, les chefs d’entreprise ne cachent pas leur inquiétude vis-à-vis de leur avenir. Aussi, je m’interroge sur les raisons de ce mal être, pensant d’ailleurs que les acteurs économiques sont les victimes d’une conjoncture dégradée et de mesures gouvernementales catastrophiques pour leur activité et la compétitivité de l’économie.

Quelques indicateurs positifs pourraient pourtant les rassurer : le léger rebond de croissance (0,5%) de ce début d’année ; la hausse des dépenses des ménages ; ou l’accroissement des exportations, certes contrebalancé par les importations.
Pourtant les effets de ces bonnes nouvelles sur l’économie ne sont pas probants. Le chômage frôle les 11 % ; les dépenses d’investissement des entreprises baissent.

En réalité, la France peine à s’adapter à un environnement économique mondialisé.
D’abord parce que l’économie française est enrayée par les lourdeurs administratives. Ainsi :
Les procédures sont trop nombreuses et toujours plus contraignantes.
Les textes législatifs, réglementaires et normatifs complexifient la gestion des entreprises et n’offrent plus de lisibilité à moyen terme.
La société devient procédurière et la judiciarisation croissante ralentit le développement économique.
La conception socialiste de la décentralisation va à l’encontre d’une gestion au plus près des acteurs ; la gauche réinstaure en effet la compétence générale pour chaque échelon administratif plutôt que de clarifier les compétences de chaque collectivité afin d’éviter l’éparpillement interventionniste.
Le facteur « temps » est devenu un élément sclérosant et nuisible à l’initiative. Le temps dévore l’énergie des chefs d’entreprise et les conduit au renoncement à l’action. Les chemins décisionnels sont semés d’embuches qui allongent les délais et découragent les bonnes volontés.
Ensuite, l’économie française est perturbée par le « principe de précaution ». Oser entreprendre aujourd’hui expose aux risques de poursuites ou de procès, au prétexte de compromettre des équilibres jugés, hâtivement et idéologiquement par quelques bien-pensants, dangereux. La recherche et l’innovation s’en trouvent affaiblies et nos chercheurs s’exportent. S’il est indispensable d’être prudent dans certains domaines de recherche, et nécessaire de définir un cadre rigoureux et contrôlé, il n’en est pas moins irresponsable d’abandonner des pans entiers de la recherche aux pays étrangers desquels la France deviendra toujours plus dépendante. Je pense au gaz de schiste ou aux OGM.
Enfin, l’économie française est malade des mesures gouvernementales injustes qui l’accablent. La compétitivité de l’entreprise française se détériore à chaque mesure économique du gouvernement socialiste. A peine le rebond de croissance constaté que Bercy veut taxer l’excédent brut d’exploitation. Finalement il va augmenter de 3 à 5 points l’impôt sur les sociétés. Dans le même temps, les socialistes créent de nouvelles cotisations pour combler le déficit des retraites ; alors que

Monsieur Hollande annonce une pause fiscale dès 2014 ! L’entreprise, toujours l’entreprise ! Comme si les entrepreneurs étaient coupables de gérer, d’investir, d’embaucher, de créer des richesses ! L’Etat, quant à lui, multiplie les recrutements dans la fonction publique, ne maîtrise ni ses dépenses ni ses déficits publics !
Libérons l’économie française en redonnant confiance à nos chefs d’entreprise. Cessons de les stigmatiser ; ils ne sont ni des profiteurs, ni des tricheurs, pas plus que des attentistes. Ils veulent contribuer au redressement de la France car ils savent que la croissance passe par l’activité, seul levier pour l’emploi.

Non le déclin de la France n’est pas inéluctable. Nous relèverons le défi si les élus de la République font preuve de courage et d’audace pour libérer les entrepreneurs de France, d’une part, et s’ils inventent une Europe différente, d’autre part.

Rémi DELATTE
Député de la Côte-d’Or