Alain HOUPERT : « Je suis là pour porter le renouvellement”

Sur quels points comptez-vous mettre en difficulté François Rebsamen ?
D’abord dire la vérité aux Dijonnais !
Ils ont besoin de vérité, tout est caché sous le tapis rouge des élections. J’aurai un langage de vérité et de responsabilité. Je veux que cette campagne soit dans le respect mutuel, il y aura naturellement un combat, je le mènerai sur le champ des idées, car naturellement, depuis des années, j’ai observé, j’ai été au contact de Dijonnais, j’ai analysé les besoins et, aujourd’hui, Dijon a besoin d’un renouvellement au niveau des idées, des propositions et de sa gouvernance. Je suis là pour porter ce renouvellement !

Votre programme est déjà prêt ?
Mon programme est structuré, architecturé sur cinq grandes orientations :
La première: c’est la relance de notre économie dijonnaise. Il faut donner la priorité à l’activité, au travail, au maintien et la création d’entreprises. Pour cela il est nécessaire de recréer les conditions fiscales et administratives favorables aux entreprises, aux commerces, à l’artisanat, à toutes les formes de création de richesses et d’emploi.
Ma deuxième grande orientation : c’est la politique sociale. La famille à travers toutes ses générations, car la famille reste le lien primordial de l’être humain, ce sont les racines à protéger et à vivifier.
La troisième grande orientation de mon programme concerne l’urbanisme plus humain et une ville plus fluide.
Dijon est une ville trop minérale, elle a besoin d’espaces verts, elle a besoin de respiration. Il faut revoir également la politique des transports, le plan de circulation et de stationnement car la ville s’embolise de jour en jour. Dijon doit gagner en fluidité et tous les modes de transports doivent être respectés.
La quatrième grande orientation consiste à rétablir la tranquillité des personnes et des biens. Dijon doit redevenir une ville sûre où il fait bon vivre.
La dernière orientation de mon programme concerne le rayonnement régional et européen de Dijon. Il faut faire de Dijon une cité rayonnante, une cité qui ait toute sa place en Europe.
La capitale régionale, c’est le cœur qui bat dans le territoire, c’est elle qui donne le rythme au temps et à l’espace.

Vous semblez ne pas vous inquiéter de la décision de la commission d’investiture de l’UMP qui devrait avoir lieu ces jours prochains ?
Oui, on peut regarder les choses avec la lorgnette de la commission d’investiture, mais on peut aussi les regarder autrement et c’est ce que j’ai souhaité faire partager aux gens jeudi soir. Dijon, c’est ma ville. J’y suis né, j’y ai exercé toute ma vie de radiologue. Pour moi, la porte d’entrée de Dijon ce n’est pas la commission d’investiture, c’est la légitimité d’un parcours professionnel, politique et humain. J’irais même plus loin, je pense qu’aujourd’hui, les Français sont très attentifs à ce que les élus aient un véritable ancrage local.
La présence de Laurent Wauquiez à Dijon à vos côtés a-t-elle marqué officiellement le lancement de votre campagne ou une accélération ?
Le fait que Laurent Wauquiez et Henri de Raincourt soient venus, ce n’est pas forcément une accélération, mais c’est pour moi une cohérence par rapport à une manière différente de faire de la politique que nous avons tous les trois.

Prenez-vous au sérieux les menaces d’Emmanuel Bichot de faire une liste ?
Je regrette clairement, mais aujourd’hui j’ai beaucoup d’autres choses à faire que de me pencher sur le fait de savoir s’il y aura ou non une autre liste. Jeudi, j’ai clairement dit où je souhaitais aller et qu’à partir de maintenant la seule chose qui m’intéresse c’est de mettre en œuvre les actions qui me permettront d’avancer dans ma campagne, de rassembler et de gagner les municipales.

Avez-vous envisagé de lui confier un rôle à vos côtés ?
Vous m’obligez à répondre encore une fois sur le cas Bichot qui pour moi n’existe plus. J’ai organisé ma campagne avec une équipe soudée.
Une campagne, c’est une aventure collective, surtout pas personnelle et dans une équipe, il faut un « affectio societatis ». Les colistiers doivent s’additionner et non se soustraire. En s’additionnant, on est dans une multiplication des talents, dans une progression géométrique qui permet de gagner. C’est ce qu’ont su faire ceux qui m’ont rejoint : Anne Erschens, Laurent Bourguignat, Stéphane Chevalier et beaucoup d’autres afin de créer une campagne dynamique et de vivre une dimension qui nous dépasse.

Et votre programme, vous allez le soumettre aux Dijonnais avant de la diffuser ?
Mon programme avance, oui naturellement. Nous travaillons chaque jour à affiner les propositions. Nous sommes dans le concret et c’est ce que les 700 dijonnais qui étaient là jeudi soir ont compris. Je ne suis pas un idéologue, je suis un praticien, un pragmatique. Notre projet a une colonne vertébrale solide. J’invite dans les semaines qui viennent toutes les Dijonnaises et les Dijonnais à venir participer à des ateliers thématiques qui m’aideront à peaufiner le projet. Je veux entendre les Dijonnais, les écouter, partager avec eux. Ensemble nous écrirons l’avenir.

Construire une liste, c’est prendre le risque de se fâcher avec des amis ?
Votre question, puisque vous me la posez, confirme que j’ai beaucoup d’amis à Dijon. Je ne me fâche pas avec mes amis, parce que j’ai avec eux des relations sincères et honnêtes. Je m’inscris avec eux dans un dialogue de vérité.

Vous prendrez quelques anciens avec vous ?
Anciens, je n’aime pas ce terme. Je ne suis pas dans la querelle des anciens et des modernes. Je prendrai des gens d’expérience, de compétences, des femmes, des jeunes, des personnalités de la société civile, ancrées dans la réalité. Je prendrai des talents, nouveaux ou anciens pour reprendre votre terme car chaque personne évolue et une campagne municipale est l’occasion de créer des mouvements, de faire émerger de talents qui se découvriront et que nous allons découvrir. Nous allons profiter de l’expérience de ceux qui ont déjà vécu une aventure politique comme j’ai profité jeudi dernier de l’expérience de Laurent Wauquiez, d’Henri de Raincourt et de Rémi Delatte.

Une défaite à Dijon, ne vous mettrait-elle pas en danger pour les sénatoriales qui suivront en septembre ?
Où voulez-vous m’emmener avec cette question ? Voulez-vous m’assimiler à ceux qui ont suscité le désamour des citoyens par rapport à la politique ?
A chaque élection, son temps et son espace ! Le temps que je fréquente aujourd’hui, c’est le présent et les six prochains mois, mon espace, c’est Dijon ! Je connais les Dijonnais parce que je les ai côtoyés pendant 30 ans au CHU et dans mon cabinet. Les sénatoriales, ce sera plus tard et l’espace ce sera la Côte-d’Or, les maires et les grands électeurs d’aujourd’hui se reconnaissent en moi. J’ai confiance, à chaque élection, son temps et son espace, c’est cela le respect des électeurs et de la démocratie.

Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE