« A 50 ans, ce n’est pas une Rolex que je me suis payée mais un Solex ! »

Voilà le genre d’interview qu’on ne trouve pas souvent dans la presse écrite. Des questions qui sortent de l’ordinaire, parfois impertinentes mais toujours souriantes… qui provoquent des réponses « cash ». Patrice Tapie, homme de communication et emblématique patron des PME, a accepté de se prêter à l’exercice… sans filet.

La phrase qui vous résume le mieux ?

« J’aime rendre service »

Le principal trait de votre caractère ?

« L’exigence, sans hésiter. C’est certainement pour ça qu’on peut me trouver un peu chiant »

Le plus beau compliment que l’on puisse vous faire ?

« Reconnaître, avec honnêteté, mon sens du service ».

Pourquoi avoir choisi la com ?

« A l’époque, à la fin des années 70, c’était un univers très vivant dans lequel on pouvait bien gagner sa vie ».

Qu’est-ce qui est le plus compliqué dans la communication : le message, la technique ou le récepteur ?

« Assurément le récepteur ! Avec lui, les problématiques sont nombreuses ».

Avez-vous un maître à penser en la matière ?

« Non, je n’ai jamais eu de maître à penser. Par contre, il y a des gens pour lesquels j’ai beaucoup de respect au regard de ce qu’ils ont fait. C’est le cas, par exemple, de Marcel Bleustein-Blanchet. C’est l’inventeur de la publicité moderne. Un homme formidable que rien n’arrêtait ».

Jacques Séguéla, sacré roi de la publicité par François Mitterrand a dit : « Si, à 50 ans, on n’a pas une Rolex, on a raté sa vie »… A quel âge avez-vous pu vous payer la vôtre ?

« Figurez-vous qu’à la place de la Rolex, je me suis payé un Solex ! La belle montre, j’ai dû attendre les 60 ans pour me l’offrir… »

Etes-vous d’accord avec Albert Camus quand il dit que « tout refus de communiquer est une tentative de communication » ?

« Bien évidemment. On est toujours le Monsieur Jourdain de quelque chose. C’est comme ceux qui font de la philosophie sans le savoir… ou sans avoir la prétention d’en faire ».

Un autre métier que vous auriez pu faire ?

« Commissaire de police. C’est mon côté Zorro pour aider les gens ! Appliquer les règles et les sanctions. S’il n’y a plus de règles, il n’y a plus de sanctions et s’il n’y a pas de sanctions, il n’y a pas de règles… »

Le mot de la langue française que vous aimez le plus ?

« J’en ai trois : amitié, fidélité et panache ».

La valeur essentielle à défendre ?

« La loyauté ».

Si vous disposiez de la merveilleuse lampe d’Aladin, quels seraient les trois vœux que vous formuleriez ?

« Un vœu essentiel : du fric pour faire du bien ! ».

Le meilleur moyen de se fâcher avec vous ?

« Je suis comme tout le monde. L’amitié trahie, l’ingratitude m’insupportent ».

Le héros de votre enfance ?

« Davy Crockett, le roi des trappeurs. C’était le symbole de l’Ouest américain. J’ai même conservé un bonnet en fourrure avec une queue de raton laveur. Quand je veux faire sensation avec les copains, je la mets… »

A quelle époque auriez-vous rêvé de vivre ?

« Sous l’Empire qui a commencé le 18 mai 1804 avec la proclamation de Napoléon Bonaparte empereur des Français. Il y avait un changement évidemment lié à la Révolution et une nouvelle donne de reconstruction à la fois spirituelle et sociétale qui devait être intéressante à vivre ».

A quelles formes d’art êtes-vous sensible ?

« L’art ethnique pour sortir du classicisme. Il nous permet d’apprécier à sa juste valeur la culture des autres pays et des autres continents ».

Où avez-vous été le plus heureux jusqu’à présent ?

« A Talmay, dans le village de mon enfance avec mes parents et mes potes ».

Les principales marques de votre dressing ?

Vous n’en trouverez aucune. J’aime bien faire les soldes ici ou là. Mais les marques, ce n’est pas mon truc ».

Le cadeau que vous offrez souvent ?

« C’est ce que je chine chez les brocs. C’est le genre d’objet qui fait toujours plaisir ».

Votre série télé préférée ?

« NCIS et Les Experts ».

 

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre