L’Héritier-Guyot et Lejay-Lagoute : Les troupes du colonel sont sur le front

7 000 litres d’alcool pour les établissements hospitaliers, les pharmacies, l’Université… 2 000 masques, nombre de charlottes pour le personnel soignant… deux maisons emblématiques du Cassis dijonnais sont sur le pied de guerre. La filière étant faiblement impactée par rapport à d’autres depuis le début du confinement, que ce soit sur le marché français ou à l’export, la production de L’Héritier-Guyot et de Lejay-Lagoute se poursuit dans des conditions sanitaires optimales. Portraits de deux entreprises qui comptent (peut-être encore plus que d’habitude !) sur le territoire dijonnais qui ont, à leur tête, un colonel qui montre l’exemple.

Vous ne serez pas surpris si l’on vous dit qu’en ces temps de « guerre sanitaire » le colonel est le premier sur le front… Nous voulons parler de Jean-Dominique Caseau, PDG de deux grandes maisons emblématiques du Cassis de Dijon, L’Héritier Guyot et Lejay-Lagoute. Le surnom de ce réserviste lui va à merveille durant la période trouble que nous traversons actuellement… Il faut dire que, chaque matin, dans les règles strictes sanitaires mai aussi de distanciation sociale inhérentes au confinement, ce dirigeant est à 5 heures à son bureau. Prêt à accueillir ses troupes sur les deux sites de production dijonnais qui continuent de fonctionner. Plus de 90 personnes œuvrent en effet encore dans des conditions sanitaires maximum : « 60% de l’effectif est au travail dans notre usine Lejay-Lagoute. Et nous sommes plus de 80% chez L’Héritier-Guyot, les autres devant rester chez eux eu égard à leur statut familial. Toutes les conditions possibles de protection ont bien sûr été mises en place aussi bien dans les bureaux que sur les chaînes de production. Tout le monde porte des masques, nous désinfectons systématiquement, nous avons supprimé toute visite extérieure hormis les chauffeurs-livreurs pour lesquels nous avons mis en place un système afin d’éviter les contacts », explique-t-il, non sans souligner : « Nous avons maintenu la production et je salue mon personnel qui vient et qui assume. C’est très important ! Les gens sont volontaires, ils connaissent les enjeux et, lorsqu’ils le peuvent, ils sont là. Ils ont légitimement des craintes, d’autant plus qu’ils peuvent aussi s’interroger : pourquoi travaillent-ils et pas d’autres ? Aussi je tiens à leur rendre un hommage appuyé parce qu’ils comprennent qu’au-delà de la santé qui est impérative il faut aussi assurer la pérennité de l’activité et de l’entreprise. N’oublions pas qu’ils assurent aussi la vie de la Nation en général. Il y a des conséquences sanitaires du Covid-19 mais nous sommes aussi certains des conséquences économiques. Je ne sais pas quelle sera la proportion de la crise économique mais la France ne s’en remettra pas du jour au lendemain ».

« La vie de la Nation » n’est pas une formule vide de sens dans la bouche de celui qui commande à la destinée de ces deux entreprises historiques, parce que ses usines ont apporté leur pierre à l’effort de guerre : elles ont fourni des grosses quantités d’alcool pur au CHU de Dijon, à celui de Besançon, aux pharmacies de la Côte-d’Or, de l’Yonne mais aussi à la Faculté de pharmacie, par l’intermédiaire de l’Agence régionale de la Santé. Plus de 7 000 litres d’alcool ont en effet été offerts afin de participer à l’élaboration des gels hydroalcooliques. Elles sont même allées plus loin en donnant un stock constitué il y a quelques années de 2 000 masques au personnel soignant du CHU. Sans omettre nombre de charlottes. La solidarité coulant dans les veines de ce capitaine d’industrie, Jean-Dominique Caseau ajoute : « Pour l’alcool, nous sommes encore à disposition si besoin ». Et comme premier vice-président de Vitagora, il a participé, aux côtés de Pierre Guez, à la commande de 300 000 masques pour l’ensemble des entreprises de l’agroalimentaire : « Obtenus par le bais d’un circuit en Chine, ces masques seront livrés chez L’Héritier-Guyot et redistribués ensuite sur le parking extérieur aux différentes entreprises ». Que ce soit pour le combat face au Covid-19 ou pour la poursuite de la vie de la filière du Cassis, vous pouvez faire confiance au colonel pour qu’il ne dépose pas les armes…

Camille Gablo