Le serment d’Hippocrate toujours et encore

Le professeur Yves Cottin n’avait que sept ans quand la première transplantation cardiaque au monde a été réalisée par un chirurgien inconnu dans un pays inattendu… Depuis la cardiologie a fait des progrès considérables et notamment au CHU de Dijon dont le service dédié à ce muscle moteur de notre vie fait aujourd’hui partie des meilleurs de France.

Yves Cottin est venu à la médecine seul, hors atavisme. L’entêtement a suffi. C’est en 1986, plus précisément le 17 novembre, qu’il intègre le CHU de Dijon comme interne. Les professionnels de santé découvrent un collègue, regard perçant et sourire discret, à l’élégance classique mais surtout très exigeant, d’une rigueur extrême, tendu vers ses objectifs avec des vues très tranchées en matière de santé publique.

Les années passent et on le voit officier avec talent comme un prêtre dévoué à ses fidèles. D’une disponibilité sans égale. Pas étonnant donc de le voir, en 2005, prendre la direction d’un des deux services de cardiologie. D’autres auraient pris la grosse tête. Pas lui. Son souci majeur : faire avancer sa discipline. Pour cela, il s’empresse de créer une dynamique dans trois directions : clinique / soins aux patients, enseignement et recherche dans le domaine cardio-vasculaire. Et les résultats ne se font pas attendre : tous les classements des magazines grand public montrent que, dans la prise en charge de l’infarctus, les données (Dijon dispose du seul registre permanent des infarctus du myocarde) et l’activité dijonnaises figurent dans les premières positions.

Les mots préférés de cet hyperactif levé aux aurores pour rejoindre son service et ses patients pourraient être service, fierté, ambition et efficacité. Service aux malades. Fierté d’avoir autour de lui d’authentiques compétences. Ambition de maintenir son service parmi les plus performants de France. Efficacité avec un nombre d’actes (effectués par des experts dans leur domaine) qui ne cessent d’augmenter. A titre d’exemple, la cardio dijonnaise a posé, en 2018, 2 044 stents contre 335 en 2009, réalisé 3 406 coronarographies contre 2513 sur les mêmes périodes.

En tant que président de la CME (Commission médicale d’établissement), il participe aux côtés d’Elisabeth Baud, directrice générale jusqu’en 2018, à la bonne gouvernance tout en étant associé aux décisions stratégiques. Les prescriptions sont les bonnes : le CHU se désendette et, en même temps, c’est un des établissements hospitaliers qui investit le plus dans les plateaux techniques. « Toutes les nouvelles technologies sont à Dijon » se plaît à souligner Yves Cottin.

Chevillé à l’hôpital, il ne laisse rien au hasard. Il empoigne à grandes brassées la plus petite interrogation, ferraille en Don Quichotte pour disposer des équipements les plus performants. Ses coups de gueule ramènent ses interlocuteurs aux fondamentaux : le travail, toujours le travail, encore et encore le travail… Loquace. Précis. Pédagogue. Réputé pour son caractère bien trempé, Yves Cottin ne laisse personne indifférent, n’épargne aucun conservatisme, rappelle sans cesse à chacun ses responsabilités.

Archétype du mandarin le professeur Cottin ? Pas du tout. Même s’iI a publié près de 350 articles dans des revues internationales, il n’a rien du grand patron convaincu de détenir le pouvoir absolu. Il reste très accessible et ne manque pas une occasion de mettre en valeur son équipe et celles et ceux qui font rayonner le CHU. Un CHU qui, chaque année, figure parmi les 15 premiers hôpitaux à l’échelle nationale, confirmant ainsi son très haut niveau de soins, d’enseignement, de recherche et d’innovation.

Jean-Louis Pierre

1960 : Naissance à Saint-Maurice (Val de Marne)

1986 : Interne au CHU de Dijon

1998 : Séjour d’un an à Washington

2000 : Agrégé, il est nommé praticien hospitalier professeur des universités

2005 : Nommé chef du service de cardiologie

2011 : Elu président de la CME

2015 : Réélu président de la CME