Le dijonnais Fabien Paget est à la tête de « O2 Management », une entreprise de management du sport et gère la carrière de sportifs professionnels. Rencontre avec un ambitieux qui garde les pieds sur terre.
Dijon l’Hebdo : À 34 ans et 6 ans seulement après vous être lancé, vous occupez une place importante dans le domaine du sport en tant qu’agent de joueurs, quels ont été les ingrédients de cette si rapide ascension ?
Fabien Paget : « L’envie de créer, à la fois de monter ma propre structure et de construire mon destin. L’exigence est l’un des maîtres-mots de ma vie, les quantités importantes de travail ne me font pas peur et j’ai toujours eu une grande envie de réussir. J’aurais pu intégrer une entreprise et être salarié mais même dans le domaine du sport qui me passionne, ça ne m’aurait pas suffi, il faut que je sois maître de mes projets. »
DLH : Quelles sont les différentes branches de votre entreprise ?
F. P : « Tout d’abord la principale, et seule au moment de la création en 2012, qui est celle d’agent de joueurs. Aujourd’hui, je m’occupe de la carrière d’une quinzaine d’athlètes, comme Serena Williams et Anthony Martial, venus de disciplines aussi variées que le tennis, la voile, le handball, le surf, le foot ou la natation. La seconde fonction de l’entreprise est celle de conseil auprès des marques comme Jaguar, DPD France, Filbit ou Velleda. Nous agissons en tant qu’agence et élaborons avec eux une stratégie de communication. Enfin, l’événementiel est le dernier volet de l’entreprise. Pour les marques qui souhaitent avoir des partenaires internationaux, nous organisons des événements et développons leur activité à l’étranger ; je dis nous car nous sommes désormais 8 à travailler pour O2 Management, dont Martin Leroy un compatriote dijonnais. »
DLH : Vous êtes vous-même sportif ?
F. P : « Oui, j’ai toujours été un mordu de sport et particulièrement de tennis que j’ai appris au club de Talant, dirigé justement par mon père. Je ne suis pas devenu professionnel mais ma formation de sportif m’a beaucoup aidé au moment de faire ma place comme agent et m’aide encore aujourd’hui, je pense en particulier au désir d’excellence, la volonté d’atteindre un haut niveau, la discipline. Créer mon entreprise a été une course de fond et ces facultés ont été primordiales pour y arriver. »
DLH : Primordiales mais pas suffisantes ?
F. P : « Non pas suffisantes, ma formation scolaire et mon premier travail sont l’autre élément important. Après un bac scientifique à Carnot j’ai intégré l’école de commerce de Bordeaux où j’ai acquis les bases du marketing, du commerce et où j’ai eu l’opportunité de partir à l’étranger. Mon séjour aux Etats-Unis a été particulièrement formateur, je travaillais chez Nike France où j’avais en charge la promotion de la marque et la culture entreprise des Américains m’a beaucoup stimulé : leur audace et leur exigence ont été de véritables moteurs. Ensuite j’ai intégré Mouratoglou, une académie de tennis où j’ai été responsable marketing et commercial pendant 5 ans. Sans ce socle solide, à la fois personnel et professionnel, je n’en serais pas là.
DLH : Comment arrive-t-on à se maintenir quand on arrive de province et sans relation dans le milieu ?
F. P : « Le business attire du monde mais sans éthique, honnêteté et transparence, on ne peut pas percer et encore moins durer. Si on veut s’installer pour longtemps il ne faut pas chercher à faire des coups mais plutôt rester prudent, avancer progressivement et être fidèle à soi-même. »
DLH : Roland-Garros, Wimbledon, la Coupe du Monde de foot… Est-ce que vous trouvez du temps pour vous ?
F. P : « Oui et non… Pour ma vie personnelle pas assez car je suis très souvent à l’étranger mais le travail est mon oxygène comme l’indique le nom de mon entreprise, comme lui il est indispensable, infini et me fait vivre. Donc pour le moment je suis heureux comme ça. »
DLH : Et à long terme ?
F. P : « D’ici quelques années, j’aimerais transmettre ma passion du sport et j’aurai sûrement envie de lever un peu le pied. J’assurerai d’autres activités autour de la formation, diverses car j’ai besoin de variété, mais moins prenantes. Et j’aimerais aussi retourner en province. »
Propos recueillis par Caroline Cauwe