À l’occasion des journées nationales de France Urbaine, Dijon Métropole en a profité pour mettre en avant et présenter ses projets métropolitains. La Cité internationale de la gastronomie et du vin, le musée des Beaux-Arts, On Dijon la ville intelligente ou encore le Système alimentaire durable de 2030. Chacun a été illustré lors de visites organisées pour les congressistes le jeudi 5 avril au matin.
Dijon L’Hebdo : Comment définiriez-vous une métropole aujourd’hui ?
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole et président de France Urbaine : « La métropole, ou plutôt une métropole, par définition est là pour porter des projets que des communes, isolément, ne seraient pas capable de porter. Et puis la métropole est également là pour innover, pour porter une ambition. »
DLH : Et que pensez-vous de Dijon Métropole et de ses projets ?
Jean-Luc Moudenc : « Aujourd’hui, les métropoles sont un atout. Pas seulement pour les territoires métropolitains concernés, mais ce sont un atout pour la France. La France a besoin de projets innovants, pour créer des emplois et de la croissance. Et les projets de Dijon Métropole sont des projets innovants. D’ailleurs, qui portent des projets innovants ? Ce sont les métropoles. Dijon entend jouer, depuis qu’elle est devenue métropole, tout son rôle et j’en suis ravi. »
DLH : Donc ces projets sont des projets innovants et ambitieux qui n’auraient pas pu, selon vous, avoir été menés par une ville de manière isolée ?
Jean-Luc Moudenc : « Je pense qu’au jour d’aujourd’hui, on ne peut plus faire grand-chose tout seul. Il faut avoir la modestie et l’objectivité de le reconnaître. Les intercommunalités les plus performantes, les plus intégrées, sont mieux à même de porter des projets parce que l’environnement a changé, les moyens des collectivités sont restreints et dans cet environnement difficile, la métropole c’est une force. »
Dijon L’Hebdo : Est-ce que devenir métropole change la manière d’une agglomération de gérer des projets ?
André Rossinot, Président (MRSL*) de la métropole du Grand Nancy et Secrétaire général France Urbaine : « Ce qui est intéressant à Dijon comme ailleurs, c’est qu’on a des projets métropolitains, des projets de grandes agglomérations, qui ne sont plus seulement des projets techniques de voirie, d’eau, ou encore de tramway. On est en charge de porter la société urbaine dans sa globalité. Et surtout, on a une nouvelle responsabilité, c’est d’amener à travailler ensemble, d’être une plaque tournante interactive, aussi bien du monde de l’université, de la recherche et des systèmes productifs qui font la particularité de chacune de métropoles ou des agglomérations, mais aussi tout ce qui touche la santé, la recherche, etc. Donc on est dans un monde urbain global. Et à partir de ce moment-là, la responsabilité d’une métropole est de mettre en réseau, de faire travailler ensemble. C’est d’abord un objet facilitateur. Et si on joue bien ce rôle, on permet l’émergence de sujets qu’on aurait pas imaginé traiter il y a 5, 10 ou 15 ans, dans une métropole ou dans une grande ville. Et ça, aujourd’hui, c’est un fait de société nouveau et ça implique un énorme travail partagé de détection de talents. »
DLH : Comment la gestion de projets est-elle pensée au sein d’une métropole ?
A. R : « Une métropole c’est quelque part un lieu d’innovation. Il faut mettre en péréquation à la fois systémique mais aussi en adéquation avec la richesse et l’originalité de la production des territoires. Et à partir de ce moment-là, il y a un environnement de la société qui amène en quelque sorte la société mondiale, mais c’est le cas aussi dans les grandes villes même si elles ont comme c’est le cas de Dijon une réputation internationales, à modifier sa façon de travailler, en mettant tout le monde et toutes les générations autour de la table, pour rechercher des idées, des modalités, des modèles de production et de diffusion des talents et de la qualité. L’idée c’est qu’aujourd’hui il faut faire de la société, une société globale. Le monde urbain a une très lourde responsabilité nouvelle, supplémentaire, et une légitimité qui permet de mettre en présence. »
DLH : Que pensez-vous du projet de système alimentaire durable ?
A. R : « Le thème de l’alimentation est populaire. Il y a de la fierté derrière tout ça, mais aussi de la médecine et de la diversité des productions. Et la Bourgogne de ce point de vue-là est gâtée par la nature et je pense que par conséquent c’est un bon choix pour la métropole et la ville de Dijon. On ne devient pas métropole parce qu’il y a une loi. On devient métropole parce qu’on a une histoire, on a un vécu, une renommée mondiale et un certain nombre de chose. Métropole, c’est un processus administratif, mais qui oblige. Et c’est en s’appuyant sur ce qu’on a fait avant d’être métropole et en le gérant différemment qu’on peut faire se retrouver beaucoup plus de personnes, de couches de la société, de producteurs, de consommateurs, et aussi de touristes et de visiteurs. »
Propos recueillis par A. T
(1) Mouvement radical, social et libéral