Municipales : quelles situations dans l’agglo ?

Fontaine-lès-Dijon : Sans surprise
Quand on se rappelle que Fontaine-lès-Dijon est une ville qui a pu se permettre quatre listes de droite et gagner quand même, on n’est pas surpris de voir Patrick Chapuis l’emporter cette fois, seul à droite, avec 65, 72 % des suffrages exprimés. Cela signifie que, petit à petit, il a su devenir un vrai maire, habile diplomate et sage gestionnaire, et les Fontenois apprécient ce calme revenu dans leur cité bernardienne.
Que pouvait donc faire, dans ce contexte, une liste socialiste menée par un très brillant nouveau venu nommé Stéphane Gaillard ? Peu connu des habitants, parachuté par lui-même, il aura néanmoins su capter plus de 23% de l’électorat et offrir trois sièges à sa liste dans le nouveau conseil municipal.
Le dernier siège, on le notera, revient au FN et en particulier à François Thieriot, qu’on a déjà connu dans l’arêne, et qui a dépassé les 10%.
M. H

Quétigny : À deux voix près
Avec 1861 voix, Michel Bachelard, incontournable maire PS, aurait élu dès le premier tour. Il n’en a eu que 1859 ! C’est dire son assise sur la ville que lui avait confiée Hervé Vouillot. Il eut été donc facilement réélu si Patrick Abécassis (DVG) n’était venu lui disputer le leadership en osant une liste quasiment dissidente avec laquelle il a recueilli 11%, confirmant l’ancrage bien à gauche de cette ville de plus de 10 000 habitants sise au bout d’une des lignes du tramway du Grand-Dijon.
Si l’on ajoute à cela les 3, 25% de la liste de Lutte Ouvrière, on voit que la gauche reste bien installée, vague bleue ou pas. Et cela n’enlève rien au mérite de Damien Thielleux (UDI), envoyé eu feu par François Sauvadet et qui tutoie les 36 % sur la ligne arrivée.
Ballottage, donc. Michel Bachelard attendra donc huit jours de plus qu’il ne l’espérait. Sans alliance avec Patrick Abecassis qui se pliera donc à la triangulaire.
M. H

Longvic : Almeida bien installé
Jean-Philippe Morel a au moins un mérite : il ne désespère jamais. Cet avocat de formation a longtemps tourné autour des pots de la fortune politique, à Dijon d’abord avec l’UMP, et dans la III° circonscription comme centriste ensuite avec Longvic pour port d’attache. Soutenu par François Sauvadet, ayant même reçu la visite de soutien de Rama Yade pendant la campagne, il y a cru dur comme fer : 31, 48% seulement, dans une période favorable à la doite, c’est bien mais trop peu.
Face à lui, tout un héritage. Il y eut Michel Etievant – député-maire – puis Claude Darciaux – députée-maire – pour consolider la gauche dans cette ville et voilà pourquoi José Almeida, ex-premier adjoint, ne s’est pas fait trop de souci : le candidat PS a gagné dès le premier tour (54, 43%) les 23 sièges qui lui assurent une majorité confortable pour tenter de sauver à la fois la base aérienne et l’aéroport…
Dans ce contexte, la venue de l’ex-RPR de Grancey Michel Roussel n’était pas indispensable : avec 14, 09%, il a montré que les vieux clivages bonapartistes-légitimistes de la droite existaient encore.
M. H.

Marsannay-la-Côte : le clash inattendu
Le rassemblement si cher à la tradition marcenécienne a chuté sur les gros cailloux mis sur sa route par les partis. Une affaire d’éco-quartier mal engagée et l’installation d’une usine peu ragoutante ont eu raison de la tradition de Marsannay : le maire Jean-François Gondellier n’aura fait qu’un mandat car Jean-Yves Verpillot, qui n’en est pas à son coup d’essai, l’a enfin devancé de … 44 voix.
C’est en tout cas suffisant pour clore le débat. On avait longtemps parlé d’une troisième liste, qui eut pu amener à une triangulaire comme d’habitude, mais elle n’est pas venue. Dimanche soir, Jean-François Gondellier s’inclinait avec élégance devant le verdict des urnes (49, 12%). Il n’a plus que 7 élus au conseil.
Les Marcenéciens connaissent très bien leur nouveau maire. Jean-Yves Verpillot est une personnalité bien implantée dans cette ville de plus de 5 000 habitants et, au fond, ils vont se satisfaire de la situation nouvelle qu’il aura su imposer à force de ténacité.
M. H

Talant : Deux surprises
Deux surprises à Talant. Tout d’abord l’effondrement de la gauche : la liste conduite par Stéphane Woynaroski, soutenue par tous les ténors de la gauche, n’a recueilli, en effet, que 26,25 % des suffrages. C’est un échec au regard des 49,09 % obtenus par François Hollande au second tour de la Présidentielle de 2012. La gauche grignotait progressivement à chaque scrutin. Elle s’est réveillée le 24 mars avec un terrible mal de dents… L’autre surprise, ce sont les 25,79 % obtenus par Cyrill Gaucher qui a constitué une liste marquée à droite à la dernière minute. Cette dissidence s’expliquerait par le fait que le maire sortant lui aurait proposé un poste de conseiller municipal mais pas d’adjoint. Au final, Cyrill Gaucher siègera comme conseiller municipal mais, dans un premier temps, dans l’opposition.
De surprise il n’y en a pas eu avec le score de Gilbert Menut. Le maire UMP termine le premier tour avec 44,94 %. Il y aura donc une triangulaire sans suspens. A moins que la gauche ne termine troisième…

Plombières-les-Dijon : camouflet pour le maire sortant
Murat Bayam, le premier adjoint sortant, a réussi son pari. Il devance le maire PS Jean-Paul Hesse de 10 voix (26,45 % contre 25,62 %). C’est le candidat de droite Jean-Frédéric Court qui, du coup, arrive largement en tête avec 47,93 % mais sans réserve de voix. Pour envisager la victoire de la gauche, Jean-Paul Hesse devra donc s’effacer au profit de Murat Bayam, exclu du PS pour cette dissidence mais soutenu par François Patriat, président du conseil régional et Kheira Bouziane, députée de la 3e circonscription de Côte-d’Or. Rien n’est donc joué à Plombières-les-Dijon où cela devrait se jouer sur le fil.

Chenôve : le vieux lion n’est pas mort
Pari non réussi par contre pour Roland Ponsâa, l’adjoint socialiste dissident. Exclu du PS et étiqueté divers gauche pour l’occasion, Roland Ponsâa a réalisé 25,9 %, loin derrière le vieux lion Jean Esmonin qui totalise 35,47 %. Le deuxième tour ne devrait être qu’une formalité pour le maire sortant. A noter que c’est le Front national qui arrive en troisième position à Chenôve avec 18,59 % devant le candidat de la droite (18,59 %). Plus que jamais, Chenôve reste une terre solidement ancrée à gauche.

Saint-Apollinaire : Rémi Delatte trop facile
Les élections municipales se suivent et se ressemblent à Saint-Apollinaire. Certes, il n’y avait que deux listes en compétition mais Rémi Delatte, le député-maire, n’a fait qu’une bouchée de son adversaire socialiste, Philippe Ardouin (78,83 % contre 21,17 %). Ce dernier avait baptisé sa liste : « Saint-Apo, lueurs d’espoirs »… Rémi Delatte a soufflé sur les bougies et renvoyé son opposition dans la pénombre. Et il ne faudra pas évoquer les abstentionnistes. Ils étaient moins nombreux que la moyenne départementale…

Chevigny-Saint-Sauveur a soutenu Michel Rotger
La semaine qui a précédé le scrutin a été particulièrement agitée pour le maire UMP sortant, Michel Rotger, avec une garde à vue et une mise en examen. Ces événements n’ont visiblement pas beaucoup pesé sur le vote puisque le maire a manqué de peu sa réélection dès le premier tour avec 49,16 %. Son adversaire divers droite, Jean Perrin, n’a pas profité de la situation (21,64 %) pas plus que le candidat de gauche, Louis Legrand (29,20 %). Présumé innocent des actes qui lui sont reprochés, Michel Rotger avaient reçu de nombreux soutiens ces jours derniers. Un soutien largement confirmé dans les urnes.