Inauguré en grande pompe le 1er septembre 2012 (Ligne T1) et le 7 décembre de la même année (Ligne T2), le tramway de Dijon est une incontestable réussite.
Bref, notre sénateur-maire, président du Grand Dijon pouvait être fier de lui.
Patatras ! C’était sans compter sur le mécontentement des personnels de Divia qui, estimant sans doute que leur nouveau « jouet » leur pourrissait un peu plus la vie, ont décrété depuis le 8 mai dernier une grève tous les samedis, reconductible jusqu’au 1er mars 2014 ! Rien que ça. Leur demande est claire et nette : ils veulent des sous en plus. Au nom de la « pé-ni-bi-li-té ».
Il paraît que les salaires augmentés de + 5,4 % et la prime exceptionnelle de 600 € accordés par la direction dans le cadre de la NAO (Négociation annuelle obligatoire) ne sont pas suffisants car si, avant – mais ça, c’était avant le tramway… – les conducteurs travaillaient 20 à 21 samedis par an, désormais ils doivent travailler de 21 à 22 samedis.
Inhumain, n’est-ce pas ?! Quant aux 15 000 personnes qui chaque samedi renoncent à se rendre en centre ville, manifestement ces stakhanovistes du moindre effort s’en fichent comme de l’an quarante. Quand un syndicaliste (anonyme bien entendu) déclare « Nous, nous défendons les intérêts des conducteurs, pas des citoyens, ça n’a rien à voir », il est clair qu’on se contrefiche et des Dijonnais et des investissements qui ont été réalisés. Il ne faudra donc pas que ces quelques trublions viennent nous chanter à nouveau le couplet de la « défense du service public » !
Cette grève reconductible jusqu’aux municipales de 2014 (un hasard, bien sur…) est presque une première en France. Tout le monde se désole et je n’ai pas encore rencontré qui que ce soit pour défendre cette grève ; pour autant, il ne se passe rien au nom du caractère sacro-saint du fameux droit de grève, exemple frappant d’une forme de paralysie névrotique de notre société.
La mairie ne semble pas pressée de trancher ; sa stratégie n’est peut-être pas la meilleure car ce dossier lui reviendra en pleine figure au mauvais moment, en mars 2014. En attendant, rien ne l’empêche, ni la direction de Divia, de nous dire si ces heures de grèves sont ou ne seront pas payées. Je laisse le mot de la fin à Maurice Thorez qui, en 1936, déclarait « Il faut savoir terminer une grève ». Encore faudrait-il ne l’avoir pas débutée pour de mauvais motifs.