Il semblerait qu’il fasse bon vivre pour les aînés de Longvic, commune de la métropole Dijonnaise qui ne compte pas moins de 1 200 foyers de séniors (au moins l’une des personnes a plus de 65 ans) sur un total de 8500 habitants. Leur qualité de vie est étroitement liée avec la politique du vieillissement menée par trois délégations locales représentées par les trois adjoints au maire de Longvic, José Almeida. Céline Tonot, première adjointe, a la charge du développement urbain de la commune dans le cadre des objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. Jean-Marc Réty est aux solidarités et au personnel municipal quand Anne Gutierrez-Vigreux se consacre aux relations avec les seniors et à l’accès à la santé. Ces trois élus, bien que spécialistes de leur délégation respective, maîtrisent le sujet de l’adaptation de la ville au vieillissement, attestant ainsi de la transversalité avec laquelle est appréhendée la thématique.
Nous les avons interrogés sur la prise en charge des seniors longviciens pendant la crise sanitaire, sur les services d’ores et déjà mis en place pour leur offrir une bonne qualité de vie ainsi que sur les projets de la commune dans un futur proche.
DLH : Comment les seniors longviciens ont-ils traversé la crise sanitaire ?
Anne Gutierrez-Vigreux : « A l’EHPAD Marcel Jacquelinet de Longvic, il n’y a eu aucun décès des suites de la Covid-19 ».
Jean-Marc Réty : « Une fois l’effet de sidération passé, on a assisté à une forte mobilisation des personnels municipaux et des élus en dehors de leurs fonctions de service public. Afin de maintenir le lien avec les personnes âgées isolées, 109 d’entre elles ont été régulièrement appelées afin de s’assurer qu’elles allaient bien. Ces rencontres téléphoniques quotidiennes ont permis de construire de véritables relations. Des distributions et livraisons de masques à domicile ont également été organisées bénévolement.
Dans le contexte de la crise sanitaire, le service municipal permanent « proxi » s’est vu confier de nouvelles prérogatives. En plus du portage de repas habituel, s’est ajoutée la livraison de courses et de médicaments. Face au repli des personnes âgées sur elles-mêmes, « les filles du service proxi », comme on aime à les appeler, ont vite compris l’importance d’échanger avec leurs aînés pour lesquels elles ont naturellement développé bienveillance et empathie. Dorénavant, elles accompagnent les seniors faire leurs courses avec le véhicule du Centre communal d’actions sociales ».
Céline Tonot : « La ville a mis en place un centre éphémère de vaccination. Les agents municipaux ont mené une campagne de phoning : ils ont joué le rôle d’intermédiaire entre les personnes âgées ne sachant pas utiliser internet et la plateforme Doctolib ».
DLH : Dans le cadre de vos relations avec les seniors, quels sont leurs besoins quotidiens ?
Anne Gutierrez-Vigreux : « Les seniors de Longvic manifestent un désir d’animations : thés dansant, spectacles, visites culturelles, conférences… club de marche et de gym douce. En 2015 a été initié le printemps des seniors en parallèle de la semaine bleue traditionnelle, vieille de 70 ans, anciennement intitulée « journée des vieillards ». Des rétrospectives de films intergénérationnels sont proposées par le service jeunesse de la ville (les acteurs étant des seniors et des jeunes de la commune). Enfin nous organisons aussi des ateliers de gym douce avec le service des sports ».
Jean-Marc Réty : « A partir de 70 ans, pour les fêtes de fin d’année, chaque longvicien a le choix entre recevoir un colis gourmand confectionné par la maison Manière ou bien être convié à un repas dansant. Culturellement parlant, les retraités ne sont pas laissés pour compte puisque des sorties médiathèques sont organisées. A cela s’ajoute une formation aux outils numériques qui permet aux grands-parents d’envoyer des photos montages à leurs petits-enfants ».
Céline Tonot : « Longvic est une ville à taille humaine. La proximité avec les habitants permet de connaître quelles sont leurs attentes. Un système de démocratie participative est également mis en place : l’association du troisième âge a, par exemple, pu faire savoir qu’il fallait davantage de bancs sur la Coulée Verte, la Présidente du club a ainsi pu repérer directement avec les services techniques les lieux où les installer.
DLH : Quelle sont les possibilités de logement pour les seniors longviciens ?
Céline Tonot : « Pour répondre à une forte demande, l’aménageur Orvitis a construit au cœur de la ville, au-dessus de l’Intermarché, une résidence Sérénitis où les appartements sont agencés de sorte que le quotidien des seniors soit simplifié. L’édification de cette résidence, inaugurée en 2018, avait pour ambition de rendre la ville davantage inclusive pour le troisième âge en replaçant les seniors au cœur de l’action.
Nous aimerions à l’avenir développer des résidences intergénérationnelles à proximité de l’axe vert de Longvic, notamment dans le quartier Valentin. De tels espaces de vie permettraient une meilleure interaction entre tous les publics, sous réserve du respect d’une charte de vie commune ».
DLH : De nouveaux projets sont-ils à venir dans le cadre de la politique du vieillissement menée par la ville ?
Anne Gutierrez-Vigreux : « Oui ! Au sein de l’EHPAD, 12 lits seront ouverts au printemps 2022 dans une toute nouvelle unité spécialisée pour accueillir des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. L’« Unité de Vie Protégée » a bénéficié d’une importante contribution financière de la part de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. L’objectif est de former un personnel nombreux afin que tout soit adapté pour une meilleure prise en charge des patients atteints de cette maladie dégénérative ».
Propos recueillis par Manon Remy