On ne présente plus cette voix puissante, rauque et attachante au service d’une écriture sensible et d’une amitié accoudée au zinc jamais prise en défaut. Les chansons d’Yves Jamait tiennent l’audacieux pari de peindre des images de la société. Et cette fois, celui qui ne supporte plus d’être présenté comme le gavroche de service, le poulbot, le titi parisien, a mis de côté le micro pour se saisir du pinceau, histoire d’y refaire le monde en moins moche. Son clown est saisissant. On le sent cheminer avec ses contemporains, contempler le monde, méditer sur la fuite du temps, questionner la solitude, l’essence de l’existence et le rapport entre les êtres. Et si Yves Jamait nous encourageait tout simplement à aller chercher le clown qui est en nous ? Et puis n’oublions pas Charles Trenet qui disait : « Une bonne chanson, c’est quand le peintre la siffle ». Peu importe le support, la surface et la couleur…