Olga Gay. Voilà une femme à l’écoute du monde qui l’entoure, toujours sur le qui-vive, qui regarde avec ses yeux d’artiste peintre. Une femme optimiste. Résolument. Passionnément. Née avec dans le cœur ce talent qui unit à la fois l’énergie et la finesse, l’ardeur et la sensibilité. C’est à elle qu’on doit l’initiative « Oeuvres en vitrine » qui permet à des artistes locaux de trouver enfin des lieux d’exposition… accessibles à tous les Dijonnais.
L’idée a germé pendant le premier confinement, à l’époque où on ne pouvait pas sortir pendant plus d’une heure à plus d’un kilomètre de chez soi. C’était hier. Boutiques, magasins fermés, rues quasiment vides, passants, ou plutôt âmes en peine, prenant grand soin de s’éviter, ambiance glaciale malgré une météo des plus clémentes, décor minimaliste n’invitant pas franchement à la promenade contemplative… Et dans le même temps, les expositions qui s’annulent les unes derrière les autres… « On n’avait pas d’autres choix que de s’adapter à cette crise. L’idée m’est venue d’exploiter toutes ces surfaces perdues, toutes ces vitrines vidées de leur substance. Mettre de la couleur dans cette grisaille, remettre de la vie dans la ville » explique Olga Gay. C’est comme ça qu’est née « Oeuvres en vitrine » en ces temps synonymes pour beaucoup d’incertitudes sinon de désarroi.
Magasins à louer, à vendre… Avec tous un numéro de téléphone. Infatigable fonceuse, Olga appelle pour faire part de son projet. Et d’emblée l’accueil est enthousiaste. « J’ai senti malgré tout une certaine crainte. Il fallait qu’on soit sérieux et donner un maximum de garanties. Pour faire simple, il fallait le soutien de la mairie et c’est comme ça que j’ai pris contact avec Nadjoua Belhadef, l’adjointe au commerce, puis avec Christine Martin, l’adjointe à la Culture ». On connait la suite. Un certain nombre de propriétaires ont accepté de « confier » leurs vitrines à des artistes locaux tout heureux de mettre un mouchoir sur leurs turpitudes et qui ont vu dans cette opération une belle occasion de retrouver le regard du public.
Dans le droit fil de cette initiative, Dijon l’Hebdo a décidé d’ouvrir quelques pages de son magazine « Tendances printemps » à quatre de ces « artistes de rue » pour leur offrir une autre « vitrine », éphémère elle aussi. Bonne visite.
J-L. P