Les observateurs et observatrices de Dijon auront peut-être remarqué que le « i » de la pharmacie « Liberté » s’est dotée d’une flamme en guise de point, qu’Yvette Horner a fait son apparition à côté du panneau de la bien nommée « rue Musette », ou que la rue St-Anne arbore désormais sur son mur… un âne… C’est l’œuvre de l’artiste Dijonnais M’Brick, qui sévit avec autant de poésie que de discrétion.
Son créneau c’est les LEGO. À des endroits bien précis de la ville, M’brick élabore des assemblages et les colle incognito dans la vile une fois la nuit tombée. Clins d’œil, jeux de mots ou symboles, ses créations sont à la fois artistiques et ludiques. Elles incitent les gens à lever les yeux, à observer mieux les rues par lesquelles ils passent chaque jour sans faire attention, elles peuvent aussi surprendre, faire sourire ou s’interroger. Le visage étonnant de la place Wilson n’est reconnaissable que pour les amateurs de séries et la main de la rue Le Muet, identifiable que par les connaisseurs de la langue des signes.
Inspiré par Invader, Banksy ou Basquiat, M’Brick se réjouit de l’intérêt grandissant pour le street art : « je pense que les gens apprécient de plus en plus l’idée de musées en plein air, ouverts à tous. Et puis le street art est comme une invitation, il interpelle les passants, j’ai beaucoup entendu que mes petites créations permettaient de mieux connaître Dijon, comme si les promeneurs redécouvraient la ville. Pour la paire de ciseaux qui marque la limite du castrum, la réaction est très souvent : « ah mais c’est ça le castrum ?! » en plus de sous-entendus comiques, j’aime en effet mettre en lumière une histoire ». Sa notoriété étant croissante, il reçoit maintenant des commandes comme pour le magasin dijonnais les Nomades dont l’emplacement est indiqué par une robe en LEGO fabriquée par ses soins, des circuits sont également mis en place pour parcourir le centre ville sur les traces de ses collages, et pour les 100 ans de l’ours pompon, plusieurs exemplaires de son collage hommage -visible sur le mur du parc Darcy- sont disponibles, attention édition limitée !
M’brick élabore également des tableaux à partir de ces mêmes petites briques. En lien avec son goût de la culture pop, ses œuvres les plus connues sont la Marylin d’Andy Warhol ou l’affiche Disobey. Et ses tableaux seront justement exposés à partir du mois de septembre par des professionnels de santé pour égayer les murs de leurs lieux de travail.
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