Tous les âges font appel à Natacha Bornot : personne retraitée dont la graphie est devenue illisible, personne active pour qui l’écriture a toujours été un complexe, jeune adulte aux troubles neurologiques, étudiant qui souhaite améliorer sa prise de notes pour une meilleure productivité ou encore enfant qui présente des difficultés d’apprentissage.
C’est ce dernier profil que la graphothérapeute rencontre le plus souvent. Quel que soit l’âge, Natacha privilégie d’abord un travail sur plan vertical, un tableau qui permet de plus grands mouvements des bras, accompagnés naturellement de mouvements des jambes et qui coordonne l’ensemble du corps. Le tableau présente aussi l’avantage d’être plus éphémère qu’un tracé sur une feuille, on efface et on corrige facilement ce qui désinhibe souvent les gens. Une fois le mouvement devenu familier, la thérapeute encourage à réduire progressivement la taille du format utilisé, puis rend possible l’automatisation de l’écriture grâce à des exercices spécifiques comme écrire les yeux fermés ou utiliser les deux mains en même temps. Natacha favorise également les crayons de papier qui glissent mieux et nécessitent moins de force dans la main tout en prêtant attention à la posture. Peu à peu, les patients s’approprient de nouveaux gestes et apprivoisent leur écriture. « Certains ont un vrai blocage avec les lettres, ils voient ça comme une tâche insurmontable et je m’attèle donc à désacraliser l’exercice. Pour d’autres le problème vient d’ailleurs mais s’exprime dans l’écriture, pour d’autres encore ce sont des troubles associés comme la dyslexie qui parasite ce domaine ; il est donc important de se renseigner en détail sur la personne : ses stades de développement, la parole, l’autonomie… »
En lien avec l’établissement et les parents mais sans être ni l’un ni les autres, Natacha est une figure rassurante pour les enfants qui se réconcilient ainsi avec l’apprentissage, l’école ou encore avec eux-mêmes : « Un garçon de huit ans avait de grandes difficultés à rester assis et concentré devant une table. Quelques séances lui ont donné le goût non seulement de l’écriture mais de tout ce qui a trait à l’expression sur feuille puisqu’il m’a ensuite envoyé de nombreux dessins. Tandis qu’un autre avait développé un blocage face à l’écriture cursive et n’écrivait plus qu’en script. Il a progressivement repris confiance et comblé ses lacunes. À la fin des neuf séances, il m’a soufflé que j’allais lui manquer ».
C. C
Natacha Bornot
15 bis rue de Dijon. Marsannay-le-Bois (association Graphidys)
natacha.bornot@orange.fr
06.51.84.31.21