Cité internationale de la Gastronomie et du Vin : Les raisins du bonheur ?

    Les travaux battent leur plein sur le site de l’ancien Hôpital général afin que tout soit aux « petits oignons » pour l’inauguration de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. En attendant, nous vous proposons de dresser la nappe à ce 6 mai qui s’annonce comme une grande date dans l’Histoire dijonnaise.

    Le hasard est parfois surprenant : le 6 mai 1940, John Steinbeck était couronné par le prix Pulitzer pour son superbe roman Les Raisins de la Colère. 82 ans plus tard, cette date a été retenue pour l’inauguration de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon. Aussi, alors que les images de la guerre en Ukraine – ajoutons à cela les craintes quant à une énième vague covidienne – font que, chaque matin, en écoutant les infos, nous avons la « gueule de bois », sans abus vineux d’aucune sorte (enfin surtout de Bourgogne !), nous ne pouvons qu’espérer que cette ouverture tant attendue puisse faire couler les raisins du… bonheur. Et, à l’instar du 18 mai 2019, date à laquelle s’est écrite la nouvelle page du musée des Beaux-Arts, métamorphosé après 17 ans de travaux, nous assistions à une grande fête populaire, comme l’a annoncé lors de ses vœux François Rebsamen. Le maire et président de Dijon métropole qui a – il faut le reconnaître – tenu bon sur ce projet qui s’est avéré comme l’un des plus complexes – si ce n’est le plus – depuis 2001.

    Pratiquement trois ans après la pose de la première pierre – c’était le 4 juillet 2019, jour anniversaire quant à lui de l’Indépendance des Etats-Unis, comme quoi nous n’étions pas si loin avec Steinbeck… –, l’ancien hôpital général dévoilera au public son riche menu gastronomique et vineux. Et CNN, qui a, rappelons-le, classé au début de l’année Dijon parmi les 10 sites incontournables à visiter en 2022, pourra continuer de dérouler le tapis rouge à « cette rénovation de 70 000 m2 de bâtiments historiques du XVIe au XVIIIe siècle, transformés en un complexe entièrement dédié à la gastronomie et au vin français ».

    Un menu à la Rabelais

    Pour vous mettre (encore) l’eau à la bouche, citons les 1 750 m2 d’exposition au total afin de déguster le Repas Gastronomique des Français ainsi que les Climats de Bourgogne classés, tous deux, au Patrimoine mondial de l’Unesco; le Village Gastronomique développé par le groupe K-Rei, qui s’apparentera à un lieu unique de partage et de convivialité avec des producteurs, des artisans ou encore la Librairie Gourmande qui fait, depuis de nombreuses années déjà, des émules à Paris; la cuisine expérientielle sur 3 niveaux qui devrait susciter des dialogues culinaires entre les visiteurs et des chefs locaux, nationaux et internationaux; les différents espaces réservés à la restauration pilotés par le groupe Épicure s’adressant à toutes les bourses : la Table des Climats, restaurant gastronomique axé, comme il se doit, sur les accords mets-vins, le Comptoir de la Cité, proposant une restauration plus rapide autour de dégustation de tapas, ces deux établissements étant placés sous la baguette du seul maître d’orchestre 3 étoiles de Bourgogne Franche-Comté, Éric Prat…
    Nous risquons de tomber dans un inventaire à la Prévert (enfin là nous aurions pu parler de menu à la Rabelais) mais nous ne pouvons pas faire l’impasse sur la Cave de la Cité, avec ses 250 « Oenomatics » et ses 3 000 références vineuses… Ou encore sur l’école Ferrandi, qualifiée par d’aucuns comme « le Harvard de la Gastronomie » dans le canon de lumière – la signature de la CIGV que l’on doit à Anthony Béchu. Sans omettre le nouveau complexe cinématographique Pathé-Gaumont (et ses 9 salles) ou encore le 1204, le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine dont la nouvelle appellation renvoie à l’année où tout a commencé, lorsque le Duc Eudes III de Bourgogne décida de fonder les Hospices de Dijon. 818 ans plus tard, dans la Cité des Ducs, coulera, au bord de l’Ouche, les raisins… du bonheur. Large soif et… bon appétit !

    Camille Gablo