Noël-Jean Mazen : Le Sage de Dijon

Noël-Jean Mazen se plaisait à citer l’essayiste et philosophe américain Ralph Emerson : « Ne pas aller là où le chemin nous emmène, mais plutôt où il n’y a pas encore de chemin… pour tenter de laisser une nouvelle trace ! » Une chose est sûre, cet avocat dijonnais, professeur émérite à la Faculté de Droit de l’université de Bourgogne Franche-Comté, décédé le 29 janvier à l’âge de 76 ans, a laissé une très belle trace.

Et nous ne parlons pas uniquement de ses ouvrages – « L’Odyssée de l’Éthique », la « Démarche d’Éthique appliquée » ou encore « Éthique et Handicap » – au sein desquels, car tel était sa véritable Iliade personnelle, autrement dit sa guerre de Troyes, il apportait sa pierre au combat de l’amélioration humaine. Et, notamment, pour celles et ceux qui n’avaient pas été épargnés par la vie.

Emboîtant les pas de son père qui participa à la création de l’ADAPEI, il fut particulièrement actif pour cette association œuvrant à l’hébergement des personnes avec handicap mental. Il fut aussi président du Centre d’études sur le soin et l’accompagnement à domicile (CESAAD)… Mais nous pourrions rapidement tomber dans un inventaire à la Prévert tellement il avait la glorification du travail chevillée au cœur. Nous pourrions citer encore la présidence qu’il occupa à Radio Culture Dijon ou son dévouement inconditionnel pour l’ABC, ayant toujours placé l’art à la place royale qui doit être la sienne…

Un homme aux multiples talents

Ce père de deux enfants, Annaëlle et Jean, tous deux avocats d’affaire au Barreau de Paris, s’est même illustré comme sculpteur. S’appuyant sur le nombre d’or puisque nombre de ses œuvres revisitaient les pyramides égyptiennes, il n’avait pas son pareil pour conférer sagesse, force et beauté à ses réalisations appréciées des particuliers comme des collectivités. Des œuvres, dont la genèse remonte à sa jeunesse où il se rendait au Festival d’Avignon afin de vendre des bijoux nés de ses talents d’artiste. Et des œuvres qu’il signait, humilité oblige, sous le nom de François Noël…

Dijon l’Hebdo adresse toutes ses condoléances à la famille et aux proches de Noël-Jean Mazen, dont la dernière œuvre, littéraire celle-ci et relue par sa compagne, Anne-Marie Cartier, sortira prochainement : « La Place de la Femme de la Préhistoire à nos Jours – un Jeu de Dupe », aux Éditions L’Harmattan. Alors qu’il se battait depuis des années contre la maladie, au crépuscule de sa vie, il a souhaité encore et toujours éclairer le vivre-ensemble. Paraphrasant le surnom accolé à Ralph Emerson, « le Sage du Massachusetts », Noël-Jean Mazen restera comme « le Sage de Dijon… »

Xavier Grizot