La commune de Genlis signe ce 13 novembre une convention avec l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT) pour les fonds de restructuration des locaux d’activité. Une première en Côte-d’Or… illustrant à quel point l’opération Cœur de Ville qu’elle mène avec la SPLAAD est exemplaire à plus d’un titre. Le maire Martial Mathiron fait le point…
Créer un véritable cœur de ville, développer l’attractivité et ne pas perdre de la population, tel est le triptyque des objectifs inhérents à votre projet phare…
« Exactement ! Ce n’est pas simplement une lubie ou une tocade. Ce projet répond pleinement à des besoins. Au cours du mandat précédent, une moyenne surface, Colruyt, qui était implantée au centre, a déménagé dans Genlis, si bien que nous nous sommes retrouvés avec une friche commerciale entourée de parkings. Notre choix a été à la fois d’en finir avec cette friche et de répondre aux besoins en termes de logements. Et ce, notamment pour les seniors. Sur Genlis, nous souffrons d’un déficit de logements adaptés aux personnes âgées ou à mobilité réduite, puisque nous ne comptons que 3 immeubles avec ascenseur sur le territoire communal.
C’était alors une évidence de faire appel à des prestataires étant à même de nous fournir ce type de logements. Nous en créerons une vingtaine sur les 70 programmés sur le Cœur de Ville… Nous aurons également des pistes cyclables, si bien que l’intermodalité est au rendez-vous, avec la gare à proximité. Cette réalisation sera pleinement durable car nous allons également en profiter pour végétaliser l’espace public et le désimperméabiliser en partie… Une nouvelle place publique va être créée et fera le lien entre un secteur plus résidentiel et la partie commerçante du centre de Genlis. Une halle y est prévue afin de relocaliser notre marché hebdomadaire pour une meilleure visibilité ».
Nombre de communes sont frappées par la baisse de leur population. La maintenir à plus de 5 000 habitants à Genlis est capital ?
« Pour maintenir la population, il aurait fallu construire sur les 10 dernières années 14 logements par an. Le dernier collectif construit à Genlis date d’il y a dix ans. C’est dire le déficit de biens que ce soit à la location ou à l’achat. Vous comprenez mieux pourquoi nous tenons à construire des logements. Depuis quelques années, Genlis, fort de nombreux équipements publics et privés, est attractive mais nous ne pouvions pas attirer de nouveaux habitants.
Et l’important, au-delà des chiffres de la population, c’est aussi de pouvoir offrir des possibilités de logement pour ceux qui veulent rester à Genlis, où le taux de vacance est très faible. C’est notre volonté avec les futurs logements du Cœur de Ville mais également en essayant d’avancer du côté de la ZAC République. Comme Maire, je veux le meilleur pour Genlis et son avenir, c’est-à-dire une ville qui ose, qui prend des décisions, qui avance. Pas question de céder au fatalisme pour terminer en cité dortoir qui perdrait peu à peu son tissu commercial et son attractivité ! »
Quand débuteront les premiers travaux ?
« Nous avons lancé ce projet qui était dans notre programme dès 2020 mais nous avons dû faire face à la crise Covid qui nous a fait prendre du retard. La moyenne surface a été acquise par l’EPF (Établissement public foncier), et nous allons faire la même chose avec le bâtiment occupé par les dentistes qui vont développer leur activité dans un nouveau cabinet en cours de construction non loin du cœur de ville. Nous maîtrisons une très grande partie du foncier, pour ne pas dire l’essentiel. Nous devrons lancer en 2025 les travaux plus structurants (démolition de la friche commerciale, déviations de réseaux, voiries provisoires…). Fin 2025, début 2026, nous espérons les premiers travaux visibles avec l’ouverture d’un restaurant dans un bâtiment municipal en cours de reconversion à cet effet et pourquoi pas les espaces publics alentours rénovés, comme les prémices de la future place centrale ».
L’expertise de la Société Publique Locale Aménagement de l’Agglomération Dijonnaise sur les opérations de centralité vous a paru incontournable…
« Nous sommes particulièrement bien accompagnés par la SPLAAD qui est dotée d’une très belle expérience. Cette structure a montré son efficience à Dijon, dans les grandes communes de la métropole mais aussi dans de plus petites communes que la nôtre, comme à Corcelles-les-Monts. Les nombreuses opérations qu’elle a pilotées ont été de vraies réussites. Je me suis tourné vers la SPLAAD eu égard aux relations particulières que j’avais avec Pierre Pribetich et au professionnalisme de cette structure. Le fait que, maintenant, ce soit François Rebsamen qui ait pris la présidence montre à tel point cet outil va encore grandir ! »
Et Genlis est véritablement à proximité de la capitale régionale et de tous ses services…
« Nous sommes en effet à 11 min en train de Dijon et le Cœur de Ville est à 300 m de la gare. Je rappelle aussi que sur 2022 nous avons compté 300 000 voyageurs qui sont montés ou descendus à Genlis. Nous recensons environ 1 000 passagers quotidiens sur le TER. La gare, qui nous place aussi à 1 heure de Besançon, représente l’un des très grands atouts de la commune. Avec notre Communauté de Communes, la Région et en lien avec Dijon Métropole, nous devons miser sur cet équipement indispensable ».
Pouvons-nous vous qualifier de maire bâtisseur ?
« Je vois le rôle du maire comme celui d’un facilitateur. Si l’on a aussi celui d’un bâtisseur et d’un embellisseur tant mieux ! Le travail sur le Cœur de Ville comme sur l’ensemble de la commune nous a valu d’être reconnus. Nous avons obtenu l’an passé la 1re Fleur Villes et Villages fleuris récompensant les efforts faits sur le verdissement, la mobilité, le recours au participatif… Et nous recevons dès cette année la 2e Fleur. Cela illustre le travail réalisé à la fois par les élus et les agents… Alors construire oui, dans un cadre de vie à haute qualité environnementale. Grâce à nos services financiers, le projet Cœur de Ville a été mené, comme j’ai coutume de le dire, en bon père de famille, autrement dit, tout au long du mandat, et sans augmenter les impôts ! »
Propos recueillis par Xavier Grizot





