Une Française à Dublin, et loin d’être la seule !

Et pourtant, j’en suis désormais sûre : mon manque de connaissances sur la ville a aussi fait ma force. De l’école, je connaissais St. Patrick et le trèfle à quatre feuilles (le « shamrock »), et du bouche à oreille je connaissais la gaieté des irlandais. Touriste à mon tour, j’arpente les rues de Dublin pour en faire ma propre idée.

Dublin donne son nom à deux zones de l’Irlande : un comté composé de cinq sous-zones administratives, et une ville de 24 districts, séparée entre Dublin nord et Dublin sud par la rivière Liffey. Son centre-ville, plutôt compact, se concentre autour de la rivière, et c’est notamment là-bas qu’on y trouve les destinations le plus prisées par les touristes : le quartier de Temple Bar avec ses pubs et restaurants, le château historique de Dublin, et des dizaines de musées d’art et d’histoire. Comme toute bonne touriste, je me procure ma Leap Card, la carte de paiement qui donne accès à tous les transports en commun en Irlande, et j’essaie de faire sens des deux lignes de tram Luas (« vitesse » en gaélique irlandais), du train DART (qui dessert le comté entier) et des simples bus à deux étages (les « double deckers »).

J’aimerais pouvoir dire avoir été dépaysée, mais ce serait mentir. D’une part, car mon œil d’étrangère tire beaucoup de comparaisons entre Liverpool et Dublin (peut-être la seule ville anglaise à laquelle les irlandais toléreraient être comparés) – et d’autre part car Dublin grouille de Français. Des magasins, aux rues et aux sites touristiques, en passant par les campus universitaires et même les colocations que j’ai visitées, les Français sont partout.

Entre tradition irlandaise et influence francophone

Il faut dire que l’Irlande est devenue l’une des destinations européennes les plus prisées durant les quelques dernières décennies : le pays est magnifique, la gentillesse des Irlandais les précède, et c’est surtout l’un des derniers pays anglophones encore dans l’UE depuis le Brexit. Sa non-adhésion à l’espace Schengen n’aura pas empêché les Français de faire leurs bagages, pour des vacances comme pour y vivre. Les Français entre 18 et 40 ans sont les visiteurs les plus communs, et s’ils viennent vivre en Irlande, ils ne restent souvent que quelques mois. A ma réunion de rentrée pour les assistants de langue, l’ambassade française nous annonce les chiffres : ce sont 11 000 personnes qui sont actuellement inscrits au registre des Français en Irlande, pour un total réel estimé à 30 000 – la population étudiante de l’Université de Bourgogne, je ne peux m’empêcher de remarquer.

Si je suis bien consciente de faire partie d’une large démographique, détrompez-vous cependant : je ne suis pas allée à l’étranger pour rencontrer des Français, et c’est bien l’Irlande que nous découvrirons ensemble cette année, chaque mois dans les colonnes de Dijon l’Hebdo.

Léa Tribotté