Après le 6 mai 2022, la date du 12 octobre 2024 s’est également inscrite en capitale dans l’histoire dijonnaise. Avec l’inauguration du siège de l’OIV à l’hôtel Bouchu dit d’Esterno, Dijon accueille, pour la première fois, une organisation internationale.
Dijon est désormais la capitale mondiale de la Vigne et du Vin. Il semblerait que l’ancien président de la République, François Hollande, qui déclarait, lors de l’inauguration de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin le 6 mai 2022, « Dijon capitale du monde », ait eu le nez fin…
Un peu plus de deux ans plus tard, c’est une autre inauguration – une première d’une institution internationale pour la Cité des Ducs – qui lui a conféré un statut de bon lecteur dans le marc de Bourgogne : celle du nouveau siège de l’Organisation internationale de la Vigne et du Vin, dont l’appellation « l’ONU du Vin », a fait florès.
A l’occasion de son centenaire, cette organisation s’est vue confier les clefs d’un des joyaux patrimoniaux de Dijon : l’Hôtel Bouchu dit d’Esterno, qui a subi une (intense) cure de jouvence ces 17 derniers mois. Pour que ce bâtiment, situé rue Monge, soit à quelques pas de la CIGV, recouvre son lustre d’antan tout en bénéficiant d’une belle touche de contemporanéité, afin d’être fonctionnel pour les 18 permanents de l’OIV et les quelque 500 experts du monde entier qui les accompagnent au fil de l’année, 14,5 M€ ont été investis, dans « un partenariat gagnant-gagnant », comme l’a qualifié le maire de Dijon François Rebsamen, expliquant que « l’État français prendra à sa charge le loyer de l’OIV durant les 50 prochaines années, si bien que la ville sera quasiment remboursée ».
« Buvons joyeusement »
C’est avec ce superbe écrin que Dijon a su attirer cette organisation dont le rayonnement est connu de tous les professionnels vineux, et brûler la politesse à deux autres grandes métropoles dont le nom était aussi synonyme d’excellence dans les bulles et le vin : Reims et Bordeaux.
Le 12 octobre 2024, une chose est sûre, Dijon est entrée dans la cour des grands avec cette inauguration en présence, notamment, du président de l’OIV, Luigi Moio, de son Directeur général John Barker, de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, de l’un de ses prédécesseurs en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne (il a fait beaucoup pour que la candidature de Dijon soit retenue), de la présidente de la Région Marie-Guite Dufay (qui a contribué à hauteur de 2 M€). Sans omettre nombre de ministres et représentants des 50 États membres de l’OIV. Des édiles présents pour une conférence ministérielle durant tout le week-end qui a abouti à l’adoption d’une déclaration commune destinée à « renouveler leur engagement auprès de la filière viti-vinicole et de l’OIV ».
Une journée mémorable
Climat humide de Bourgogne oblige, c’est sous une pluie battante que s’est déroulée la remise solennelle des clefs. Avant de pouvoir déguster le superbe cadre de travail de l’OIV avec, notamment, un auditorium, une salle des commissions, des salons de réception, une bibliothèque, une cave à vins, le jardin d’Esterno entièrement revu… les invités ont eu droit à une envolée lyrique surprise. Depuis les fenêtres du premier étage, des voix interprétèrent le célèbre Brindisi de La Traviata de Verdi. Un hymne à l’amour et à la joie de vivre, commençant par ces paroles : « Buvons, buvons joyeusement de ces coupes. Que la beauté fleurisse, et que l’heure fugitive s’enivre de volupté ! » Dijon, désormais capitale mondiale de la vigne et du vin, méritait bien que l’on chante et que l’on trinque à sa santé !
Xavier Grizot
Photo : Margot Dupuis – Ville de Dijon