Pierre Pribetich : « Dijon locomotive de la Santé »

Lors de la pose de la première pierre du Campus métropolitain, le président de la SPLAAD (Société publique locale « aménagement de lagglomération dijonnaise » sétait plu à citer François Mitterrand : « Il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à lavenir ». Depuis, ce nouveau bâtiment innovant à plus dun titre, accueillant les deux écoles dingénieurs ESEO et ESTP, a vu le jour. Et fin 2025, un nouveau Campus#2, destiné à être le « futur lieu Totem » de la filière Santé, lui fera faceAu cœur du campus universitaire mais également à proximité des établissements hospitaliers, à linstar du CHU François-Mitterrand. Pierre Pribetich pourra à loccasion de son inauguration rappeler sa célèbre formule de lancien président de la République. Dici là, le 1er vice-président de Dijon métropole nous détaille ce nouveau projet denvergure, tout en faisant le point sur nombre dautres opérations sur lesquelles travaillent activement la SPLAAD. 

Après le Campus métropolitain et ses écoles dingénieurs, place, en 2025, au Campus#2. Au cœur du campus universitaire et à proximité de lunivers médical, Dijon sera ainsi doté dun nouveau phare illustrant lexcellence de sa filière Santé…

« C’est une opération qui s’inscrit en effet en continuité de celle du Campus métropolitain. Elle vise à implanter Dijon comme place éminente et locomotrice dans le domaine de la Santé. Ce sera un élément particulièrement dynamique en liaison avec le CHU François-Mitterrand et le Centre Georges-François Leclerc. Le groupe Patriarche a été retenu afin de construire ce vaisseau amiral du Technopôle Santénov qui accueillera des activités liées à l’innovation, au transfert de technologies dans le domaine de la santé. Ce bâtiment numérique s’inscrira pleinement dans la logique d’évolution du secteur, autrement dit une véritable zone dédiée à l’ingénierie. Nous avons déjà deux écoles d’ingénieurs ESTP et ESEO dans le bâtiment mutualisé et novateur du Campus métropolitain. Ce second projet, soutenu par l’opération nationale France 2030, renforcera, quant à lui, l’attractivité et la filière d’excellence Santé. Le maire et président de Dijon métropole, François Rebsamen, a présenté ce futur lieu Totem de Santé qui va permettre de fixer les esprits et d’abonder la dynamique du renforcement du secteur Santé sur Dijon. Il tire parti de l’association des éléments liés aux secteurs académiques, hospitalo-universitaires mais aussi aux start-up (HeathTech, MedTech et BioTech). C’est une opération très importante avec un bâtiment de plus de 9 000 m2 en proximité absolue de tout ce qui concerne la recherche et l’innovation. Que ce soit avec le CHU, la zone Mazen-Sully, les laboratoires de recherche, les écoles d’ingénieurs… Notre volonté est de créer un point e-technique entre toutes les phases de la création d’innovation ! »

Ce Campus#2 viendra ainsi amplifier la dynamique de la filière Santé sur le territoire métropolitain

« La Santé représente un secteur on ne peut plus intéressant qui ne pèse pas moins de 4 000 emplois, plus d’une centaine d’entreprises et un chiffre d’affaires qui dépasse largement 1 milliard d’euros. Le nombre d’étudiants formés sur ce secteur représente un tiers de l’ensemble des étudiants à Dijon, soit environ 10 000. Pas moins de 15 laboratoires de recherche d’envergure sont également implantés dans la capitale régionale. Un véritable éco-système de Santé qui permet notamment à notre Université d’être remarquée dans le classement de Shanghai. Dijon s’illustre par des éléments d’innovation sur le secteur Santé grâce à nombre d’entreprises comme Urgo, Protéor… Ce Campus#2 sera un élément supplémentaire de valorisation, Dijon s’étant déjà imposée à l’échelle nationale et internationale avec le projet PharmImage qui fut très remarqué en son temps portant sur la médecine de précision en oncologie et le futur projet ReadapTIC du CHU pour la rééducation physique et cognitive – auxquels on peut ajouter Power On, le premier centre de développement et de formation dédié aux technologies des poudres pharmaceutiques en France. Cette filière Santé est au cœur du Projet métropolitain qui a été refondé… Une chose est sûre, ce Campus#2 viendra procurer une force supplémentaire à toute la filière Santé – j’oserais dire la doper ! Il lui conférera une plus grande attractivité, lisibilité et visibilité au niveau national, européen et international ».

La SPLAAD est à lorigine de bien dautres aménagements publics, notamment dans le domaine du logement. Comme vous avez coutume de le dire, le logement représente la première des solidarités et, dans le même temps, il participe à lattractivité de la métropole. Ce sont ces deux piliers qui vous animent ?

« Le logement représente la première des dignités humaines. On se loge, on se nourrit… Et nous participons plus qu’à l’attractivité car nous sommes dans une démarche écologique et environnementale en évitant de dissocier l’habitat de l’activité économique avec raison gardée. C’est à dire que nous développons un habitat proche en termes de mobilité des lieux de production, d’activité économique. Parce que la fonction habitat déportée à 20 ou 30 km ce n’est pas une solution d’avenir ! »

Pouvez-vous nous rappeler le nombre de logements programmés dans les années à venir sur lensemble du territoire métropolitain ?

« Sur l’ensemble du PLUI-HD (Plan local d'urbanisme intercommunal - Habitat et Déplacements), de 2020 à 2030, nous avons programmé 16 000 logements, dont 15 000 en neuf et 1 000 en réhabilitation sur le territoire de la métropole. Cela fait une production en moyenne de 1 500 logements par an sur la métropole, dont 1 000 sur Dijon et 500 pour les autres communes. 

Vous avez également toujours opté pour la reconstruction de la Ville sur elle-même

« La ville qui se reconstruit sur elle-même, c’est une réalité. La ville de Dijon a produit 18 000 logements depuis 2001 en ne dépensant que 4 surfaces de terrain de football. Nous avons ainsi utilisé les terrains laissés en jachère par l’armée lorsque celle-ci est partie. Je peux citer les quartiers Junot, Arsenal, le Petit Creusot, Marbotte… et la liste est loin d’être exhaustive ».

La SPLAAD est également engagée dans laménagement de lentrée Sud de la métropole. Où en êtes-vous de cette opération denvergure ?

« L’opération Grands Vergers du Sud qui va s’étaler sur 2 décennies a pour but de requalifier ce secteur. Notre volonté est d’arriver à un équilibre entre le logement, l’industrie, l’artisanat, les lieux de commerce… C’est un projet porté par la Ville de Chenôve en liaison avec la Ville de Dijon et la Métropole, et avec la SPLAAD comme acteur d’aménagement. Nous sommes dans la phase d’études et nous pourrons entrer plus en détail dans les projets prochainement ».

Qualité de ville et qualité de vie en société, cest bien ce duo qui vous anime dans lavènement des nouveaux éco-quartiers et des logements ?

« L’idée est non seulement de produire des lieux de vie mais aussi du vivre ensemble. A la fois ensemble dans la structure personnelle avec une qualité d’usage du logement et ensemble dans la société avec des bâtiments conçus pour permettre le respect de la société, la vie en collectif et des espaces publics de qualité qui, là aussi, permettent l’équilibre dans notre vie complexe au XXIe siècle ».

Sil est un projet dampleur en termes de transition énergétique, cest bien RESPONSE qui va profondément inscrire le quartier de la Fontaine dOuche dans lavenir. Et sur la carte européenne, puisquil devrait être transposé dans nombre dautres paysJimagine que cela doit vous faire plaisir ?

« RESPONSE représente sans doute l’un des plus beaux projets que l’on ait porté. Il est transposable au niveau européen avec une volonté d’avoir des lieux actifs, produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment, des transformations d’îlots qui s’appuient sur la réalité de la situation mais qui la modifient de manière vertueuse. Avec des éléments de production d’énergie, tels que des capteurs solaires, des éléments de stockage d’énergie comme des batteries, une gestion intelligente et régulée des températures d’appartements. C’est, en bref, une vision particulièrement moderne des îlots actifs dans une démarche de production d’énergie tout en améliorant la qualité des logements. Mais au-delà de cela, c’est aussi la volonté d’accompagner la transformation des copropriétés. Lors du dernier conseil métropolitain, nous avons par exemple décidé d’accompagner la copropriété Champs Perdrix dans une réhabilitation vertueuse. Cela se traduira par 35 000 € par logement. La Région s’est associée avec la Métropole, l’État et l’ANA afin d’œuvrer à la réfection de cette copropriété qui est aussi importante dans le quartier de la Fontaine d’Ouche ».

Propos recueillis par Camille Gablo