Mehdi Baghdad : Le tapis d’Orient… au « Sultan »

Parmi les invités dhonneur du premier gala KCC organisé à Dijon le 13 mai prochain figurera le seul combattant français qui a participé à deux éditions de la série américaine « The Ultimate Fighter » : Mehdi Baghdad, qui a croisé les gants avec les plus grands de lUFC. Si bien que nous ne pouvons que nous incliner devant son altesse de la cage, surnommé « Le Sultan ! »

En plaçant les projecteurs sur « Le Sultan », vous pourriez penser que cet article est dédié à l’une des expositions temporaires qu’a accueillie le musée des Beaux-Arts : « Le Grand Tour, voyage en Orient ». Le Grand Tour – à l’origine du mot tourisme – n’étant autre que les voyages réalisés par les jeunes aristocrates du XIXe siècle afin de parfaire leur éducation. Il n’est pas question ici du MBA mais d’un autre acronyme, l’UFC (Ultimate Fighting Championship) pour être plus précis, que tous les inconditionnels de la chaîne L’Équipe le samedi soir qualifient de « grand art ».

C’est, en revanche, bien d’un artiste dont nous allons vous parler mais d’un artiste de la cage… qui, depuis de nombreuses années, effectue son Grand Tour dans les pays du monde entier : Mehdi Baghdad, champion du monde Muy Thaï WKCC en 2011 (il a commencé par la boxe Thaï et le Kempo à 16 ans) et, surtout, 3 ans plus tard, il revêtait la ceinture de champion RFA (désormais LFA). Un titre dans l’une des plus importantes organisations de la planète qui lui ouvrait les portes de l’UFC où ce combattant polyvalent était apprécié parce qu’il avait la particularité d’avoir un ratio de succès avant la limite dépassant les 90%. C’est dire si « Le Sultan » appartenait à la catégorie des rois de la cage dans la catégorie des – 70 kg.

Il fut, à son apogée, l’un des meilleurs combattants français de MMA – il est né à La Seine-sur-Mer en 1985 – et ce Varois fut le seul Français à participer à deux éditions, en 2015 et 2017, de la série « The Ultimate Fighter ». Une téléréalité où des combattants du MMA vivent isolés dans une maison proche de Las Vegas et s’affrontent pour le titre suprême de maître de… maison, pardon d’ « Ultimate Fighter ». Dans cette série, il a fait partie de la team d’un certain Conor McGregor, qu’il n’est pas besoin de présenter tellement cet Irlandais a acquis le statut de star.

Anderson Silva, excusez du peu !

C’est « tout jeune en regardant un DVD, plus précisément Le Pride » qu’il décide que son avenir passera par des exploits sur le ring et qu’il écrira, lui aussi, une page de l’histoire de l’UFC. « Ce n’était pas pour le côté combattant même s’il faut admettre que si l’on n’aime pas mettre des coups et que l’on ne sait pas en recevoir on ne peut pas faire cela. C’était pour le show, le spectacle, je me voyais plutôt comme un acteur. Je voulais obtenir de la notoriété afin de pouvoir élargir les champs du possible pour la suite de ma carrière », explique-t-il, non sans se féliciter : « Et cela a fonctionné : je suis devenu le combattant arabe qui bataillait partout dans le monde. Mon surnom était né : Le Sultan ! »

Pour en arriver là, à moins de 20 ans, il s’envole pour le Brésil afin de s’entraîner dans les meilleures écoles d’Amérique du Sud. Il fut même le sparring partner d’Anderson Silva, dont les 7 ans d’invincibilité comme champion UFC des poids moyens lui ont fait intégrer le « hall of fame » des meilleurs combattants tous poids confondus qu’ait connus l’UFC. Excusez du peu !

Et Mehdi Baghdad en croisa bien d’autres : nous pourrions, parmi ceux-ci, citer,  Victor Belfort, champion mi-lourd brésilien, ou encore le guerrier américain Dan Henderson : « Imaginez que, plus jeune, j’étais complètement fan de Dan. Et je réalise mon rêve en devenant, là aussi, son sparring en Californie. C’était énorme ! »

C’est ainsi que Mehdi Baghdad s’est fait un nom, un grand nom devrions-nous dire, et de multiples relations, si bien qu’aujourd’hui il continue de voyager à travers le monde comme « Family Office » : « J’aide à l’investissement de familles importantes dans des projets d’envergure. Et, notamment, dans le domaine sportif ». Et ses interventions concernent même des clubs de foot de taille internationale… dont nous tairons le nom, confidentialité oblige. A partir de l’année prochaine, il se murmure qu’il pourrait revenir à ses premières amours et organiser des combats aux côtés, cette fois-ci, de Teddy Riner. Il faudra certainement attendre la fin des JO 2024 pour en savoir plus. Et l’histoire de Mehdi Baghdad, qui devrait prochainement faire l’objet d’un livre, intéresse déjà plusieurs producteurs.

Trois ans après avoir porté, pour la dernière fois, les gants dans une cage de MMA – c’était à Minas Gerais au Brésil –, Mehdi Baghdad remontera sur le ring. Ce sera le 13 mai prochain au palais des Sports, lors du premier grand gala KCC organisé à Dijon par son ami Fabrice Hamza Verove. Et il aura cette fois-ci le statut d’invité d’honneur… comme il se doit ! Une façon de dérouler le tapis rouge au Sultan. Ou le tapis d’Orient…

Camille Gablo