Les éditions de l’Ellipses viennent de publier l’ouvrage « L’entropie créatrice» d’une grande portée scientifique, sociologique et anthropologique. Il fera date. Le lecteur y découvrira une interprétation originale et positive de la thermodynamique qui est la science de la transformation de l’énergie : « C’est parce que l’énergie se conserve toujours qu’elle devient le fil d’Ariane qui permet de suivre l’évolution. Autrement dit, la thermodynamique, c’est la vie ! Elle est la clef de voûte de tous les systèmes !», s’enthousiasme Jean Chaline, paléoanthropologue dijonnais, spécialiste de l'évolution.
Avec deux autres scientifiques, Diogo Queiros-Condé, professeur de thermodynamique à l’Université Paris-Nanterre et Ivan Brissaud spécialiste en énergie nucléaire, il signe « L’entropie créatrice » - un ouvrage qui offre un regard novateur sur la thermodynamique. A la lecture de leurs recherches titanesques, il ressort des interprétations nouvelles sur l’existence des deux formes d’énergie : « En effet, poursuit Jean Chaline, l’énergie peut -selon sa qualité- avoir ou non une nature mécanisable (l’exergie). Et lorsque l’énergie est dépourvue de cette dernière caractéristique, elle est dite « dispersive », et on la désigne alors sous le nom de « dispergie », qui est également l’entropie.
Comment expliquer de façon simple et nouvelle un tel processus ? Les trois scientifiques - Diogo Queiros-Condé en est l’inventeur- représentent géométriquement l’énergie sous la forme d’un T majuscule dite « T chenille thermique » qui représente un système biologique ou sociétal : la verticale de la lettre représente l’axe d’énergie mécanisable du bas vers haut, et d’autre part – à la droite latérale de la verticale du T –les axes de l’entropie (alias la dispergie)– qui, elle, est créatrice car c’est elle qui permet de construire des structures dans le vivant et l’évolution ! Mais elle s’applique également – c’est ce que démontrent Ivan Brissaud et Jean Chaline - à toutes les activités humaines : systèmes économiques, démocraties, dictatures, cultures, religions ou à tous les composants d’une civilisation !
En effet, l’ouvrage met l’accent sur la loi des systèmes biologiques et sociétaux qui, après leur apparition et leur construction, se figent par saturation et peuvent à un temps, appelé critique, aboutir, hélas, à leur disparition. Les résultats des travaux de ses trois auteurs aboutissent au constat suivant : l’évolution des activités humaines par le biais de ses cultures épouse un rythme plus accéléré que celui de l’évolution biologique plus lente! Cela signifie que toutes les civilisations peuvent disparaître à l’image des civilisations mésopotamiennes ou précolombiennes. Or, le monde occidental arrivera à son temps critique au point de vue économique vers 2080 ± 30, ainsi qu’au point de vue de sa démographie vers 2050 ± 20.
Ce livre contrecarre les idéologies, la société des bienpensants, des tyrans du wokisme, des patrons des Gafam et, bien entendu leurs ouailles - tous acteurs du travail de sape envers notre culture occidentale. D’où l’interrogation finale apportée par Jean Chaline : « Ce temps critique serait-il celui de l’effondrement de la civilisation occidentale, du néolibéralisme et de sa démographie amplifiée par la doctrine du wokisme qui tente d’effacer notre civilisation ? »
Marie-France Poirier