La Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté apporte sa pierre aux projets du territoire. La transition écologique étant d’actualité, elle a développé des solutions de financement particulièrement adaptées afin d’épauler les collectivités dans leur évolution durable. A l’instar des prêts Green ou du prêt à impact… Grégory Louchet, directeur du développement entreprises et institutionnels de la CEBFC, nous détaille ces nouveaux dispositifs essentiels pour lutter contre le changement climatique. Entre autres…
Dijon l’Hebdo : La Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté est présentée comme LA banque des collectivités. Avec un encours de crédit de taille dédié au secteur public, vous êtes le banquier d’une collectivité sur deux en région. C’est dire…
Grégory Louchet : « Nous faisons en effet partie des banquiers historiques du secteur public territorial. La Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté a toujours été un acteur majeur pour accompagner les collectivités dans leurs investissements et plus largement en développant des services facilitant la vie quotidienne des élus et des agents territoriaux. Cela fait ainsi plusieurs décennies que nous sommes à leurs côtés. La proximité et l’expertise des Chargés d’Affaires dédiés sont de véritables atouts pour accompagner la sphère publique territoriale.
DLH : Les collectivités ont un défi de taille à relever aujourd’hui : la transition écologique…
G. L : « Avec l’été que nous venons de vivre, avec toutes les mesures législatives et réglementaires imposées aux collectivités et aux entreprises – la loi d’orientation des mobilités, la loi climat et résilience, le décret tertiaire –, nous assistons à une véritable prise de conscience globale des acteurs économiques et publics qui doivent faire des efforts pour limiter les consommations énergétiques et faire baisser les émissions de CO2. N’oublions pas non plus le plan de sobriété énergétique avec des mesures concernant par exemple les illuminations de Noël, etc. »
DLH : Comment les accompagnez-vous au mieux dans leurs nouveaux engagements durables ?
G. L : « Les collectivités doivent dans un premier temps analyser l’existant à travers des diagnostics énergétiques ou des audits de consommation d’énergie. Une fois ces constats réalisés, débute la phase de transition d’activité. Dans 99% des cas, la collectivité devra s’orienter vers des investissements à petite ou grande échelle. Et c’est là où nous accompagnons aujourd’hui les collectivités de manière innovante à travers la mise en place des prêts Green ».
DLH : Pouvez-vous nous en dire plus sur ces offres de prêts adaptées et engagées ?
G. L : « Les prêts Green sont au nombre de quatre. En fonction de la nature de l’investissement, nous mettons en place un financement adapté. Le premier concerne la mobilité douce ou verte, à l’instar du passage d’un parc de véhicules à l’électrique. Vient ensuite tout ce qui a trait aux économies d’énergie, à travers les travaux de rénovations de bâtiments ou d’isolation… Le 3e prêt Green peut financer la mise en place de solutions d’énergies renouvelables, telles l’implantation de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments publics ou encore d’éoliennes. Celui-ci peut aussi permettre, pourquoi pas, à des transports publics d’aller sur des nouvelles énergies comme l’hydrogène. Enfin, le 4e prêt Green est, quant à lui, axé sur la transition d’activités. Cela peut être par exemple l’équipement d’une cantine avec du matériel moins énergivore ».
DLH : Dijon métropole s’est positionnée dans la production locale d’hydrogène vert afin d’être la première de l’Hexagone à disposer de bennes à ordures et d’une flotte de bus roulant à cette énergie. C’est un exemple…
G. L : « Nous sommes dans cet écosystème effectivement. Aujourd’hui, nous parlons surtout de l’hydrogène en termes de financement de projets structurants, c’est-à-dire le financement des infrastructures ou des usines de production d’hydrogène vert. Dans l’usage et dans l’utilisation, nous avons à ce jour très peu de cas concrets. Nous sommes encore dans la phase de construction. D’ici deux à trois ans, nous financerons l’usage et l’exploitation notamment pour des véhicules techniques, des moyens de transport en commun… Les collectivités seront parmi les premières concernées. »
DLH : Avec l’un de ses nouveaux dispositifs financiers – le prêt à impact –, la Caisse d’Epargne va encore plus loin que les prêts Green pour encourager la préservation de la planète. Pouvez-vous nous en dire plus ?
G. L : « Afin de compléter les prêts Green, nous avons en effet développé le prêt à impact qui nous permet d’aller plus loin en prenant en compte des critères extra-financiers fixés par la collectivité dans la réalisation de son projet. La collectivité s’engage ainsi dans une stratégie globale à long terme. Par exemple : le conseil municipal ou communautaire d’une collectivité décide dans le cadre de la réhabilitation de ses bâtiments d’intégrer des critères soit green soit RSE. Il peut s’agir de s’engager sur une réduction des consommations énergétiques de 10, 15 ou 20% ou RSE, à travers le choix de fournisseurs locaux. Ces indicateurs extra-financiers seront définis au début du projet et feront l’objet d’une évaluation chaque année. Si les objectifs sont atteints durant la durée du prêt, nous proposerons à la collectivité de lui reverser ce que l’on appelle une bonification de taux. En substance, compte tenu que les collectivités ont adopté un plan stratégique et qu’elles ont satisfait les critères qu’elles se sont fixés, nous allons leur rembourser une partie des intérêts. Et avec cette somme elles ont deux choix : soit conserver ce reversement, soit confier cette bonification à une association de leur choix. Nous disposons dans ce cadre d’une liste d’associations nationales que nous avons sélectionnées pour leur engagement socio-environnemental ».
DLH : Certaines collectivités ont tout de même anticipé et ont des temps d’avance dans la transition écologique…
G. L : « Nous constatons que des collectivités sont en avance de phase sur tous ces sujets. Par exemple, à l’occasion du lancement d’une consultation d’emprunt, les banques doivent répondre à un questionnaire leur demandant si elles ne financent pas des énergies fossiles, si elles respectent la parité hommes-femmes ou si elles font, par exemple, des efforts en matière de transition énergétique et écologique… Et nous nous apercevons que, dans le choix final de la collectivité, les réponses à ce questionnaire pèsent. Des éléments de choix extra-financiers leur permettent ainsi de travailler avec des partenaires responsables. Aujourd’hui elles sont encore peu nombreuses mais je suis certain que, d’ici le premier semestre 2023, beaucoup fonctionneront ainsi ».
DLH : La banque de l’Ecureuil ne peut qu’être, de facto, moteur pour tout ce qui concerne la préservation de l’environnement ?
G. L : « Nous ne pouvons parler de ces sujets qu’à la condition sine qua non d’être nous-mêmes exemplaires. En matière de transition énergétique, la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté a multiplié les actions. Nous avons ainsi par exemple créé une direction spécifique qui va animer le réseau mais aussi l’écosystème régional : la direction de l’environnement et du développement durable. Les membres du Directoire ont également signé une charte RSE avec des engagements forts, tels la réduction de nos émissions de CO2 de 15%, la facilitation de l’inclusion, etc. Nous sommes donc à l’aise pour parler de ces sujets et accompagner nos clients collectivités en entreprises dans cette démarche ! »
Propos recueillis par Camille Gablo