Usine de méthanisation : Le biogaz, autre « sobriété énergétique »

Après la centrale photovoltaïque et la station d’hydrogène vert, place, cette fois-ci, à la production de biogaz. Dijon métropole poursuit sa marche en avant pour favoriser son indépendance énergétique…

Nous allons vous parler d’énergie sans évoquer les longues files d’attente devant les stations-service… Si si, c’est possible ! Surtout qu’ici il s’agit d’énergie verte… Un point d’étape vient d’être fait sur les chantiers de construction de l’unité de méthanisation et de celle de biogaz qui doivent être mises en service au premier trimestre 2023 dans la métropole. A cette date – et après 2 années de travaux –, ce ne seront pas moins de 10GWh de gaz « vert » qui seront produits sur le site de la station d’épuration et réinjectés sur le réseau public de distribution de gaz. « C’est véritablement un très beau projet qui vise à réduire notre dépendance aux énergies fossiles par la création de nouvelles sources d’énergie. Comme nous le faisons avec le photovoltaïque pour l’électricité, avec l’hydrogène pour la mobilité… Là, nous allons fabriquer du biométhane à partir des boues issues de l’épuration des eaux usées. Nous en générons 20 000 tonnes par an qui sont, aujourd’hui, traitées par compostage agricole. En les faisant fermenter dans un digesteur, cela produira du biogaz qui sera épuré afin qu’il devienne du biométhane. Et celui-ci sera réinjecté dans le réseau de gaz de ville. Nous produirons ainsi l’équivalent de 4 000 foyers de la métropole », explique Antoine Hoareau, président d’Odivea, la SEMOP (Société d’économie mixte à objet unique) en charge de l’eau et de l’assainissement et du pilotage de la construction de cette usine de méthanisation.

« Vertueux pour tous »

« En parallèle, la méthanisation permettra de réduire de moitié la quantité des boues, si bien que nous n’aurons besoin seulement à terme que de 480 camions pour les évacuer contre plus de 900 aujourd’hui. C’est autant de consommation énergétique en moins. J’ajoute aussi que ce dispositif nous permettra de proposer à tous les industriels de l’agroalimentaire local de traiter l’ensemble de leurs eaux usées. Actuellement, ils doivent les emmener assez loin. Et les 6 000 tonnes escomptées par an seront aussi génératrices de biogaz, si bien que c’est vertueux pour tout le monde », développe le vice-président de la métropole. En matière de bilan carbone, la filière complète de traitement des boues ainsi modernisée devrait passer de + 1 342 tCO2 émises par an à – 1 694 tCO2. Ajoutons à cela que le procédé d’hydrolyse thermique, qui accélérera la digestion des boues et améliorera leur déshydratation, sera unique à l’échelle de la la Bourgogne-Franche-Comté.

Le méthaniseur pour fabriquer le biogaz, porté par Odivea, nécessite un investissement de 15 M€, bénéficiant de 5,5 millions d’euros d’aides de l’État au titre du plan France Relance et de l’Agence de l’eau Méditerranée-Corse. Le coût pour l’unité d’épuration est estimé à 5 M€. Et celui-ci est entièrement financé par Dijon métropole qui poursuit sa marche en avant (transports doux obligent) pour développer les énergies vertes…

Camille Gablo