François Rebsamen : « Dijon pourra faire face à la crise »

C'est une rentrée bien particulière à laquelle se trouvent confrontées les collectivités locales. Dijon et la Métropole n'échappent pas, elles non plus, à ce contexte pour le moins morose lié au conflit ukrainien, à la hausse des matières premières et des énergies qui impactent durement les pouvoirs d'achat, le réchauffement climatique... François Rebsamen se veut toutefois rassurant : « Nous avons pris à l'avance les décisions qui nous permettent de faire face à cette crise et de réaliser des économies conséquentes »

Dijon l'Hebdo : « La fin de l'abondance, de l'insouciance et des évidences »... Comment cette formule d'Emmanuel Macron résonne-t-elle en votre for intérieur ?

François Rebsamen : « Même si cela a pu être mal interprété, je trouve qu'il a eu raison d'évoquer « la fin de l'abondance ». Le Président de la République connait bien la situation des Français. Ce n'est pas aux plus faibles qu'il s'est adressé. C'est à tous ceux qui peuvent et doivent réduire d'une manière générale leur consommation énergétique. On peut d'emblée penser aux propriétaires de jets privés, de bateaux de croisière... Ceux-là doivent participer à l'effort collectif. C'est pourquoi je suis favorable à une contribution temporaire de toutes les entreprises qui ont fait des sur-bénéfices à l'occasion de la crise énergétique. La rentrée est compliquée. Pour les Français comme pour le président de la République. Emmanuel Macron constate une situation particulièrement inquiétante avec la guerre en Ukraine, la hausse des coûts d'énergie qui force l'Union européenne à réagir pour y faire face, la nécessité de lutter contre les dérèglements climatiques... C'est une période d'incertitudes qui s'ouvre dans un contexte où il n'a pas de majorité à l'Assemblée pour gouverner le pays comme il l'entend. Je partage ses inquiétudes tout comme je partage bien évidemment celles des Français confrontés à ce « choc de l'énergie » qui provoque des hausses énormes ».

DLH : Concrètement, qu'est-ce que vous mettez en place pour amortir l'impact de la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l'énergie ?

F. R : « Déjà, si le gouvernement n'avait pas mis en place le bouclier tarifaire qui coute 30 milliards d’euros au budget de l’État, un blocage des prix de l'énergie, un Français qui payait 100 € pour se chauffer devrait aujourd’hui débourser pas loin de 1000 €... C'est pareil pour une collectivité. Je vais donner quelques exemples assez simples pour soutenir mon propos. En 2019, les prix de l'électricité oscillaient entre 40 et 80 euros le megawatt/heure. En 2022, nous subissons une forte volatilité de ces prix qui vont de 120 à 140 € le MW/h jusqu'à atteindre un pic à 1 130 € le MW/h. Les prix obtenus par Dijon Métropole restent bas pour cette année et n’augmenteront que modérément l'an prochain. C'est pourquoi j'ai invité Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, à la Journée métropolitaine qui a eu lieu le 10 septembre dernier pour qu'elle partage la réalité concrète d'une collectivité et de ses habitants face à l'explosion des prix. Pour lui expliquer comment nous nous sommes organisés pour prendre les devants ».

DLH : C'est à dire ?

F. R : « Nous menons à Dijon, depuis vingt ans, une politique écologique exemplaire. Nous avons créé une unité de traitement des déchets qui produit de l’énergie grâce à la combustion et à un turboalternateur fabriqué au Creusot. Nous avons fait de gros investissements. Pour ce faire, nous collectons en effet les ordures ménagères de 495 000 habitants de notre département, soit 90 % de la population de la Côte-d'Or. C'est un bel exemple de solidarité avec les communes du département. Ainsi, nous produisons de l'électricité qui nous permet d'alimenter, par exemple, le réseau des trams. Nous allons aussi transformer cette électricité en hydrogène. A partir de 2023, nos camions-bennes à ordures ménagères rouleront à l'hydrogène. Ils ne rejetteront plus de gaz à effet de serre. Il en sera de même progressivement avec nos bus.

Nous avons mis en place un réseau de chauffage urbain qui maintient des prix de l’énergie à des niveaux très raisonnables heureusement. Et ils demeurent bien inférieurs à ceux des autres usagers qui ne bénéficie pas de ce réseau. Ce gouvernement fait beaucoup, et ça ne se dit pas encore assez. Il dépense des dizaines de milliards d'euros pour préserver au maximum les Français de l'augmentation du coût de l'énergie. Et ma conviction, c'est qu'il faut tout mettre en place pour protéger les plus faibles que nous voyons maintenant en nombre solliciter des aides au Centre communal d'action sociale de la ville de Dijon. Il faudrait lancer un grand plan avec la Région Bourgogne-Franche-Comté, et sur ce point j’en attends bien davantage, pour aider à la rénovation énergétique des copropriétés privées. D’ici à 2030, tous les logements des bailleurs sociaux auront été rénovés. Je parle bien de ce qui relève du privé. Il y a trop de bâtiments qui sont des passoires énergétiques. Il est urgent d'agir pour permettre à ces constructions de passer de la cotation G à la cotation C ou D minimum ».

DLH : Tout cela va coûter très cher...

F. R : « C'est évidemment un investissement très lourd en termes de rénovation pour les propriétaires. Entre 30 et 40 000 € en moyenne par logement ! Comment voulez-vous que des particuliers-propriétaires qui ont des revenus moyens-faibles puissent investir de telles sommes ? Aujourd’hui, l'État apporte jusqu'à 7 000 € de subvention. La métropole met 2 200 € et elle peut faire davantage. La région, elle, ne met que 1 500 €. Ce n'est pas suffisant. Il faut garantir aux propriétaires occupant des copropriétés dégradées qu'en disposant de 15 000 € de subvention, ils pourront, avec les économies d'énergies qu'ils vont faire, rembourser leur investissement de départ au bout de trois à quatre ans. J'aimerais qu'on puisse ainsi rénover et protéger bien plus de logements chaque année sur la ville de Dijon ».

DLH : C'est ce que vous avez commencé à faire à la Fontaine d'Ouche avec le programme RESPONSE ?

F. R : « Dijon Métropole a remporté le projet européen RESPONSE dont l’objectif est de lutter contre le réchauffement climatique, réduire les inégalités et favoriser le développement économique durable. Sur le quartier de la Fontaine d’Ouche, cela concerne deux écoles et les bâtiments avoisinants. A terme, l'objectif est de produire plus d'énergie qu'on en consomme. C'est bon de le faire savoir. Surtout à ceux qui pensent encore que construire en hauteur est une atteinte à l'environnement. Ce n’est pas pour rien que Dijon a été retenue par l’Union européenne parmi les 100 villes neutres pour le climat et intelligentes. Nous avons pris les devants dans le domaine des énergies renouvelables, des panneaux photovoltaïques, de la méthanisation des boues de la station d'épuration, dans la construction d'un réseau de chauffage urbain qui condamne définitivement les chaudières au fioul et qui dessert aujourd'hui l’équivalent de 55 000 logements et 100 000 équivalents habitants mais aussi de grandes entités comme l'université, le CHU... qui vont faire des économies. C'est ça l'écologie. C'est ça la lutte contre le réchauffement climatique. Je préférerais de loin que l'on reconnaisse ce travail là plutôt qu'on nous reproche d'avoir abattu trois arbres malades au moment où on en plante 30. Nous avons lancé aussi un plan de végétalisation des cours d’écoles. Cette ville fait tout ce qu'il faut pour l'écologie et nous avons été souvent à l’avant-garde. ».

DLH : Toutes ces initiatives pour préserver l'environnement auraient pu vous encourager à concourir une nouvelle fois pour être capitale verte européenne ?

F. R : « Nous avons été candidat et finaliste. Nous avons terminé à la deuxième place. C'est une belle satisfaction mais j'ai tiré une leçon de tout cela : ce n'est pas forcément la qualité du dossier qui peut vous faire remporter un concours de ce type, c'est souvent le lobbying qui est pratiqué. Et en la matière, Grenoble a été meilleur que nous ».

DLH : Malgré toutes les dispositions que vous venez d'évoquer, faut-il quand même s'attendre à une hausse des impôts locaux l'an prochain ?

F. R : « Sur ce point, les choses sont claires. En début d'année, l'Assemblée nationale a voté une hausse des bases de 3,4 %. Automatiquement, les impôts fonciers de toutes les communes françaises et donc de Dijon vont augmenter du même pourcentage. Comprenons-nous bien : nous n'avons pas de prise sur les bases décidées par l'État. C’est l’Assemblée nationale qui vote les taux dans la loi de finance. Cela n'a donc rien à voir avec les taux de la ville -déjà élevés en matière de foncier-bâti- qui, eux, ne bougent pas. Je précise, au passage, que depuis sept ans, les taux de la ville n’ont pas augmenté. Par contre, nous augmenterons de 0,7 % les taux de la Métropole. Cela pour faire face aux investissements que nous allons réaliser ».

DLH : La sobriété énergétique est désormais dans toutes les conversations. Comment peut-elle se traduire efficacement à Dijon ? En réduisant l'éclairage public, en baissant la température des piscines, en fermant certains équipements, en supprimant les illuminations de fin d'année ?...

F. R : « S'il faut faire du symbolique, on fera du symbolique. Baisser, entre 2 heures et 5 heures du matin, l'éclairage en certains endroits... On le fera certainement mais l'éclairage public, c'est une garantie de sécurité pour les gens. Et on ne sera pas une ville qui sera plongée dans le noir jusqu'au petit matin. Mais en attendant, vous avez remarqué qu’à Dijon on ne ferme pas les piscines, les musées, contrairement à d’autres grandes villes comme Strasbourg, Limoges, Versailles ... Et pourquoi ? Parce que nous avons pris à l'avance les décisions qui nous permettent de faire face à cette crise et de réaliser des économies conséquentes ».

DLH : Par exemple ?

F. R : « Nous avons à Dijon 36 000 points lumineux qui étaient équipés d'ampoules « ancienne génération ». Dans le cadre du grand programme On Dijon, nous les remplaçons par des leds qui nous permettent de faire des économies substantielles. Prenons également l'exemple d'une piscine : ce qui dépense de l'énergie dans une piscine, ce n'est pas de chauffer l'eau, c'est le chauffage de l'air qui l'entoure. C'est pourquoi je redis que le réseau de chaleur est pour nous un atout considérable et précieux ».

DLH : Les tarifs des cantines scolaires seront-ils impactés par la hausse de l'inflation ?

F. R : « Non, parce que là encore nous avons pris les devants. La ville de Dijon pourra faire face à la crise grâce à sa gestion exemplaire. Pour autant, nous ne sommes pas un îlot de sérénité mais nous avons la certitude de ne pas avoir, pour l'année qui vient, à imposer une hausse des tarifs qui continueront à s'adapter aux ressources des parents. Et nous maintiendrons évidemment la qualité des repas dont la part bio n'a eu de cesse d'augmenter. Sachez aussi que des études très affinées sur les comportements que nous avons lancés nous permettent de maîtriser au mieux les déchets alimentaires et de réduire le gaspillage ».

DLH : Dans le domaine de l'éducation, au plus haut niveau de l'Etat, on reconnaît que « quelque chose ne marche pas dans notre organisation collective »... A votre avis, quelles sont les causes profondes des problèmes rencontrés et quelles seraient les meilleures solutions pour refonder l'école de la République ?

F. R : « Commençons d'abord par les enseignants dont il faut revaloriser le métier. Surtout dès l'entrée en fonction. Ce métier doit redevenir plus attractif et le salaire est évidemment un élément essentiel. Je n'imagine pas aujourd'hui qu'on puisse rentrer dans le métier d'enseignant, au terme d'une formation, à moins de 2 000 € net. Il faudra aussi revaloriser les salaires tout au long de la carrière. Ensuite, il faut poursuivre le dédoublement des classes engagé par le gouvernement dans les quartiers « politique de la ville ». On sait aussi qu'il y a un problème de parentalité. Les parents doivent être plus associés à la réflexion. L'obligation scolaire doit être maintenue jusqu'à 15 ans. L'école au sens large doit être plus inclusive et se préoccuper autant du bien-être de l'enfant que de la performance scolaire. Notre stratégie de la réussite au concours ne fait pas toujours des citoyens capables d'affronter les difficultés de la vie. Je pense que le niveau scolaire n'a pas fondamentalement baissé. Il s'est avant tout massifié. A Dijon, nous avons décidé d'intégrer dans notre programme municipal la notion de « savoirs populaires ». Nous avons lancé, par exemple, un programme qui permet aux enfants des quartiers « politique de la ville » d'apprendre à nager. La première année, 560 enfants s'y sont inscrits. Pour m’être rendu sur place, je peux vous assurer que c'était formidable de les voir vaincre leur peur de l'eau et découvrir cette pratique. J'ai découvert aussi que trop d’enfants, souvent, ne savaient pas faire du vélo notamment dans les quartiers « politique de la ville ». Trouvez-vous normal que deux enfants seulement sur 22 dans une classe primaire aient réussi l'épreuve que propose traditionnellement la Sécurité routière ? Des vélos, ils n'en ont pas… C'est pourquoi la municipalité va expérimenter l’achat de vélos pour que les écoles puissent les utiliser dans le cadre d'un apprentissage qui me semble indispensable. Le rôle de la ville, c'est aussi de développer ces savoirs populaires ».

DLH : Est-ce pour cette raison que vous avez décidé de lancer une grande concertation publique le 19 septembre pour définir les nouvelles orientations du projet éducatif de la ville à l'horizon 2030 ?

F. R : « Oui, il le faut. C'est une priorité essentielle car c'est à l'école que se forment les citoyens de demain. Il faut que les enfants s'y sentent heureux. Nous investissons 75 millions d'euros pour la rénovation de nos écoles, pour soutenir l'innovation, les avancées technologiques et pédagogiques ».

DLH : L’aggravation des sécheresses expose les secteurs particulièrement consommateurs d’eau. Au niveau municipal, quelles sont les pistes pour économiser l'eau ?
F. R :
« Contrairement à ce qu'on pourrait croire, nos concitoyens consomment moins d'eau qu'avant. En 2005, nous produisions 25 millions de m3 d'eau pour desservir 275 000 habitants (240 habitants de la Métropole et 35 000 habitants des 42 communes que nous desservons en dehors de la Métropole). En 2021, nous avons produit 19,8 millions de m3 d'eau pour 300 000 habitants (260 000 sur la Métropole et 40 000 hors Métropole). Soit 5,2 millions de m3 en moins. Comme quoi on peut être plus nombreux et être plus économe. La métropole a aussi pris des mesures avec sa filiale la SEMOP Odivea, pour qu'il y ait un taux de fuite sur le réseau qui baisse de façon significative. Nous sommes exemplaires en matière de desserte en eau potable. Avec un prix raisonnable bloqué pour cette année à 3,73 € le m3. C'est le fruit et le produit d'investissements très lourds. Rappelons que la station d'épuration de Dijon-Longvic a coûté 55 millions d'euros en 2007 ».

DLH : L'été tire à sa fin. Quel bilan tirez-vous de la saison touristique à Dijon ?
F. R :
« Exceptionnel ! Je dois avouer aujourd'hui qu'après avoir lancé l'idée de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, surtout pendant la période du Covid, j'ai eu des nuits blanches en mesurant les risques d'un tel pari. Aujourd'hui, je dors beaucoup mieux. Depuis l’ouverture fin mai, 200 000 visiteurs ont été accueillis à la Cité. Le brunch des Halles qui a été cette année encore une réussite va d’ailleurs se poursuivre à la Cité durant toute la période automnale. Dans le même temps, les records de fréquentation ont été battus dans le secteur de l'hôtellerie avec des taux de remplissage inégalés. C'est bien la preuve que Dijon est une ville touristique, ouverte à l'international. Et c'est sans compter avec les touristes asiatiques qui reviendront un jour. Je suis convaincu que nos amis du Benelux ont été particulièrement sensibles au livre de Bart Van Loo, « Les Téméraires ». 300 000 exemplaires ont été vendus. Voilà un formidable écrivain que je compte bien faire revenir à Dijon. Sans oublier la chaîne américaine CNN qui a nous a classés dans le top des destinations mondiales à visiter. François Hollande a eu raison, lors de l'inauguration de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, d'annoncer avec humour que « Dijon est la capitale du monde ».

DLH : Un dernier mot sur la thématique des élections. « Le vote des étrangers renforcerait la communauté municipale » avez-vous déclaré durant l'été dans les colonnes du JDD. Un point de vue qui est loin de faire l'unanimité...
F. R :
« Si on croit ce que les Français, et notamment les jeunes, pensent, ce point de vue est très largement partagé. Il ne serait pas anormal que les étrangers, en situation régulière, qui résident dans une ville et qui paient des impôts, depuis une durée à déterminer, puissent participer aux élections locales sans avoir la possibilité de devenir maire ou membre de l'exécutif. Aujourd'hui, tous les citoyens de l'Union européenne qui résident et qui paient des impôts depuis 5 ans dans une commune française peuvent participer aux élections municipales. Il serait donc tout à fait logique de le permettre aux étrangers qui ne sont pas membres de l'UE, par exemple les britanniques. Mais je sais bien qu’il y a autre chose. Une forme de racisme latent existe à l'encontre de nos concitoyens qui sont venus dans les années 70 participer à la construction de la France, toute cette main d'œuvre qu'on est allé chercher en nombre. Ils n'ont pas le droit de vote. Je le regrette car, contrairement à ce que l’on dit, cela crée du communautarisme. Pourquoi cela suscite-t-il autant de rejet dans la classe politique ? Parce que l'autre rive de la Méditerranée fait peur ? La République est suffisamment forte pour n’avoir rien à craindre de l'islam de France. La République est encore plus forte lorsqu’elle prouve sa capacité à intégrer ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre

De bonnes nouvelles en matière de sécurité

« Alors que nos concitoyens aspirent à davantage de protection et de tranquillité publique, la présentation du Projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur 2022-2027 en Conseil des Ministres ce matin précise notamment que la présence sur la voie publique des policiers et des gendarmes sera doublée d’ici 2030. J’ai pris connaissance avec beaucoup de satisfaction de la décision de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, de doter Dijon d’un second escadron de gendarmerie mobile, qui sera suivi du renforcement des effectifs de la circonscription de police de Dijon dans les prochains mois. Je l’ai personnellement remercié de cette décision : l’arrivée à terme d’une centaine de gendarmes supplémentaires est une bonne nouvelle pour notre territoire ».