A deux pas de la capitale régionale, Saint-Apollinaire, qui a réussi à conserver son esprit village, demeure l’une des communes les plus recherchées par celles et ceux en quête de logement. Il faut dire que les innovations pour inscrire cette commune dans le XXIe siècle dont fait preuve l’équipe municipale pilotée par Jean-François Dodet sont nombreuses. Le maire nous en dit plus…
Dijon l’Hebdo : La pandémie a fait que votre début de mandat a été particulier. Avez-vous tout de même réussi à engager les grands projets que vous aviez présentés à vos concitoyens en 2020 ?
Jean-François Dodet : « Nous avons vécu une période compliquée. Le début du mandat a été particulier et c’est même un euphémisme. C’était du jamais vu ! Cela a rendu délicat la cohésion des équipes, le fait de pouvoir se retrouver afin de mettre en place le programme prévu dans toutes ses dimensions. Il n’empêche, nous avons réussi à développer deux des pans principaux de notre politique : le plan communal de transition écologique, porté par Maxime Ambard, et le plan d’innovation sociale développé par Adrien Huguet. Ce sont deux éléments majeurs du début de notre mandat. Et ce que nous n’avons pas forcément lancé au cours des deux années écoulées prendra rapidement sa pleine dimension. C’est ce que j’appelle le Saint-Apollinaire 2030. Lors de cette phase II du mandat, après avoir mis en place les grandes lignes environnementales et sociales, nous allons entrer dans une phase que je qualifie de construction ».
DLH : Afin d’inscrire pleinement votre commune dans le XXIe siècle, vous avez donc développé un Plan de transition écologique, transversal à toutes vos politiques publiques. Et celui-ci a été élaboré par le biais, là aussi, d’une innovation : les premières Assises citoyennes…
J-F. D : « C’est un travail qui a d’abord été réalisé avec les élus et les services et nous avons ensuite testé sa faisabilité, sa pertinence et son acceptabilité auprès des habitants. Nous avons, pour ce faire, défini une méthode particulière avec un tirage au sort sur la liste électorale des Epleumiens. Nous les avons réunis dans le cadre d’Assises citoyennes dont le chef de file était aussi l’une des habitantes. Ils se sont réunis pas moins de quatre fois sur un mois et demi afin de nous donner l’avis de citoyens non directement impliqués sur la gestion quotidienne de la commune. Nous avons eu par exemple des interrogations sur le coût des différentes opérations programmées. Ce fut notamment le cas de l’ensemble du plan d’isolation des bâtiments. Devant le budget nécessaire, certains ont proposé de diminuer la voilure ou encore de trouver des solutions alternatives… L’implantation des micro-forêts et des îlots de fraîcheur a également soulevé des interrogations. Et notamment leur localisation. Beaucoup se sont particulièrement intéressés au plan de déplacement doux, eu égard à la cohabitation des différents modes de transport : voitures, piétons, vélos, trottinettes. Nombre de sujets ont été abordés dans le cadre de ces Assises citoyennes… »
DLH : La question de l’implantation des bornes électriques a-t-elle été posée durant ces rendez-vous citoyens ?
J-F. D : « L’objectif est d’améliorer le quotidien de tous. Si on peut limiter les déplacements à fort impact environnemental et développer les déplacements doux, cela favorise le bien être personnel et le bien-vivre de tous. Sachant que je ne suis pas un ayatollah de l’anti-voiture… Nous ne pourrons pas la supprimer en ville. La question s’est aussi posée sur le tout électrique. Les citoyens se sont interrogés : comment peut-on aujourd’hui passer au tout électrique ? La notion de ne pas vouloir aller trop vite est apparue lors de ces réunions. Il faut bien faire les choses et ne pas se retrouver dans des impasses. L’implantation des bornes électriques fut, évidemment, une grande question. A la suite de ces Assises, durant lesquelles s’est déroulé un vrai débat sur ce sujet, nous avons regardé le modèle économique. Les communes doivent-elles investir ou non dans les bornes électriques ? Est-ce leur rôle ou celui des acteurs privés ? Pour notre part, nous pensons que le modèle économique appartient plus au secteur privé. Nous nous sommes rendus récemment à la Concession Peugeot dans la zone Cap Nord de Dijon où nous avons pu avoir une présentation d’un projet d’envergure d’implantation de bornes. Nous mettrons bien évidemment en place des bornes municipales pour les équipements de la commune mais la collectivité ne peut pas supporter un investissement lourd pour mailler le territoire communal de bornes électriques. N’oublions pas non plus que derrière se poserait la question de la gestion de ce parc de bornes… »
DLH : Depuis le début du mandat, un chantier de taille vous a occupé également : la démolition-reconstruction de la tour de l’Hôtel de ville qui datait des années 30…
J-F. D : « Nous devrions pouvoir réceptionner la tour à la mi-juillet. Les travaux ont tout de même débuté en octobre 2021. C’était un aménagement majeur indispensable lié à la dégradation de la tour qui menaçait de s’effondrer. Un ascenseur accessible aux personnes à mobilité réduite va desservir tous les étages de la mairie, ce qui était impossible préalablement. Dans la foulée, la totalité de l’accueil sera réorganisée. L’accueil physique de toutes les personnes se fera dorénavant en mairie, et non plus sur deux sites. Cela facilitera les démarches de tous les Epleumiens… Un nouvel accueil, l’arrivée d’une nouvelle directrice générale… la mairie change d’ère ! ».
DLH : Votre commune avait reçu en 2004 le Prix de l’innovation sociale. C’est véritablement inscrit dans votre ADN avec un Plan une nouvelle fois totalement novateur en terme de solidarité…
J-F. D : « Le Plan d’innovation sociale, porté par un adjoint impliqué, Adrien Huguet, est en effet très important. A partir d’un indicateur, le but est de faire une approche globale autour des personnes. Je prends un exemple : si nous constatons un impayé de loyer, nous regardons si la personne ne rencontre pas d’autres difficultés. Cela permet d’éviter que des gens passent à travers les mailles du filet et de pouvoir mettre en place les aides les plus pertinentes afin d’éviter l’entrée en précarité ».
DLH : La première des libertés, à savoir la sécurité et la tranquillité publique, vous tient particulièrement à cœur. Quelles ont été vos actions afin de la garantir ?
J-F. D : « La tranquillité publique est, à mes yeux, primordiale. C’est la première chose que nous devons à nos citoyens. Pour cela, nous avons effectivement investi sur un poste de policier municipal supplémentaire, ce qui porte l’effectif à quatre agents. Dans le même temps, nous avons investi sur la vidéo-protection, en renforçant le nombre de caméras sur la commune. Nous avions à l’origine programmé 450 000 euros sur la durée du mandat mais nous allons pouvoir réaliser tout cela sur l’année qui vient et à un coût moindre. A partir de septembre, nous aurons un réseau de vidéo-surveillance renforcé sur la commune. Le territoire sera maillé afin que nous puissions contrôler les entrées, les sorties et les principaux bâtiments et espaces publics. Nous travaillons avec un excellent partenaire, la Gendarmerie. J’ai d’ailleurs signé une convention avec le Général de Gendarmerie, commandant de la région BFC pour installer l’interopérabilité réseau radio permettant une relation directe avec la Police municipale et la brigade de Quetigny. Cela permet une plus grande rapidité des interventions ».
DLH :. Dans le cadre d’un développement durable et maîtrisé, qu’en est-il de vos deux projets urbanistiques ?
J-F. D : « Nous avons en effet deux OAP (Orientation d’aménagement et programmation) inscrites au PLU (Programme local d’urbanisme). Nous allons lancer la procédure du choix d’aménageur sur le nouvel éco-quartier les Courbes Royes fort de 240 logements. Nous allons retenir trois opérateurs afin qu’ils nous fassent une offre. Ceux-ci devront nous rendre la copie en octobre de façon à ce que l’on puisse choisir l’aménageur au mois de décembre. Et ce, afin que l’opération soit lancée dès l’année prochaine. La seconde OAP dépend du domaine privé (120 logements), puisque nous ne sommes que propriétaires d’un seul lot. J’espère pour ma part qu’un projet global pourra être bouclé d’ici la fin de l’année avec les opérateurs privés ».
DLH : Qu’en est-il de votre réflexion sur l’agrandissement de l’école Paquier d’Aupré ?
J-F. D : « Dans la mesure où de nouveaux logements verront le jour aux Courbes Royes, nous aurons besoin de 3 classes supplémentaires. Et comme Paquier ne pourra pas les accueillir, nous avons décidé de reconstruire un groupe scolaire sur Pré-Thomas en face du Centre de loisirs. Nous allons lancé les études pour la réalisation de cette nouvelle structure dont le budget est estimé tout de même à 5 M€. Notre objectif est de réaliser un bâtiment exemplaire à énergie positive qui s’inscrira pleinement dans notre Plan de transition écologique ».
DLH : Le Parc du Temps libre devrait également subir une cure de jouvence et être doté de nouveaux équipements. Où en êtes-vous sur ce projet de taille ?
J-F. D : « Les études sont bien avancées et nous allons sortir le cahier des charges d’ici la fin du mois. J’ai voulu que l’on choisisse un AMO (Aide à la maîtrise d’ouvrage) spécialisé dans les équipements sportifs et culturels pour que l’on définisse le budget nécessaire. Nous venons de réunir toutes les associations pour leur présenter le projet. Des priorités ont été arrêtées autour du parking, du renforcement des voies piétonnes, de nouveaux équipements, avec des terrains de pétanque, de basket extérieur, une possibilité d’extension pour le foot, la mise en place potentiellement de nouvelles tribunes, le déplacement du club house de tennis pour qu’il soit aussi dédié au tir à l’arc, etc. L’AMO nous présentera un projet d’ici la fin de l’année afin de pouvoir intégrer dans les prochains budgets toutes les évolutions du Parc du Temps libre ».
DLH : Vous êtes le 6e vice-président de Dijon métropole et Saint-Apollinaire représente l’une des communes phares du territoire métropolitain. Peut-on dire que votre commune et la métropole se développent de concert ?
J-F. D : « Saint-Apollinaire se développe d’autant plus que nous avons sur notre territoire l’Écoparc Dijon Bourgogne qui est un parc métropolitain et qui accueille actuellement de très belles entreprises. Je pourrais citer le fameux Data Center du Crédit mutuel pour tout l’Est de la France qui est en train de sortir de terre. Nous avons accueilli l’école du DFCO et nombre d’autres entreprises sont en cours de signature. Ce sont d’excellentes nouvelles ! »
Propos recueillis par Camille Gablo