Étudiante en 2e année de DUT information communication à Dijon, Giovanna Carrere a choisi, comme bon nombre des personnes de son âge, la perspective de l’alternance pour la poursuite de ses études. Une perspective intéressante contre le chômage chez les jeunes et qui a largement été plébiscité par le Président Macron durant son quinquennat.
Après de longues heures passées à envoyer des mails à toutes sortes d’organismes public ou privé, à retravailler des curriculum vitae dans l’espoir qu’il soient repérés par le plus grand nombre sur la plateforme LinkedIn, on parvient à lire le soulagement sur le visage de Giovanna : « J’ai finalement trouvée mon alternance pour ma licence l’année prochaine ». Un soulagement d’autant plus compréhensible pour l’étudiante dijonnaise que les deux dernières années écoulées n’ont pas été des plus simples pour elle, comme pour sa génération. Une crise sanitaire de grande ampleur, une crise économique qui en découle directement, des étudiants en situation de précarité et avec elle, la peur du déclassement et du chômage de masse notamment. Des craintes légitimes à l’heure où le taux de chômage est à plus de 18% chez les jeunes entre 18 et 24 ans sur une moyenne annuelle. Des chiffres trois fois plus élevés que pour la moyenne des plus de 50 ans. Pourtant, les dernières observations l’INSEE laisse présager un accès au monde du travail bien plus radieux qu’il n’y paraît. Si l’on s’attarde sur la moyenne trimestrielle du chômage cette fois, on observe qu’au dernier trimestre de 2021, le chômage des 18-24 ans a chuté de 3,6 points pour descendre à 15,9 %, niveau jamais atteint depuis le premier trimestre 1981 (15,3 %). Et cette réussite est a mettre au crédit de la politique d’alternance enclenchée par le gouvernement, toujours selon l’INSEE dans un rapport publié en mars dernier. Aides financières aux apprentis, soutien renforcé à l’embauche ou encore mesures visant à simplifier le recours à l’apprentissage pour les employeurs, nombreux sont les avantages de l’alternance, aussi bien pour les entreprises que pour les étudiants.
Et Giovanna de poursuivre : « L’année dernière, j’ai effectué mon stage dans une mairie dans le secteur de la communication et cette année j’ai pu le faire dans une entreprise de presse. Ces deux expériences ont été enrichissantes et m’ont permis de pratiquer concrètement ce que j’apprends dans mon cursus. Au départ je n’avais pas forcément opté pour l’alternance parce que j’aime l’idée d’aller à la fac et d’apprendre, mais aujourd’hui j’ai la chance d’avoir été acceptée dans une mairie à la rentrée prochaine, et je suis sûre que je vais réussir à m’épanouir dans cet environnement dès l’entame de ma prise de fonction ».
Malgré une conjoncture économique peu favorable, les entreprises semblent de nouveaux prêtes à accueillir celles et ceux qui n’ont encore jamais eu accès au premier emploi en adéquation avec les études jusqu’à présent. Une aide exceptionnelle de l’état de 5 000 ou 8 000 euros a été mise en place par le gouvernement depuis le début de l’année 2020 et sera prolongée au moins jusqu’en juin 2022. Si c’était évidemment difficile d’avoir 20 ans en 2020, ce genre de dispositif permettra peut-être de dire avec le recul, qu’il était plus facile d’avoir 20 ans en 2022.
Luc Lavoué