Hamid el Hassouni : « Dijon joue la Ligue des Champions ! »

En 2026, le nombre d’étudiants à Dijon devrait atteindre 46 000. L’adjoint dijonnais délégué, entre autres, à la jeunesse, Hamid el Hassouni, nous explique comment la capitale régionale a pu devenir une référence, à l’échelle nationale, dans ce domaine d’avenir…

Dijon l’Hebdo : Le 24 avril au soir, après sa réélection comme président de la République, Emmanuel Macron est arrivé au Champ de Mars entouré d’enfants et de jeunes. Un symbole fort montrant, si besoin était, qu’après les deux ans de Covid, la jeunesse doit être au cœur des politiques publiques ?

Hamid El Hassouni : « Le président l’a parfaitement bien compris. Il fallait qu’il tende la main à cette jeunesse qui a l’impression qu’elle vivra moins bien que ses parents, à cette jeunesse qui n’a plus d’espoir. Et le travail d’Emmanuel Macron sera de reconnecter tous ces jeunes mais aussi de faire de notre Nation un pays un et indivisible. Il ne peut pas y avoir une France des villes, une France des campagnes et une France des banlieues. Ce n’est pas possible ! Il y a un travail de fond à faire et il faut faire confiance à la jeunesse. Je ne sais pas comment cela se traduira mais il faut qu’il y ait un ministère dédié à la jeunesse dans le futur gouvernement, couvrant l’ensemble des sujets qui la concernent… »

DLH : Dijon a fait de l’enseignement supérieur l’une de ses filières d’excellence et le nombre d’étudiants n’a de cesse de croître. Peut-on dire que vous avez trouvé la bonne formule ?

H. E H : « Nous avons, en effet, trouvé la bonne équation pour faire en sorte que Dijon affiche des preuves d’amour en direction du monde étudiant afin qu’ils considèrent Dijon comme une capitale pour favoriser leur réussite. Et cela s’est traduit par une augmentation sensible de leur nombre en l’espace de 20 ans ! Nous avons saisi à bras le corps différents sujets. Je pense à la question des déplacements pour essayer de les désenclaver, de les connecter à la vie de la cité. En ce qui concerne la question du logement, nous avons la chance de ne pas avoir de tension aussi bien dans le public que dans le privé. Et je rappelle que, globalement, les loyers sont attractifs. Je pourrais également évoquer la question de la santé. C’est important parce que nous avons eu deux années difficiles, notamment sur le plan psychologique, eu égard à la pandémie de Covid-19. Et nous considérons les étudiants comme des citoyens à part entière. Aussi mettons-nous l’accent sur leur engagement citoyen. Nous avons ainsi remodelé les commissions de quartier et les avons transformées en ateliers de quartier, dans lesquels les étudiants ont une place de choix. La Maison des Associations est devenue une véritable porte d’entrée pour l’ensemble des porteurs de projets. Je n’oublie pas non plus le service civique universel pour les 18 à 25 ans qui sont accueillis à Dijon sur des missions d’intérêt général concernant l’environnement, la solidarité, l’international, le sport… Les étudiants peuvent à la fois obtenir leurs diplômes tout en étant très engagés dans la vie de la Cité ».

DLH : Comment faites-vous afin d’œuvrer à la question du pouvoir d’achat des étudiants qui est également capitale ?

H. E H : « Pour le pouvoir d’achat, nous avons toute une série de mesures à destination de ceux ayant très peu de ressources, issus des milieux les plus modestes. Notre objectif étant de réunir les conditions de la réussite pour tous. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, nous finançons nombre d’épiceries solidaires. Nous avons mis en place la bourse municipale en fonction du quotient familial et celle-ci va de 500 à 1000 €, ce qui permet de mettre du beurre dans les épinards. La Ville de Dijon propose également toute une série de jobs destinés aux étudiants, sur les temps périscolaires, sur les pauses méridiennes ou durant les vacances scolaires… »

DLH : Faire de l’enseignement supérieur une filière d’avenir passe aussi par l’accueil de nouvelles structures d’envergure…

H. E H : : « Dijon est, en effet, résolument tournée vers l’avenir, en facilitant l’implantation d’établissements à la pointe dans différents domaines. Nous avons récemment inauguré le Campus métropolitain que se partagent les grandes écoles d’ingénieurs ESTP et ESEO. Celles-ci viennent compléter les 600 formations diplômantes sur la métropole, dispensées, notamment, par l’Université et des grandes écoles très bien classées. Je ne serai pas exhaustif mais je pense notamment à BSB, l’École nationale des Greffes, Sciences-Po, l’ESIREM, l’École supérieure de musique… L’École spéciale d’Architecture s’implantera en 2024 au cœur du nouveau quartier Terrot Town. Dans le domaine, Dijon est une ville qui désormais joue dans ce que je pourrais qualifier de Ligue des Champions ! »

Propos recueillis par Camille Gablo