24 février 2022. La Russie envahit l’Ukraine. Une nouvelle page d’histoire vécue en direct. 24 février 2022. Une date désormais à apprendre par cœur dans les chronologies des manuels scolaires.
Nous avons découvert ce jour-là des images d’un temps que l’on pensait révolu où le monde était plongé dans la nuit. Des images de fièvre et d’effroi où souffle la folie des hommes, d’une inhumanité de tous les instants qui plonge dans le néant une foule d’anonymes. A deux mille kilomètres de chez nous.
Il est des circonstances où l’on ne peut pas se contenter de contempler les soubresauts de l’actualité en citoyen avisé, confortablement installé devant sa télé. On ne peut pas se contenter d’évoquer, la bonne conscience en bandoulière, la semence de l’Histoire qui offre à chaque époque des gènes inédits. On ne peut pas se contenter d’argumenter sur le fait qu’une époque ne se déchiffre qu’à travers les autres et qu’elle peut lire son histoire à la lumière d’histoires plus anciennes et y retrouver la trace de passions qu’elles croyaient éteintes. On ne peut pas se contenter de penser que, finalement, l’Ukraine, c’est comme les mèches que l’on croit éteintes ; le cordon, en fait, continue de se consumer lentement. Et un jour tout explose…
Le drame ukrainien a suscité et continue de susciter un écho douloureux dans le coeur des hommes et des femmes de bonne volonté. C’est une formidable mobilisation qu’on est en train de vivre pour tenter de faire face à l’horizon indépassable de la souffrance humaine. A Dijon, en Côte-d’Or, en France comme ailleurs.
Pour l’occasion, cette petite phrase d’Hugo nous vient à l’esprit : « Une minute peut blesser un siècle »… Alors, quels dégâts peuvent causer des jours et des semaines de guerre ?
A sa façon, Dijon l’Hebdo a souhaité se joindre à ce formidable mouvement de solidarité. Le journal que vous avez entre les mains a les couleurs du drapeau ukrainien. Un drapeau qui flotte dans nos cœurs depuis le 24 février dernier.
Jean-Louis Pierre
Dijon prête à participer à l’accueil des réfugiés ukrainiens
Depuis le 24 février et l’agression caractérisée des forces militaires russes, les Dijonnaises et les Dijonnais se sont spontanément retrouvés à plusieurs reprises place de la Libération pour manifester leur solidarité avec l’Ukraine. Fidèle à sa tradition humaniste, la Ville de Dijon s’est mobilisée immédiatement pour apporter son soutien aux populations ukrainiennes. Ainsi, François Rebsamen a-t-il décidé de réserver une première enveloppe financière de 100 000 € ; deux délibérations seront soumises aux prochains conseil municipal de la ville de Dijon et conseil métropolitain.
Par ailleurs, la Ville a fait savoir à la Préfecture qu’elle se tient prête à participer à l’accueil des réfugiés ukrainiens. Plusieurs appartements sont d’ores et déjà réservés au sein de la Résidence Abrioux et d’autres solutions d’hébergement sont en cours d’étude avec les partenaires de la ville, en particulier le Centre de Rencontres Internationales (CRI).
La Ville de Dijon travaille en étroite collaboration avec l’État et les associations de solidarité internationale, notamment la Croix Rouge et le Secours populaire et propose à tous ceux qui souhaitent faire un don de se rapprocher des fédérations locales. François Rebsamen précise : « En ces temps troublés et incertains, la fraternité et la solidarité doivent primer, et la mobilisation de toutes et de tous est plus que jamais nécessaire pour venir en aide aux civils qui sont et seront toujours les premières victimes des guerres. J’ai une pensée particulière pour la diaspora ukrainienne, notamment les étudiants qui ont choisi Dijon pour y suivre une partie de leurs études, mais aussi les citoyens russes qui ne se reconnaissent en rien dans l’agression perpétrée par le président Poutine et son armée. L’asile est l’un des droits fondamentaux de la Constitution française et notre Ville est pleinement mobilisée pour l’exercice de ce droit en faveur des populations touchées par la guerre ».