Grand Théâtre : L’autre métamorphose…

En ce qui concerne le patrimoine culturel dijonnais, une autre métamorphose a débuté. Celle du Grand Théâtre… dont la réouverture progressive, le 22 janvier dernier, marque le grand retour sur le devant de la scène culturelle. L’élue dijonnaise Christine Martin s’en félicite…

Ce fut le jour anniversaire de la Bataille d’Austerlitz et du couronnement de l’Empereur, le 2 décembre 1810, que fut posée la première pierre du Théâtre en lieu et place du cloître de la Sainte-Chapelle. Et il fallut attendre la Fête du Roi, le 4 novembre 1828, pour que la salle de spectacles fut enfin inaugurée. Derrière sa façade en péristyle et ses 8 colonnes corinthiennes – des signatures que tout le monde connaît –, ce fut une comédie composée par l’Académicien Brifaut, né à deux pas (rue Chabot-Charny plus précisément) et intitulée « Les Déguisements ou une Folie des Grands hommes », qui marqua cette première ouverture de rideau… Voilà pour l’histoire, dont il est toujours bon de se souvenir lorsqu’il s’agit de culture !
Plus de deux siècles plus tard, le désormais Grand Théâtre, inscrit dans le prolongement du musée des Beaux-Arts désormais métamorphosé, a entamé lui aussi une véritable cure de jouvence. « Il était absolument nécessaire d’engager des travaux afin de le faire vivre davantage, cet établissement étant totalement intégré dans le projet du nouveau directeur de l’Opéra Dijon, Dominique Pitoiset, qui compte bien utiliser les deux salles de façon complémentaire. Nous avons d’un côté l’Auditorium dont on connaît les qualités acoustiques formidables et, de l’autre, ce petit théâtre à l’italienne qui est notre grand théâtre cher au cœur des Dijonnais, un véritable cocon extrêmement agréable qui nous met en proximité des artistes », souligne Christine Martin, adjointe dijonnaise déléguée à la culture, à l’animation et aux festivals, avant de développer : « La première phase des travaux en voie d’achèvement n’est pas forcément visible du public mais est indispensable pour l’accueil des équipes artistiques, des techniciens… Nous avons dû reconfigurer les 8 étages de l’arrière du théâtre afin de redonner de l’accessibilité et fournir des loges à la hauteur. Les travaux se poursuivront durant plusieurs années dans le respect et le dévoilement de l’architecture de l’établissement, avec des matériaux durables tels le bois ».

Et la réouverture (progressive) a débuté le 22 janvier : « Nous avons assisté à un duo de pianistes absolument formidables, et, depuis, un fado a suivi puis un quatuor autour de Mozart. Les plus grandes formes viendront au printemps mais il était important de donner un signal dès que la réouverture a été possible. Et ce, afin de dire : le Grand Théâtre est en train de revivre ! »

Et Christine Martin de poursuivre : « Jusque-là, ce lieu était clairement sous-exploité. Nous pourrons dorénavant faire fonctionner deux belles salles et il était extrêmement important de voir revivre le Grand Théâtre qui représente un lieu culturel précieux achevant l’axe complètement rénové de la rue de la Liberté, entre le Jardin Darcy et la place du Théâtre. Et le projet artistique développé par Dominique Pitoiset s’appuie sur les complémentarités, les rencontres, les complicités, l’interdisciplinarité avec des grandes fidélités mais aussi un renouvellement des équipes artistiques accueillies. C’est formidable que Dijon puisse à la fois proposer des grands opéras et des spectacles beaucoup plus intimes ! C’est ce que l’on attend d’une grande ville : des programmations susceptibles de concerner des publics très différents… » Autrement dit la démocratisation culturelle… Nous sommes loin de l’Empire… du début !

Camille Gablo