Exit le pass sanitaire, place au pass vaccinal depuis le 24 janvier. Cette évolution s’accompagne d’une mesure que les cafetiers et restaurateurs (entre autres) ne dégustent pas. Et c’est un doux euphémisme… Afin de lutter contre les fraudes, le texte de loi prévoit la demande d’une pièce d’identité. Le président de l’Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie de Côte-d’Or, Patrick Jacquier, fustige cette disposition.
Parmi la loi introduisant le pass vaccinal adoptée le 16 janvier par les députés figure une mesure controversée : en plus du précieux sésame, le contrôle d’identité effectué par les établissements recevant du public. Et autant le Conseil constitutionnel a retoqué, le 21 janvier, le pass pour les meetings politiques, autant les sages de la rue Montpensier ont laissé cette mesure qui suscite une nouvelle polémique sur la table de la lutte anti-Covid. Nombre de patrons de bars et de restaurateurs se sont, en effet, insurgés contre ce qui apparaît, pour beaucoup, comme un aménagement destiné à pallier le fait que le gouvernement n’ait pas imposé, dès l’origine, la photographie avec le pass (ce qui aurait évité bien des fraudes). « Très sincérement, ce n’est pas notre rôle que de faire la police. La demande du pass sanitaire est réalisée de manière habituelle désormais et cela se passe très bien. Nous faisons notre job mais ce n’est pas à nous d’aller au-delà de cela », met en exergue le président de l’UMIH Côte-d’Or Patrick Jacquier, qui ne manque pas de souligner que cette mesure intervient dans une période encore délicate : « Nous devons faire face à deux problèmes majeurs actuellement : « Nous souffrons d’un manque de clients, c’est évident, et nous devons jongler au quotidien avec le Covid qui frappe le personnel. C’est un casse-tête permanent. Nous gérons au jour le jour les cas positifs qui, heureusement aujourd’hui, ne sont plus très graves. C’est le bon côté des choses mais, il n’empêche, il est compliqué de faire tourner les établissements ».
Donner du plaisir
Ayant, depuis pratiquement 2 ans, dû faire face à des fermetures temporaires et s’étant adaptés aux nombreux protocoles sanitaires qui n’ont eu de cesse d’évoluer, les professionnels de ce secteur escomptent le plus rapidement possible revenir à leurs fondamentaux : à savoir, donner du plaisir aux gens. Bien loin de ces contrôles d’identité…
D’ici-là, les professionnels dijonnais ont tout de même bénéficié d’une excellente nouvelle qui a fait office d’un grand bol d’air frais. La célèbre chaîne américaine CNN a en effet placé, début janvier, la cité des Ducs parmi les 10 destinations au monde à visiter cette année. Dans ce classement, la capitale de la Bourgogne Franche-Comté côtoie tout de même d’autres sommets touristiques mondiaux comme l’Ollantaytambo au Pérou – la forteresse Inca qui surveillait le chemin du Machu Picchu –, le Chili ou encore (à des altitudes moins élevées) la capitale du Sri Lanka, Colombo, le Parc national du Gabon, la Jordanie, Oslo ou encore Naples… « C’est une bonne nouvelle pour Dijon qui est reconnue sur le plan international comme une ville de qualité et comme un haut lieu à visiter. C’est un vrai plus pour l’ensemble des professionnels du secteur. Plus on parlera de Dijon, mieux ce sera pour l’économie dijonnaise. Dijon joue pleinement son rôle de métropole et l’on est tous d’accord pour dire que Dijon change ».
Et Dijon va poursuivre son changement avec l’inauguration le 6 mai prochain de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin qui crée déjà une appétence outre-Atlantique. Même s’il n’est pas besoin d’être devin et de savoir lire dans le marc de café pour imaginer que le pass vaccinal (et la carte d’identité) seront encore de rigueur, cette ouverture s’apparentera à bien plus qu’une cerise sur le gâteau…
Camille Rouchon