Explosion de l’avenue Eiffel : Une nouvelle statue pour se souvenir

La nouvelle statue de l’avenue Eiffel en hommage aux victimes de la terrible explosion du 4 décembre 1999 sera inaugurée le 4 février prochain. A l’identique de la première dessinée par Michel Couqueberg qui avait été, rappelons-le, volée puis retrouvée en plusieurs morceaux…

Le 4 décembre 1999 représente une triste date dans l’histoire dijonnaise : beaucoup se souviennent de l’explosion due à une fuite de gaz qui souffla une grande partie d’un immeuble situé au 145 de l’avenue Eiffel. Une terrible tragédie faisant 11 victimes qui étaient âgées de 6 à 71 ans. Afin de ne pas les oublier, une stèle du souvenir avait été, quatre ans plus tard, érigée à proximité des lieux du drame. Sa conception avait été confiée à celui que beaucoup voient comme le digne descendant de François Pompon (ils ont raison !), le sculpteur animalier Michel Couqueberg, que, pour notre part, à Dijon l’Hebdo, nous aimons qualifier de « maître de la matière ». Celui qui, rappelons-le, obtint le Grand prix européen de l’art contemporain (atteignant ainsi les mêmes sommets qu’un certain… César !), choisit, à l’époque, de réaliser une statue intitulée Le Départ, figurant l’envol de colombes… « de la terre au ciel ». Seulement, le 24 septembre 2019, cette stèle fut volée… ce qui suscita une vive émotion chez les familles des victimes, le père d’une disparue confiant même à l’époque que « c’était comme s’il perdait une deuxième fois sa fille ». Deux mois plus tard, la sculpture en bronze fut retrouvée par les forces de l’ordre mais l’envol était brisé en plusieurs morceaux, si bien qu’elle ne put pas être réhabilitée pour le 20e anniversaire de ce tragique événement.

La Ville de Dijon demanda alors à Michel Couqueberg de reproduire ce monument des plus symboliques. Ayant conservé le moule dans son atelier d’Orgeux et ne souhaitant pas, avec l’humanisme qui le caractérise, bénéficier d’une quelconque rémunération pour ce travail de mémoire, il confia la réalisation à son fondeur, tout en contrôlant la coulée. Et c’est ainsi que ce monument peut prendre un nouveau Départ. A l’identique du premier mais avec une patine légèrement différente…

Dans le même temps, l’artiste bourguignon retravailla les fragments de la précédente sculpture que lui confia la direction des musées de Dijon. Et c’est ainsi qu’il remit les prénoms des victimes sur ces fragments qui seront exposés aussi à l’occasion de l’inauguration du nouveau monument de l’avenue Eiffel le 4 février prochain à 11 heures. Dans un nouvel hommage à Hadjar, Safia, Arnaud, Hakima, Monique, Julie, Fanny, Claude, Marie-Joséphine, Serge, Pauline qui ont perdu la vie le 4 décembre 1999…

Camille Gablo