Dijon vise encore plus haut

L’ancien Pdg d’Eurogerm prend la tête d’une nouvelle agence destinée à mettre la métropole sur la voie de l’attractivité. Avec l’édile Danielle Juban, comme vice-présidente, Jean-Philippe Girard, qui a élevé son groupe vers les sommets nationaux puis mondiaux, s’est entouré de chefs d’entreprises afin de faire… Réussir le territoire !

Réussir à Dijon… Tel pourrait être, qui sait, le slogan de la future Agence d’attractivité de la métropole ! En référence au titre de l’ouvrage publié en janvier 2020 par Jean-Philippe Girard (Réussir en France, Enrick B éditions) dont un certain… Emmanuel Macron avait signé la préface. Excusez du peu ! Le président de la République lui-même, avec qui il avait travaillé à Bercy, a pris la plume pour introduire la belle histoire personnelle de ce chef d’entreprise qu’il n’est pas besoin de présenter tellement son nom est synonyme de succès. Selon nos informations, celui-ci est devenu, lundi 24 janvier, le président de l’une nouvelle agence d’attractivité de la métropole, appelée : Dijon Bourgogne Invest. Celle-ci succéderait à l’Agence Dijon métropole développement dont le président, le Dr François-André Allaert, était, rappelons-le, décédé le 5 juin 2019. Depuis la disparition du dirigeant du groupe CEN spécialisé dans l’évaluation des médicaments et dispositifs médicaux, cette agence était restée sans pilote.
Avec l’ancien Pdg du groupe Eurogerm, la nouvelle agence prend sans conteste de la hauteur. Et nous n’écrivons pas cela parce que Jean-Philippe Girard, né dans le Haut Jura et dont l’un des modèles n’est autre que Jean-Claude Killy, est un passionné de haute montagne. Non, nous nous permettons cette métaphore parce qu’il a gravi des sommets… entrepreneuriaux avec le groupe Eurogerm qu’il a fondé en 1989 et dont il a été le Pdg durant 32 ans. Dans le domaine de la conception d’ingrédients pour la filière blé-farine-pain, il a imposé sa start-up originelle à l’échelle nationale puis internationale, en en faisant un groupe fort de 15 filiales et de plus de 500 collaborateurs dans le monde.

Une ascension exceptionnelle

Avec la R&D et l’innovation durable dans les gènes, l’ancien employé des Grandes Minoteries dijonnaises – il a débuté en poussant les portes d’une boulangerie et en répondant, comme il le dit lui-même, à une annonce « au culot » – a hissé Eurogerm comme LA référence en matière de meuneurie et de panification. Une ascension qui lui a valu, notamment, de prendre en main, de 2013 à 2018, la destinée de l’ANIA (Association nationale des industries alimentaires). Et il ne fut pas surprenant que le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation l’inscrivit dans la promotion du 1er janvier 2019 de la Légion d’Honneur et le fit Chevalier.
En mai 2021, celui qui fut aussi l’un des membres fondateurs du Pôle de compétitivité Vitagora céda Eurogem à la holding Novagerm dans laquelle figurent Naxicap Partners, Unigrains mais aussi quelques-uns de ses anciens cadres. Et ce, pour se consacrer à un nouveau projet, une société d’investissements durables, dans le domaine de la filière alimentaire (toujours) mais aussi en matière de mobilité, d’environnement, de santé… Car Jean-Philippe Girard représente un business angel avisé comme il l’a montré avec Rubis Capital qui a permis de faire germer nombre de start-ups.

Nous pourrions continuer longtemps le portrait de cet audidacte qui aime citer Antoine de Saint-Exupéry : « Faites que le rêve dévore votre vie afin que votre vie ne dévore pas votre rêve ! » Dessine-moi… la réussite, aurait pu, au demeurant, être aussi le titre de son livre, qui, en s’appuyant sur son incroyable parcours personnel, montre que, loin des poncifs, «  la France est un formidable terreau pour réussir ». Ce qui lui avait valu cette réflexion d’Emmanuel Macron lors d’un sommet de Davos : «  En France, il est interdit de réussir et interdit d’échouer et cela doit changer ».

Pour ne pas échouer, donc, Jean-Philippe Girard a décidé de s’entourer d’un bureau exécutif composé de 17 personnes. Avec des vice-présidents rayonnant dans de multiples secteurs. Citons par exemple Jérôme Richard (numérique), Philippe Guérit (santé), Stéphane Bourcieu (enseignement supérieur), Emmanuel Vey (start-ups) ou encore Thierry Bièvre (bâtiment, énergie)…

Cette nomination montre, en tout cas, un changement de taille : le rapprochement du maire et président socialiste de Dijon métropole, François Rebsamen, et de Jean-Philippe Girard qui n’appartenaient pas aux mêmes sphères politiques. Mais c’était dans ce que d’aucuns qualifient désormais de… monde d’avant. Pour le territoire de la métropole et son attractivité, cette nouvelle entente s’apparente à la nouvelle recette du succès !

Camille Gablo