Des collaborateurs fidèles : La chance… « non » mais « la culture d’entreprise »

Lorsque l’on demande à Dominik Frachot, après ses 44 années en tant que dirigeant d’entreprise, ce qui, à son sens, a eu le plus d’importance dans sa vie professionnelle, il vous répond immédiatement la gestion du personnel, « mes collaborateurs ».

Et ce, même avant les clients ? Là encore, il vous répond « oui » car « sans collaborateurs on ne garde pas ses clients, on ne peut pas les satisfaire et on ne peut pas en chercher de nouveaux ». Lui qui a horreur du mot « fierté », il l’utiliserait presque au regard de l’ancienneté de ses collaborateurs. Et de reprendre : « Vous rendez-vous compte que le dernier embauché des collaborateurs sur la vingtaine que nous avons a 3 ans d’ancienneté, bientôt plus de la moitié d’entre eux aura une ancienneté à 2 chiffres. Certains ont déjà passé le cap, la directrice Carole Panart, 37 ans de maison, la mtre d’hôtel 26 ans, le chef de cuisine 13 ans et la chef de réception 25 ans. Certains d’entre eux ont remplacé des collaborateurs ayant plus de 20 ans de maison voire 35 ans pour le chef de cuisine parti en retraite en 2019.

« Dans cette période terrible de marasme de recrutement que notre profession traverse, je nai eu qu’un seul poste vacant durant 3 mois », constate-t-il.

Sa recette : « une culture d’entreprise inchangée depuis de nombreuses années qui se compose de respect mutuel, de droiture et une bonne dose de paternalisme ». Il a toujours gardé en mémoire quatre préceptes que lui avait confié son premier patron il y a maintenant 55 ans : premièrement lintérêt du travail, deuxièmement les personnes que l’on a en face de soi, troisièmement ce que l’on apprend et, enfin, le salaire ». Et cet ordre-là, pour lui, est immuable et a toujours été son principe de base pour préserver une chance de fidélisation.

« Au début du siècle dernier, c’était « Zola », après, dans les années 45, on attendait les grèves pour donner, mais, depuis les années 1990/2000, si nous ne sommes pas à l’écoute, si on ne regarde pas ce que l’on peut faire ensemble pour améliorer le quotidien, aucune chance d’épanouissement, donc pas de réussite ! », ajoute-t-il, avant de développer : « Des échecs, des blessures, des déceptions, dans les relations humaines, il en a eu quelquefois mais ce n’est pas significatif et cela renforce l’expérience ».

Et quand on lui demande : si c’était à refaire ? Là-aussi, la réponse fuse : « On ne change pas une méthode gagnante ! »