Dans sa volonté d’accompagner au mieux toutes les générations, la Ville de Saint-Apollinaire innove encore… Cette fois-ci, ce sont les jeunes qui franchissent le cap de la majorité qui bénéficient de cette nouveauté. Le CCAS leur remet, en effet, à compter de cette année un guide pratique afin de les épauler dans leur passage à la vie d’adulte dans toutes leurs démarches. A l’origine de cette initiative – une première en France –, Adrien Huguet, adjoint en charge de l’innovation sociale et citoyenne, nous explique tout l’intérêt de ce guide qui s’intitule : « RALBOL, kit de survie pour étudiant… »
Dijon l’Hebdo : Qu’est-ce qui vous a motivé à réaliser ce guide ?
Adrien Huguet : « Nous avons choisi avec le maire Jean-François Dodet d’être dans la prévention de tous les petits accidents de la vie susceptibles d’entraîner après les personnes dans des spirales d’endettement, de graves difficultés… Lorsqu’elles viennent solliciter les services sociaux de la ville ou du département, il est souvent très tard. Nous avons eu l’idée de proposer à chaque jeune de Saint-Apollinaire, au moment de son passage à ses 18 ans, un guide utile, pratique sur l’ensemble des démarches, et parfois les subtilités administratives, qui accompagnent l’entrée dans la majorité. Cela va de la Sécurité sociale à la question des impôts – quid de la fiscalité par exemple lors d’un job d’été –, en passant par les dossiers pour la location d’un appartement, le permis de conduire, les demandes d’APL, de bourses… Autrement dit comment éviter d’avoir le petit accident de parcours, le petit papier qui manque, et qui, au final, peut les entraîner dans des procédures douloureuses. Nous avons généralement un système social qui marche très bien mais, au moment où ils rencontrent un problème avec une administration, cela peut aller de mal en pis. Beaucoup l’ont vécu… Et cela peut être encore plus problématique pour tous ceux qui n’ont pas un parent, un parrain… afin de les aider ».
DLH : Comment avez-vous réalisé ce guide pas comme les autres ?
A. H : « J’ai découvert un guide écrit par deux étudiants de Lyon qui était très bien réalisé, très complet, avec des QR Codes afin d’accéder directement aux dernières informations mises à jour, etc. Ce guide a ainsi été fait par des étudiants pour les jeunes et nous le remettons depuis le début de l’année 2021 à tous ceux de Saint-Apollinaire qui ont 18 ans. Celui-ci est offert par le CCAS. Nous sommes la première collectivité à le faire. C’est un cadeau papier qui marque un peu plus que la clef USB. Ils peuvent le conserver à portée de main et retrouver facilement les conseils pratiques. Chaque année, entre 90 et 100 jeunes obtiennent leur majorité à Saint-Apollinaire et nous faisons une à deux commandes par an afin de nous assurer à chaque fois que les données soient le plus à jour possible ».
DLH : Plus qu’un guide, c’est un véritable message de soutien que vous adressez à une génération qui a subi de plein fouet les affres du Covid…
A. H. : « Sur ce mois de décembre, j’irai le distribuer directement mais nous avons organisé deux séances de remise cette année. Je tenais particulièrement que l’on puisse réunir les jeunes afin d’échanger avec eux. Ne serait-ce que pour pouvoir leur dire : vous avez peut-être eu votre diplôme en distanciel mais il ne vaut pas rien. Nous entendons certains employeurs dire le contraire, eu égard à l’impact de la crise Covid. Je veux vraiment leur dire que les diplômes ne sont pas en carton mais aussi que nous sommes là pour les aider, que nous les accompagnons pour les stages, les jobs d’été, les jobs étudiants… C’est aussi un message pour l’avenir au moment où ils entrent dans la vie d’adulte, avec ses difficultés mais aussi ses joies même si cette génération n’a pas eu tous les rites de passage. Je rappelle qu’ils ont dû faire face, au tout début de la crise Covid, à un discours très culpabilisant, puisqu’il leur était dit qu’ils contaminaient leurs grands-parents, qu’ils faisaient circuler le virus. C’est là un vrai message de soutien que nous tenons à leur adresser et je pense que c’est aussi le meilleur moyen de les sensibiliser à la chose publique, à la citoyenneté… Nous leur montrons que la collectivité réalise des actions concrètes pour eux, adaptées à leur situation ».
Propos recueillis par Camille Gablo
