Dans le quartier Arsenal, une seconde Tour Elithis est en train de sortir de terre. Tout comme la première, dans le quartier Clémenceau, cette réalisation de taille (57 m de haut pour 16 étages) fera la part belle à l’énergie positive. Exemplaire en matière de transition énergétique, ce bâtiment sera composé de 1 200 m2 de bureaux et de 59 logements.
BBC… Ces trois lettres font désormais partie intégrante de la sémantique et du paysage dijonnais. Elles ne renvoient plus à la célèbre radio britannique qui parlaient aux Français mais aux bâtiments basse consommation qui augurent d’une tout autre libération, celle de la dépendance énergétique. Cette nouvelle appellation s’est fait entendre la première fois, en grand sur la scène internationale, grâce à une superbe vitrine de 32 m de haut qui a parfaitement fait entrer Dijon dans le XXIe siècle (durable) : la tour Elithis face à l’Auditorium dans le quartier Clémenceau. Et celle-ci représentait le premier bâtiment à énergie positive de France si bien que le Washington Post devait même placer, outre-Atlantique, les projecteurs sur ce phare environnemental. Il faut dire qu’il était doté d’un bouclier thermique, de panneaux photovoltaïques, d’une chaudière biomasse, de dispositifs de récupération des eaux de pluie mais aussi de composants recyclés comme l’ouate de cellulose pour l’isolation…
Cette tour fut inaugurée le 2 avril 2009 et, 12 ans après, vient d’être actée la naissance de sa petite sœur à Dijon. Enfin nous devrions écrire sa grande sœur puisque cette nouvelle Tour Elithis Arsenal (dans le quartier éponyme à deux pas de l’espace culturel de la Minoterie) la dominera d’une large tête, puisqu’elle s’élèvera à 57 m. Offrant au total 5 000 m2 sur 16 étages, elle sera composée de 59 logements et de 1 200 m2 de bureaux, avec une réversibilité totale possible entre usage d’habitation ou professionnel.
16 M€ d’euros
Avec un bilan énergétique positif inhérent aux énergies renouvelables obtenues grâce aux panneaux photovoltaïques mais aussi à son design bioclimatique, elle devrait aller jusqu’à gommer les factures énergétiques et à participer, par là-même, à augmenter le pouvoir d’achat de ses occupants. Comme c’est actuellement le cas dans une tour du même type qui a vu le jour à Strasbourg en 2018.
Tout comme pour l’aînée, ce fut à nouveau Thierry Bièvre, président d’Elithis, à l’origine de ce projet, qui officia, s’interrogeant : « L’écologie doit-elle se conduire au détriment du plus grand nombre qui n’a souvent comme seule ligne d’horizon la fin du mois ? Prenons le risque d’être audacieux. Ne pas prendre de risque serait le plus grand risque à courir ! »
Et, toujours dans la droite ligne de la précédente, c’est à nouveau le cabinet Arte Charpentier Architectes qui a dessiné ce bâtiment très effilé disposant de protections solaires afin d’éviter la surchauffe en été. Un cabinet qui a, rappelons-le, œuvré entre autres pour l’Opéra de Shanghai ou encore pour la rénovation de la station de métro Saint-Lazare à Paris…
Et celui-ci l’a intégré à un autre programme lui aussi à énergie positive, appelé Avenue 6, qui s’étendra sur 2 304 m2 au pied de la tour et qui comprendra, grâce à un partenariat entre Habellis et Tonus Territoires une filiale de la Banque des Territoires), 51 logements sociaux sur 3 niveaux.
Quant à la Tour Elithis Arsenal proprement dite, elle fait partie d’un ensemble de 100 constructions à énergie positive qui doivent naître sur le sol européen du partenariat exclusif signé au mois de juin entre Elithis et Catella Residential Investment Management (CRIM), filiale du groupe d’investissement suédois Catella AB. CRIM a acquis la Tour Elithis Arsenal pour un montant de 16 M€. Celle-ci devrait être finalisée en 2023… et Dijon disposera alors de deux phares environnementaux.
Camille Gablo