L’irruption tonitruante d’Eric Zemmour sur la scène politique et la création du nouveau parti d’Edouard Philippe sont deux mauvaises nouvelles pour Les Républicains. Ces deux offres politiques inédites sont en effet susceptibles d’affaiblir LR. Avant la présidentielle, ça c’est sûr. Mais surtout après.
Si, pour l’instant, LR a sauvé sa peau après l’offensive macroniste, c’est avant tout grâce à sa bonne implantation locale. En conservant, voire en gagnant, de nombreuses communes, départements et régions lors des élections locales de 2020 et 2021, le parti a montré une capacité de résilience importante après le séisme de l’élimination de François Fillon au premier tour de l’élection présidentielle de 2017.
Mais le bricolage ne dure qu’un temps.
Depuis 2017, faute d’avoir réussi à se différencier nettement de Macron et faute de proposer une ligne politique solide -et commune à tous ses membres-, Les Républicains se sont fragilisés.
Le parti créé par Sarko en 2015 sur les cendres de l’UMP sait que, pour ramener les nombreuses brebis égarées au bercail, il doit impérativement gagner la présidentielle et les législatives qui suivront. Il n’a pas le choix.
Car si le candidat soutenu par LR ne gagne pas le scrutin d’avril prochain, les élus et militants LR de centre droit rejoindront Edouard Philippe quand les plus radicaux rallieront Zemmour. Le parti dirigé par Christian Jacob ne sera alors plus qu’une coquille vide. Et il explosera.
Gilles Beaucor