Les brèves de Jeanne Vernay

Triste disparition

La fermeture définitive de la Droguerie Vieillard, au début de l’été, est un événement pour le centre-ville. C’est un monument du commerce dijonnais, de la vie de la Cité des Ducs qui s’en va, en créant la surprise bien au-delà de sa fidèle clientèle, tant l’emblématique magasin du 59 de la rue des Godrans paraissait immortel… Fringand centenaire, il pouvait s’enorgueillir d’avoir été fréquenté par plusieurs générations et il avait su, efficacement, défier la concurrence des grandes enseignes modernes. Fondé au début de la première guerre mondiale par Adolf Vieillard, il s’appuie sur sa situation centrale, à proximité de la rue de la Liberté. A l’aube des années 50, le fils, René, prend la main, développe, assoit l’affaire…jusqu’à son décès en 2000. Les derniers 20 ans sont menés par un salarié, promu responsable, qui sait diversifier l’offre en se tournant vers la vente de petit matériel électrique et petits appareils ménagers. Une longévité exceptionnelle fondée sur deux piliers : d’abord, un large choix de produits d’entretien, de peinture, de rénovation, toujours de qualité, parfois rares, vendus aussi en vrac, qui installe la présence du magasin Vieillard dans les réflexes des Dijonnais, surtout des Dijonnaises, et pas seulement des plus âgées…Ensuite, la compétence et la disponibilité des vendeurs, capables de donner le conseil toujours exact, apte à fidéliser la clientèle …Quant au service de livraison à l’extérieur, dans les blanchisseries ou à l’Hôpital général, il possède le même sérieux. Après la disparition, rue Monge, de la Boutique Maillard au printemps, ce nouveau baisser de rideau laisse un vide… Rempli d’une nostalgie largement partagée chez les Dijonnais. Et dépassée cette fois par un regret plus vif encore, nourri par le fait que, commercialement, la Droguerie Vieillard connut une santé sans nuage… Jusqu’au bout.

Femmes muselées ?

A croire que nos féministes patentées – Caroline De Haas, cofondatrice d’« Osez le féminisme », Marlène Schiappa la Madone de toutes les vertus, les Poilues de La Barbe, les Femen, les Chiennes de garde, les prêtresses du Mouvement #MeToo – ne se tiennent pas au courant de l’actualité internationale. Et ignorent que l’Afghanistan fait tache sur la carte du monde. Pourquoi ce silence-radio assourdissant ? Aucune de ces péronnelles ne s’indigne du sort réservé aux femmes afghanes par les Talibans. Pas plus d’ailleurs, on ne les a vues s’interroger une seule fois sur la condition de certaines Françaises rémunérées au Smic, victimes d’abus sexuels au boulot ou à leur domicile. Si on n’appartient à la classe intellectuelle huppée de la société, ces nanas – y compris celles de « balancetonporc.com » – s’en lavent les mains.

Hommes aux abonnés absents ?

A regarder la couverture médiatique des trois jours à Marseille d’ Emmanuel Macron, un fait de société m’a sauté aux yeux : si les femmes, les mamans des quartiers Nord sont venues en nombre dialoguer avec le chef de l’Etat, aucun père de famille n’avait fait le déplacement. La seule présence masculine se résumait à des hommes très jeunes ou des adolescents. Enfin, autre observation : toutes ces populations attendent beaucoup de l’Etat qui a largement pratiqué la tactique dite du saupoudrage. Mais personne, absolument personne, n’a mentionné le devoir des familles à transmettre une éducation morale, un respect de la loi aux enfants afin de ne pas les voir plonger très vite dans la petite délinquance, puis participer au trafic de drogue et donc à une guérilla urbaine plus ou moins larvée ou carrément prônée… Est-ce un sujet plus sensible encore que le grand banditisme ? Finissons par sur une note plus positive : Marseille est vivante, ses habitants en sont viscéralement amoureux. Un sociologue a eu cette phrase qui la résume avec infiniment de justesse : « C’est l’une des très rares villes organiques du monde ». Qui utilisera ce Joker ?

Le patrimoine chrétien en Irak

La salle Devosge a accueilli, le week-end dernier, une exposition de qualité consacrée au patrimoine chrétien et yézidi en Irak. Organisée par l’association lyonnaise Mésopotamia Héritage et la radio RCF de Bourgogne, elle a permis aux visiteurs, quelle que soit leur sensibilité philosophique et religieuse, de prendre conscience de la richesse de ce patrimoine et de la nécessité de sa reconstruction après les conflits destructeurs de ces dernières années. En effet, entre 2014 et 2016, les islamistes radicaux de Daesh ont, au-delà de la terreur et des violences perpétrées sur les populations chrétiennes et yézidies, dévasté les valeurs patrimoniales construites par celles-ci au fil du temps : monastères, couvents, églises, fresques… D’où l’urgence de reconstruire ces lieux irremplaçables de culture et de mémoire… Une évidence mise en exergue pendant toute la visite par quinze photographies de grandes dimensions, une douzaine de panneaux explicatifs en dibon et un commentaire multilingue.

Vive la Bourgogne

L’association « Vive la Bourgogne » vient d’organiser un bel événement : ouvrir les portes de sept de ses lieux gourmands et accueillir six influenceurs de Paris, Lyon et du Grand-Est. La visée était de présenter largement les produits locaux et de séduire de nouveaux touristes à la recherche d’expériences- découvertes au cœur du terroir. Le programme « #GourmandeBourgogne » proposa ainsi pendant deux jours, début septembre, à d’heureux épicuriens d’horizons variés, de sillonner la Côte d’Or du Nord au Sud en faisant voyager leurs sens…Et halte aux anis de Flavigny, à la fromagrie Gaugry de Brochon, chez Mulot et Petitjean à Dijon, au Cassissium de Nuits, à la Maison des Mille Truffes à Marey-les-Fussey. Avant de finir par la moutarderie Fallot à Beaune et chez la Veuve Ambal, pour le crémant, à Montagy- les- Beaune. Des transports haut de gamme et une nuit à l’hôtel Le Richebourg à Vosne-Romanée sont venus bonifier l’initiative. Dont le succès plaide pour qu’elle soit renouvelée…

De la pelouse dijonnaise à l’écran

Le rugby mène parfois à une carrière d’acteur ; on avait vu, dans les années 2000, le talonneur international Vincent Moscato passer des terrains béglais puis parisien à la scène pour épouser une trajectoire de comédien et d’humoriste… Avec succès. Cette fois, c’est un ancien joueur du Stade dijonnais qui vient de quitter pelouses et crampons pour les écrans…En connaissant une réussite immédiate puisqu’il tient l’un des premiers rôles de la série télévisée espagnole « La Casa de Papel ». Qui connaît un fort engouement grâce à sa diffusion exclusive sur Netflix. Troisième ligne du XV dijonnais lors de la saison 2016-2017, Jaime Nava, par ailleurs sélectionné de nombreuses fois en équipe d’Espagne, y interprète un policier patron d’une unité spécialisée dans la lutte contre le terrorisme. Souhaitons- lui pleine satisfaction dans ce qui peut s’appeler aussi un match : jouer la comédie et gagner en emportant l’adhésion du public… Et, pour l’instant, l’essai se montre parfaitement concluant.

Théâtre : Le rideau se lève

La ministre de la Culture vient de nommer à la tête du Théâtre Dijon- Bourgogne, Centre dramatique national une metteuse en scène et comédienne : Maëlle Poésy. Le choix, en dépit de son jeune âge, d’une professionnelle d’expérience pour succéder à Benoît Lambert. Formée à l’école supérieure d’art dramatique du Théâtre de Strasbourg, intervenant comme enseignante au Centre régional d’Acteurs de Cannes-Marseille et à l’Université Bordeaux-Montaigne, elle se fait remarquer par ses talentueuses mises en scène depuis 2008… Avec, notamment, une adaptation de la pièce « Funérailles d’hiver » de Hanoch Levin. Plus tard, Maëlle Poésy monte « Purgatoire à Ingolstadt » puis dirige plusieurs membres de la Comédie française dans deux pièces de Tchekhov : « Le Chant du Cygne » et « L’Ours ». De sorte qu’elle reçoit le prix Jean-Jacques-Lerrant qui récompense la révélation théâtrale de 2016. Au-delà de ce riche parcours, la nouvelle directrice pourra s’appuyer sur de solides liens avec Dijon, tissés avec talent, ces dernières années : en 2014, elle adapte, avec la complicité de Kevin Keiss, « Candide, si c’est ça le meilleur des mondes… » pour une création dans le cadre du Festival dijonnais Théâtre en mai et, deux ans plus tard, toujours dans la Cité des Ducs, c’est la présentation d’une autre mise en scène : « Ceux qui errent ne se trompent pas ». Avant de revenir avec l’opéra « Orphée et Eurydice » et un texte de Julie Ménard : « Inoxydables ». Un parcours varié et dense qui donne du crédit à l’ambition de Maëlle Poésy qui veut « un théâtre généreux, familial et accessible au plus grand nombre, en explorant de nouvelles manières de créer, fédérant un public large et diversifié ». Avec une attention toute particulière à la jeunesse dans le souci constant de transmission. D’accès à la Culture pour tous. Vivement les trois coups !

De grands concerts lyriques

Dans le cadre des Journées du patrimoine, l’Opéra de Dijon lancera sa nouvelle saison en proposant plusieurs concerts gratuits. Le samedi 18 septembre, de 16 à 19 heures, place de la Libération, Guillaume Tourniaire dirigera l’Orchestre Dijon Bourgogne et le Chœur de l’Opéra de la Cité des Ducs dans un riche programme d’airs d’opéras du XIX è pour soprano et ténor. Qui nous fera apprécier les œuvres les plus célèbres de Bizet, Massenet, Gounod, Donizetti, Verdi, Mascagni et Puccini. (En cas d’intempérie, repli prévu à l’Auditorium, à 20 heures le même jour)

Le dimanche 19 septembre, à 17 heures, ce sera au tour de Leonardo Garcia Alarcon, à l’Auditorium, avec l’aide de l’orchestre Cappella Mediterranea et du Chœur de Chambre de Namur, de convier le public à un florilège exceptionnel… En puisant dans l’une des périodes les plus inventives de l’histoire de la musique, pour nous conduire de l’Italie à la France, en passant par l’Autriche et l’Espagne, nous faire aller de l’Orfeo de Monteverdi aux Indes galantes de Rameau après une étape flamande avec Jacques Arcadelt. Tout en affirmant sa vocation à redonner vie aux œuvres trop peu connues de Francesco Cavelli, Antonio Draghi ou Michelangelo Falvetti. Ravissement et découvertes en perspective… (Réservation conseillée au 03 80 48 82 82)

Une arrivée à déguster

OIV : un acronyme à déguster sans modération… puisque ce n’est autre que l’Organisation internationale de la vigne et du vin qui pourrait inaugurer son nouveau siège à Dijon à l’occasion de son centenaire en 2024. Après plusieurs déménagements successifs dans la capitale parisienne, cet organisme intergouvernemental, qualifié souvent comme l’ONU du vin, cherche à s’implanter pour de très nombreux millésimes dans une cité vineuse. Et Dijon, comme Reims et Bordeaux, s’est mise depuis le début d’année sur les rangs, en proposant l’hôtel Bouchu dit d’Esterno rue Monge, soit à proximité de la Cité internationale de la Gastronomie et Vin qui ouvrira, rappelons-le, au mois d’avril prochain. Le gouvernement a pris fait et cause pour la candidature dijonnaise… et le 10 septembre, en présence du secrétaire d’Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, les représentants des 48 états membres de l’OIV ont eu droit à une visite d’envergure pilotée par le maire François Rebsamen. La décision finale devrait intervenir le 25 octobre prochain lors d’une assemblée générale de l’OIV… qui se tiendra à Dijon !

Transpirer sans se ruiner

Etudier tout en prenant soin de son corps… et de sa santé. Le tout en plein air… enfin pour ce qui est du sport ! C’est dorénavant possible sur le campus dijonnais où l’Université de Bourgogne a installé une aire de Fitness en accès libre 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. C’est une véritable salle de sport à ciel ouvert dont dispose désormais les étudiants sportifs, qu’ils soient débutants ou confirmés. En outre, cette aire de fitnesse est connectée puisque peut être téléchargée une application gratuitement sur les smartphones afin d’accompagner la prise en main des différents équipements. Les étudiants peuvent notamment s’adonner au cross-training ou au street-workout sur cette aire connectée d’un nouveau genre développée par la société Airfit créée par des sportifs passionnés.